Point de départ
Votre bébé vient de naître : qu'il soit né par voie basse (voie naturelle), avec ou sans forceps, ou par césarienne, il a subi un véritable bouleversement physiologique et va devoir s'adapter à sa nouvelle vie.
L’ADAPTATION A LA VIE EXTRA-UTERINE
Avant la naissance, il était au chaud à 37°C, dans un milieu liquide, était nourri en permanence ; son oxygène lui était fourni par le cordon ombilical sans qu'il ait à utiliser ses poumons.
Le premier cri
Moment essentiel puisqu'il est le signe de la mise en route de la première respiration. Il crie, inspire, ses poumons se déplissent pour la première fois… Il respire.
LA SATISFACTION DES PREMIERS BESOINS
Si tout est prévu dans l'organisme du bébé pour que cette transformation se déroule sans incident, elle nécessite une grande dépense d'énergie. Heureusement, au cours des trois derniers mois de grossesse, votre bébé a accumulé des réserves d'énergie (essentiellement sous forme de graisse) utilisables dès la naissance.
Cependant elles ne sont pas inépuisables, surtout chez les nouveau-nés prématurés ou de petit poids (hypotrophiques) qui en ont beaucoup moins. C'est pourquoi il faut :
- Éviter les dépenses et les pertes caloriques inutiles, comme la lutte contre le refroidissement après la naissance ; c'est pour cela que l'on va le réchauffer, parfois le mettre en couveuse quelques heures.
- Entretenir ses réserves en apportant des calories : on va donc très rapidement le mettre au sein si vous avez décidé de l'allaiter ou l'alimenter au biberon et ainsi prévenir le risque d'hypoglycémie (manque de sucre dans le sang). On lui donnera très vite de l'eau sucrée puis du lait. Parfois, on contrôle le taux de sucre dans le sang en faisant une petite piqûre dans le talon ; c'est le cas surtout chez les gros bébés ou les prématurés pour qui le risque d'hypoglycémie est plus grand.
L’EVALUATION DE L’ETAT A LA NAISSANCE
On va dès la naissance s'assurer de l'absence de malformations. (Cependant,la très grande majorité des malformations graves ont été dépistées grâce aux échographies ante natales et les mesures à prendre en fonction ce des anomalies déjà prévues) .cependant, en dehors de l'examen de l'aspect extérieur du nouveau-né, on s'assure de la perméabilité de son nez, de son œsophage, grâce à une petite sonde qui permet en même temps d'aspirer les sécrétions. On vérifie aussi la perméabilité de l'anus.
On établit son indice d'Agpar
Il faut que vous sachiez ce que cela veut dire. Il s'agit d'une cotation qui va de 0 à 10 et tient compte de cinq données : la fréquence du cœur, la respiration, la coloration, le tonus musculaire et la réaction aux stimulations. Chaque donnée est affectée d'une note : 0, 1, ou 2. La cotation est faite à une minute puis à cinq minutes, parfois à dix minutes. Normalement, l'indice d'Agpar est de 10, mais il s'agit d'une note évolutive. Cela signifie :
- qu'un chiffre ne veut rien dire si on ne connaît pas ce qu'il était quelques minutes avant ou quelques minutes après ;
- qu'il s'agit d'un moyen simple et rapide de savoir si certains gestes de réanimation (souvent d'ailleurs très simples) s'imposent.
Un chiffre bas à la naissance n'est pas péjoratif s'il est normal quelques minutes après (10).
On fait quelques gestes simples
Le bébé est pesé, mesuré (taille et tour de tête).
- On aspire les mucosités de son nez et de sa gorge.
- On lui met des gouttes antiseptiques dans les yeux.
- On lui administre de la vitamine K1 pour la coagulation.
- On vérifie ses réflexes primaires (succion, marche automatique…).
- On vous le restitue très vite pour effectuer du "corps à corps" ou si besoin on le met au chaud pendant quelque temps en couveuse.
ET SI ON DOIT LE REANIMER ?
Vous vous posez souvent cette question : un enfant réanimé ne risque-t-il pas d'être handicapé ?
C'est l'inverse qui risque d'arriver. La prise en charge correcte de la grossesse, de l'accouchement et des premiers jours de la vie a pour objectif d'améliorer le pronostic, c'est-à-dire de diminuer la mortalité néo-natale et les handicaps liés à la naissance.
Quelques chiffres pour vous convaincre
De 1960 à 2000, en France, la mortalité chez les enfants de 0 à 28 jours a été divisée par 6 . Cela permet de dire qu'en 2000 huit mille enfants ont été sauvés qui ne l'auraient pas été si les conditions étaient restées les mêmes qu'en 1980!!!! Et, fait essentiel, ce gain n'a pas été assorti d'une augmentation du nombre des handicaps.
La conclusion est simple :
C'est l'absence de réanimation qui fait courir le risque de handicaps.
Maintenant que les premiers instants sont passés, que vos premières angoisses sont dissipées, vous allez le découvrir : regardez-le mieux, commencez à lui parler, à vous familiariser avec ses mimiques, sa gesticulation, son cri… Vous allez faire connaissance.