Point de départ
La transfusion sanguine consiste en l'injection dans une veine de sang en provenance d'une autre personne ou de la personne elle-même (auto-transfusion).
Cette technique est utilisée soit en urgence pour couvrir un déficit sanguin important (hémorragie par exemple), soit de façon régulière pour les personnes ayant des déficits en certains éléments du sang comme les globules rouges , les globules blancs ou les plaquettes .
Collecte du sang
- C'est la phase initiale. Elle consiste à recueillir du sang chez des donneurs volontaires. Ce prélèvement se fait soit dans des services spécialisés, soit dans des camions itinérants.
- En premier lieu un petit interrogatoire permet de recueillir des informations sur les maladies éventuelles de la personne.
- Puis on installe la personne sur un siège incliné, son bras est immobilisé dans une gouttière et on introduit après désinfection dans une veine de son bras une aiguille reliée à une poche en plastic stérile. La durée est de l'ordre de ¼ d'heure à 20 mn. La quantité de sang prélevée dépend du poids : le ratio est de 0,07 décilitres par kg de poids. Cela signifie que pour une personne de 60 Kg le prélèvement sera de 400 grammes. En cas d'incident mineur (petit malaise, bourdonnements d'oreilles, sueurs) qui sont le fait de personnes impressionnables ou ayant du mal à supporter l'idée du prélèvement, celui-ci sera immédiatement interrompu ; la personne sera allongée, la tête en position basse, le temps que l'incident s'estompe de lui-même ce qui est toujours le cas. Ces incidents sont peu fréquents.
- Une fois le prélèvement effectué, on propose souvent au donneur une collation.
- En France, en Belgique, en Suisse ou au Canada, les dons sont anonymes et bénévoles. On ne peut donner son sang qu'un maximum de 5 fois par an, pour des donneurs entre 18 et 65 ans.
Chaque prélèvement est étiqueté, repéré, et des analyses sont effectuées de façon systématique sur chaque poche, même si le donneur est un donneur régulier.
- On dépiste donc systématiquement des maladies virales comme le sida , ou les hépatites B, C et non B/non C, l'hépatite C étant la plus redoutable. D'autres maladies comme des maladies parasitaires ou virales liées à des voyages dans des pays particuliers nécessiteront des analyses spécifiques. On recherche enfin d'autres maladies comme la syphillis ou certains virus comme le virus HLTV responsable de lymphomes ou de maladies neurologiques.
- En cas de dépistage d'une maladie de ce type, la personne sera prévenue.
Nature du sang prélevé
Généralement on recueille du sang total, mais dans certains cas, on ne prélève que certains éléments du sang. Celui-ci est alors mis en même temps que le prélèvement, dans une centrifugeuse qui va séparer les éléments du sang et réinjecter dans le même temps les éléments que l'on ne vaut pas prélever. C'est ainsi que l'on effectue des plasmaphérèse (on ne prélève que le plasma sanguin) ou la cytaphérèse (prélèvement des plaquettes) au cours desquelles les globules rouges sont isolés et rendus au donneur. Cette opération dure plus longtemps (1 à 2 heures).
Transfusion proprement dite
- Autrefois on effectuait des transfusions avec des groupes différents, à la condition que l'on respecte des règles précises : le sang de groupe O est " donneur universel " et le sang du groupe AB est " receveur universel ". Toutefois cette pratique est depuis longtemps totalement abandonnée en raison des accidents qui se sont produits.
- Le principe est donc désormais de ne transfuser que du sang " iso-groupe iso-rhésus ", ce qui signifie du même groupe sanguin et du même rhésus . En effet si le donneur et le receveur ne sont pas compatibles, le receveur va développer immédiatement une réaction allergique très sévère avec malaise grave.
- Avant la transfusion, on vérifie le groupe du receveur, on recherche des " agglutinines irrégulières ", c'est à dire des anticorps spécifiques pouvant provoquer des réactions non désirées, et on vérifie encore une fois avant l'injection que le sang du donneur et du receveur sont bien compatibles. Ainsi les risques immédiats sont écartés.
Incidents
- Toutefois, certains incidents peuvent survenir malgré toutes les précautions qui sont prises
Des réactions contre certains antigènes en provenance du sang transfusé qui vont se manifester par de la fièvre avec des frissons.
- Les transfusions peuvent s'avérer à la longue inopérantes à cause de l'apparition d'anticorps dirigés contre les globules rouges transfusés. CE sont là encore des " agglutinines irrégulières ".
- Depuis 1985 les produits sanguins sont chauffés, ce qui élimine tout risque de transmission du sida. Pour l'hépatite C, plus résistant à la chaleur, le risque est de 1 pour 6000. Pour HLTV, le risque est de 1 pour 200.000.
- C'est pour cela que on préfère lorsque cela est possible l'auto-transfusion. Elle consiste à prélever avant une intervention très hémorragique, une quantité suffisante de sang qui va être conservée et réinjectée à la suite de l'intervention.
Produits sanguins
Concentré globulaire
On prépare le concentré globulaire à partir de sang total : le prélèvement est envoyé dans une centrifugeuse qui sépare les globules rouges du plasma. Ces culots globulaires sont utilisés en cas d'hémorragie massive ou d'anémies sévères. Ils doivent être utilisés dans les 35 jours qui suivent et sont conservés à 4°.
Plaquettes
Les plaquettes sont obtenues soit en transfusant du sang total, soit un concentré de plaquette obtenu pas cytaphérèse. Elles ne se conservent que durant 5 jours à 20°. Elles servent donc en urgence pour les personnes souffrant de maladies comme le purpura thrombopénique ou des aplasies médullaires .
Plasma
Le plasma est apporté soit par une transfusion de sang total, soit par plasmaphérèse. Il est conservé congelé pendant 1 an maximum. On utilise ce type de transfusion chez les personnes ayant des troubles sévères de la coagulation dû à des déficits en certains facteurs de la coagulation. On l'utilise également à la suite d'un traitement spécial de purification pour injecter les facteurs antihémophiliques (utilisés pour soigner l'hémophilie ) ou certaines protéines ayant un rôle dans la coagulation (comme le fibrinogène) ou dans l'immunité (certains immunoglobulines .