Définition
Les hépatites virales sont des maladies infectieuses avec une atteinte du foie. Cette atteinte a une double origine : la toxicité directe du virus, et les réactions immunitaires de l'organisme qui détruisent leurs cellules pour se débarrasser du virus.
Les points communs à toutes les hépatites virales
- Les symptômes, quand ils sont présents, sont la jaunisse, avec les selles décolorées et les urines foncées, la fatigue.
- Quand elles guérissent, ce qui représente 90% des cas, c'est spontanément, en 1 à 2 mois.
- Les hépatites chroniques actives non traitées peuvent aboutir à la cirrhose , et certaines de ces cirrhoses peuvent se cancériser pour donner un cancer du foie .
XHépatites virales en vidéo
Hépatites L'hépatite est une maladie causée par un virus circulant dans le sang qui s'attaque au foie. L'hépatite C est la plus destructrice. Le virus de l'hépatite entraine une inflammation du foie et remplace les cellules par du tissu cicatriciel qui empêche son bon fonctionnement. | 2 vidéos |
Les hépatites à virus spécifiques du foie, dits hépatotropes
L'hépatite virale A :
- Elle touche chaque année entre 10.000 et 30.000 personnes. En France métropolitaine, environ 15% des personnes de 20 ans et 50% des personnes de 50 ans, ont déjà été en contact avec le virus. Dans le monde, 1,4 millions de cas apparaissent chaque année.
- Elle ne devient jamais chronique : une fois qu'on est guéri, c'est définitif. Les formes graves sont rares.
- Elle se transmet par voie alimentaire, en particulier l'eau souillée et les fruits de mer. Mais les transmissions directes de personne à personne sont possibles.
- Les personnes à risque sont les adultes non immunisés qui se rendent en zone d'endémie, le personnel de crêche, le personnel militaire, les enfants et handicapés en internat, les professionnels de santé en contact avec des personnes infectées, les personnes dont la profession les met en contact avec les eaux usées.
- L'incubation dure 15 à 45 jours.
- Puis, c'est la phase d'invasion pendant quelques jours, avec un syndrome grippal (fièvre, courbatures, fatigue), et éruption plus évocatrice, comme une sorte d'urticaire (plaques un peu saillantes et démangeaisons).
- Puis la jaunisse, dont elle est la cause la plus fréquente.
- L'évolution est bénigne sans chronicité. Surtout chez l'enfant elle est le plus souvent inapparente, sauf chez les personnes âgées ayant pris des médicaments qui peuvent "fatiguer le foie" et qui peuvent alors dans de rares cas avoir une hépatite fulminante grave.
- La prévention repose sur les mesures d'hygiène et sur le vaccin contre l'hépatite A qui n'est pas pris en charge par la Sécurité Sociale et dont l'efficacité est de 100%.
L'hépatite virale B :
- Elle touche en France 100.000 personnes par an. Parmi celles-ci, 10% se manifesteront de façon aiguë. En France, 2% de la population a été en contact avec le virus et possède donc des anticorps spécifiques de l'hépatite qui témoignent de ce contact. Dans les Dom-Tom, la fréquence est beaucoup plus élevée. Dans le monde, 2 milliards de personnes seraient infectées et 370 millions seraient au stade de la chronicité.
- La contamination se fait par voie sanguine, sexuelle, les aiguilles souillées (le virus résiste mieux au milieu extérieur que celui du SIDA), et au cours de la grossesse par transmission de la mère au foetus au travers du placenta et au moment de l'accouchement. C'est également une infection nosocomiale, donc transmise en milieu hospitalier.
- Les populations à risque sont les professionnels de santé, les insuffisants rénaux, les hémophiles , les personnes ayant subi de nombreuses transfusions sanguines , les nourrissons non vaccinés à la naissance et dont la mère avait des antigènes HbS positifs, donc porteuses, les toxicomanes par voie intraveineuse, les homosexuels et hétérosexuels à partenaires multiples ayant des rapports non protégés, les personnes voyageant dans des pays à zone d'endémie.
- L'incubation dure 45 jours à 5-6 mois.
- Beaucoup d'hépatites passent inaperçues, et plus de 90 % guérissent. Moins de 1 % sont des hépatites fulminantes, et 5 % deviennent chroniques. Parmi ces hépatites chroniques, 30% évolueront vers la cirrhose , et parmi ces cirrhoses, 30 à 50% évolueront vers un cancer du foie au bout de 10 ans.
- Le traitement est effectué par interféron et certains anti-viraux, pour limiter la quantité de virus et permettre à l'organisme de se débarrasser du reste. certains protocoles utilisent à ce stade le vaccin, pour augmenter le taux d'anticorps actifs.
