Définition
C'est une substance fabriquée par l'organisme à l'état naturel, et dont le rôle est de transmettre à d'autres cellules une résistance contre des infections virales. Il "interfère" donc en transmettant un message aux autres cellules.
L'interféron est une substance découverte en 1957 ! Elle est fabriquée par les globules blancs . Son rôle n'est pas de détruire les virus , mais d'entraîner une réaction de défense de toutes les cellules de l'organisme chargée de l'immunité .
Les différents interférons
On en connaît plusieurs :
-
-
L'interféron bêta, fabriqué par les fibroblastes qui sont des cellules du
tissu conjonctif présent dans tous les organes comme tissu de soutien.
-
Leur rôle
- Ces substances vont se comporter comme des messagers, qui vont fournir en quelque sorte les "codes" aux autres cellules de l'immunité pour leur permettre de lutter contre les virus. Si les interférons n'existaient pas, il n'y aurait aucune coopération entre les cellules. Ainsi un lymphocyte T pourrait posséder une information contre un virus et être incapable d'en informer les autres lymphocytes T situés à d'autres endroits du corps, ou d'autres cellules comme les macrophage du tissu conjonctif.
- Ainsi, les interférons stimulent l'ensemble du système immunitaire en permettant les échanges d'information et donc la coopération entre les cellules chargées de détruire les cellules étrangères, mais également les cellules cancéreuses.
- C'est par exemple l'interféron qui serait responsable de la formidable réaction de l'organisme en cas d'atteinte virale : fièvre élevée, courbatures, etc. qu'on appelle le "syndrome grippal" commun à la plupart des réactions aux infections virales.
Les interférons en thérapeutique
- On utilise des interférons synthétiques fabriqués en grande quantité par génie génétique et qui sont en tout point similaires aux interférons naturels.
- Ils peuvent agir contre les infections virales, mais également contre la prolifération de certaines cellules cancéreuses. Elles peuvent freiner la prolifération de cellules normales comme celles de la moelle osseuse .
Le cas particulier de l'hépatite
L'arrivée en 1989 de l'interféron alpha a révolutionné le traitement de l'hépatite C . Soit seul, soit associé à un antiviral comme la ribavirine, il permet dans 30 à 40% des cas de réduire la durée de l'infection et d'améliorer par ce fait la régénération du foie. On a pu ainsi parler de guérison pour certaines hépatites C.
La réponse est variable selon le type de virus. Le VHC de type 2 ou 3 (présent chez les toxicomanes) réagit dans 60% des cas à l'interféron, alors qu'il n'est que de 15% pour le VHC de type 1, en particulier si le vecteur a été une transfusion sanguine avant 1990.
Des études d'association sont faites : interféron et ribavirine, ou interféron et rimantadine.
D'autres études sont menées pour l'association entre interféron et interleukines.
Son mode d'action est particulier
En pratique
L'interféron alpha est donné en injections 3 fois par semaine, pendant une durée et à des doses qui dépendent du virus en cause.
Il peut donner des effets secondaires parfois un peu pénibles : poussées de fièvre, comme une sorte de grippe, atteinte des cellules de la moelle osseuse. L'association interféron-ribavirine provoque une fatigue physique, psychique et sexuelle dans plus de la moitié des cas. Il entraîne une irritabilité en début de traitement, qui peut à terme conduire à un état dépressif.
Mais c'est un médicament qui guérit lorsqu'il est donné tôt par rapport au début de l'infection et qui diminue le risque de passage à la chronicité, donc d'hépatite chronique .