Prévention
Contrôle du virus Ebola Reston chez l'animal domestique
Il
n'existe pas de vaccin vétérinaire contre ce virus. Le nettoyage et la
désinfection systématiques des élevages de porcs et de singes (avec de
l'hypochlorite de sodium ou d'autres détergents) devraient être
efficaces pour inactiver le virus. En cas de suspicion d'une flambée,
les locaux doivent être mis immédiatement en quarantaine.
L'abattage
des animaux infectés, avec une surveillance rigoureuse de
l'enterrement ou de l'incinération des carcasses, peut s'avérer
nécessaire pour réduire le risque de transmission de l'animal à
l'homme. La restriction ou l'interdiction du déplacement des animaux à
partir des élevages infectés vers d'autres zones peut réduire la
propagation de la maladie.
Comme des flambées d'infection à
RESTV chez le porc et le singe ont précédé des cas d'infection chez
l'homme, la mise en place d'un système de surveillance active de la
santé animale est essentielle pour une alerte précoce des autorités de
la santé publique et vétérinaire.
Réduction du risque d'infection à virus Ebola chez l'homme
En
l'absence de traitement efficace et de vaccin pour l'homme, la
sensibilisation aux facteurs de risque et la connaissance des mesures
de protection à prendre à titre individuel sont le seul moyen de
réduire l'infection et la mortalité chez l'être humain.
En
Afrique, lors des flambées de maladie à virus Ebola, les messages
éducatifs de santé publique visant la réduction du risque seront axés
sur les points suivants:
- Réduction du risque de
transmission entre les animaux sauvages et l'homme par contact avec des
chauves-souris ou des singes/primates infectés et par la
consommation de leur viande crue. Il faut manipuler les animaux
avec des gants et porter des vêtements protecteurs adaptés. Les
produits (sang et viande) doivent être cuits soigneusement avant
d'être consommés.
- Réduction du risque de transmission
interhumaine dans la communauté provenant de contacts directs ou
rapprochés avec des sujets infectés, notamment avec leurs liquides
biologiques. Il faut éviter tout contact rapproché avec des patients
infectés par le virus Ébola. Il faut porter des gants et un
équipement de protection individuel adapté lorsqu'on soigne des
patients à domicile. Il est indispensable de se laver
régulièrement les mains après avoir rendu visite à des parents
malades à l'hôpital ou après les avoir soignés à domicile.
- Les
communautés touchées par le virus Ébola doivent informer la
population de la nature de la maladie et des mesures prises pour
endiguer la flambée, y compris lors des rites funéraires. Les
personnes mortes de cette infection doivent être enterrées
rapidement et sans prendre de risque.
Les élevages de
porcs en Afrique peuvent jouer un rôle dans l'amplification de
l'infection à cause de la présence de chauves-souris sur ces
exploitations. Des mesures adaptées de sécurité biologique doivent être
prises pour limiter la transmission. Pour le RESTV, les messages
éducatifs de la santé publique doivent être axés sur la réduction du
risque de transmission du porc à l'homme qui résulte de pratiques
d'élevage et d'abattage dangereuses, ainsi que de la consommation de
sang frais, de lait ou de tissus animaux crus.
Il faut porter
des gants et des vêtements de protection adaptés pour manipuler les
animaux malades, leurs tissus ou les abattre. Dans les régions où l'on a
signalé le RESTV chez le porc, tous les produits animaux (sang, viande
et lait) doivent être cuits soigneusement avant d'être consommés.
Lutte contre l'infection dans les établissements de soins
La
transmission interhumaine du virus Ebola est avant tout liée au
contact direct ou indirect avec du sang et des liquides biologiques.
Elle a été signalée pour les agents de santé lorsque des mesures
suffisantes de lutte anti-infectieuses n'ont pas été respectées.
Il
n'est pas toujours possible d'identifier rapidement les patients
présentant une maladie à virus Ebola car les symptômes initiaux peuvent
manquer de spécificité. Pour cette raison, il est important que les
agents de santé appliquent les précautions d'usage à tous les patients,
quel que soit le diagnostic, dans toute pratique professionnelle et à
tout moment.
Ces précautions comportent l'hygiène des mains,
l'hygiène respiratoire, le port d'un équipement de protection
individuel (selon le risque d'éclaboussures ou d'autres contacts avec
des matières infectées), la sécurité des injections et des rites
funéraires.
En présence d'un cas suspect ou confirmé
d'infection à virus Ebola , les agents de santé soignant le malade
doivent, en plus des précautions d'usage, prendre d'autres mesures de
lutte anti-infectieuse pour éviter toute exposition avec le sang ou les
liquides biologiques du patient et tout contact direct avec
l'environnement susceptible d'être contaminé. Lors des contacts proches
avec des patients ayant une maladie à virus Ebola (c'est-à-dire à moins
d'un mètre), ils doivent porter une protection faciale (écran facial,
ou masque chirurgical et lunettes de protection), une blouse propre,
non stérile à manches longues, et des gants (stériles pour certains
actes médicaux).
Les employés des laboratoires sont également
exposés au risque. Les échantillons prélevés pour le diagnostic sur
des cas suspects (être humain ou animal) doivent être manipulés par du
personnel formé et traités dans des laboratoires suffisamment équipés.