- Pour les personnes ayant passé à la chronicité et dont les fonctions hépatiques sont détériorées avec un foie passé à la cirrhose, on est obligé de recourir à la greffe de foie.
- La prévention, c'est la vaccination contre l'hépatite B, remboursé à 65% par la Sécurité Sociale et efficace à 100%. La vaccination des nourrisson et des enfants entrant en 6ème est recommandée. La vaccination des professionnels de santé est obligatoire, et celle des personnes à risque fortement recommandée .
L'hépatite virale C :
- Elle touche 1,2% de la population. En France, 600.000 personnes seraient infectées, 170 millions dans le monde. Chaque année dans le monde 3 à 4 millions de personnes seraient nouvellement infectées ou en tout cas découvrent leur sérologie positive.
- La contamination se fait par les transfusions, les piqûres avec une aiguille souillée, les actes médicaux invasifs (endoscopies avec prélèvements par exemple), avec du matériel mal décontaminé (de nouvelles règles à ce sujet ont été mises en place). L'entourage d'un sujet infecté est théoriquement au risque.
- Le diagnostic repose sur la recherche des anticorps anti-VHC. C'est également un moyen de surveillance : quand le dosage des anticorps anti-VHC est négatif 6 mois après l'arrêt du traitement, on peut considérer la personne comme guérie.
- Toutefois malgré des règles d'asepsie draconiennes, certains cas restent inexpliqués.
- Il faut par conséquent faire très attention à tout ce qui peut paraître anodin mais qui nécessite une pénétration de la peau (piercing, tatouages, acupuncture, etc.), car le virus est très résistant et surtout est capable de vivre plusieurs heures sur du matériel souillé.
- 50 % deviennent chroniques.
- Le traitement repose sur interféron alpha injecté 3 fois par semaine pendant 12 mois. Son rôle est d'empêcher la multiplication du virus et de renforcer les défenses de l'organisme. La réponse est positive dans 70% des cas. On utilise alors l'association interféron-ribavirine.
- Pour les personnes ayant passé à la chronicité et dont les fonctions hépatiques sont détériorées avec un foie passé à la fibrose, on est obligé de recourir à la greffe de foie.
- Il n'y a pas de prévention contre l'hépatite C, et c'est cela qui participe à sa gravité. Le seul moyen est le dépistage des sujets contaminés dans les populations à risque.
Les petits nouveaux
Ils ont été récemment individualisés, et on ne connaît pas encore tout d'eux:
Les virus qui s’attaquent au foie de manière non spécifique
- Le virus de la mononucléose infectieuse , le cytomégalovirus , le virus grippal , la rubéole , les arbovirus.
- Petite précision de langage : tous ces virus entraînent des réactions du foie, donc des hépatites. On parle alors de réaction hépatique à une infection virale qui ne s'attaque pas qu'au foie. Mais comme il s'agit de virus on peut dire que l'hépatite est virale. Donc d'une manière générale, quand on parle d'hépatite virale, c'est à celle due au virus de l'hépatite.
Comment confirme t-on le diagnostic ?
- Les signes de destruction des cellules du foie : augmentation des transaminases , des phosphatases alcalines .
- L'augmentation des lymphocytes du sang au cours de la numération formule sanguine oriente vers l'origine virale.
- Et le sérodiagnostic identifie le responsable. Pour l'hépatite B, on cherche aussi l'antigène (antigène HBS ou Australia) dont la disparition signe la guérison.
- Le dosage à des IgM qu'on appelle les immunoglobulines et l'apparition de l'anticorps anti-HbS permet de savoir si l'infection virale est ancienne ou récente.
- Au-delà de 6 mois d'évolution, il faudra faire une ponction-biopsie du foie pour déterminer l'agressivité de l'hépatite et décider s'il faut traiter ou non.
Traitement
- Tout simplement, c'est le repos, l'éviction de l'alcool et des médicaments risquant d'être toxiques pour le foie ou transformés par lui.
- Pour l'hépatite C et ses formes agressives : un traitement spécifique avec interféron et ribavirine aboutit jusqu'à 80 % de réussite, variable selon le type de virus C, avec des bons et des mauvais répondeurs que l'on sait maintenant définir à l'avance pour préciser l'intensité du traitement.
- Dans les formes fulminantes : le traitement se fait en service de réanimation, contre l'insuffisance hépatique , avec parfois greffe de foie.
- Dans les hépatites chroniques peu actives : on surveille par les prises de sang (transaminases, recherche périodique du virus), en évitant alcool et médicaments à risque toxique.
- Dans les hépatites chroniques actives non dues au virus C : d'autres traitements que l'interféron sont utilisables, pour moduler les réactions immunitaires. La généralisation du vaccin contre l'hépatite B a rendu très exceptionnelle l'hépatite chronique B.