Points importants
- Avoir mal au genou ne signifie pas forcément rhumatisme et une douleur à ce niveau n'est pas forcément due à l'articulation elle-même. Une douleur articulaire peut être due à la peau en regard de l'articulation. Juste en dessous, se trouvent les ligaments qui la retiennent, les tendons et les muscles qui passent devant, ainsi que les bourses séreuses qui les séparent des reliefs osseux. Tous ces éléments sont dits périarticulaires car ils entourent l'articulation proprement dite, qui est, elle, la mécanique qui permet le mouvement d'un segment d'os par rapport à un autre.
- Les douleurs peuvent alors être dues à la capsule qui entoure l'articulation ou à la synoviale qui la tapisse. Ces deux membranes hermétiques contiennent le liquide articulaire qui sert de lubrifiant et qui permet le glissement des cartilages articulaires l'un sur l'autre. Lorsque ce liquide devient inflammatoire, infectieux ou simplement en excès, l'augmentation de pression dans l'articulation entraîne des douleurs, equi s'ajoutent à celles de l'inflammation. Le genou possède des ménisques qui augmentent la taille de la surface articulaire sur les côtés et permet des mouvements plus étendus. Leur atteinte peut entraîner des douleurs.
Points particuliers
D'une manière générale il y a 4 possibilités :
1.La douleur est consécutive à un choc direct. La douleur dépend des lésions entraînées par le choc. Les entorses , les fractures, les contusions du cartilage rotulien ou de la membrane osseuse (richement innervée) sont alors en cause.
2. La douleur est apparue brutalement au cours d'un exercice.
- Soit la douleur est supportable et l'articulation est normale.
- Soit la douleur est vive, insupportable et le genou est déformé. Dans ce cas il peut être gonflé (oedème, hématome), rapidement coloré (ecchymose), chaud et douloureux (inflammation), intouchable.
- Dans les deux cas, l'arrêt immédiat de l'exercice, et le refroidissement de l'articulation permet de soulager la douleur. Si la douleur est trop importante ne pas hésiter à appeler le médecin. Sinon cela peut attendre le lendemain, ou une récidive si la douleur est totalement disparue (il n'est pas toujours évident en consultation de trouver l'origine quand la douleur spontanée a disparu)
3. La douleur est apparue sans raison, sans choc ni faux mouvement. Deux cas de figure :
- L'articulation n'est pas spécialement rouge ou gonflée. Ce n'est généralement pas la première fois que vous vous en plaignez (impression d'être "ankylosé"). Dans ce cas, consultez un médecin dans les 48 heures (si vous ne l'avez pas déjà fait) de façon à rechercher par exemple un problème de souffrance du cartilage, ou d'arthrose qu'on appelle la gonarthrose .
- L'articulation est rouge, chaude et gonflée. Elle est donc inflammatoire. La présence de fièvre avec frissons peut faire craindre une inflammation importante ou une infection de l'articulation, c'est à dire une arthrite . C'est pourquoi il ne faut pas hésiter à consulter un médecin très rapidement.
4. La douleur est apparue progressivement après un exercice (bricolage, activité physique ou sportive).
- Elle survient à la suite d'un geste mal exécuté, trop longtemps, ou sans échauffement préalable, ou de façon répétée avec un mauvais matériel,un équipement non adapté. La consultation du médecin est utile car il peut s'agir d'une tendinite ou d'une bursite .
XDouleurs du genou en vidéo
Arthrose du genou Kevin Chen, physiothérapeute explique comment réagir et quels exercices faire en cas d'arthrose du genoux. | 1 vidéos |
Raisonnement du médecin
Devant une douleur apparue brutalement au cours d'un exercice
- Il va confirmer en général une entorse s'il y a eu un mouvement forcé sur l'articulation. Ce qui est important c'est de savoir si elle est bénigne (pas de rupture du ligament) ou grave (rupture du ligament). Les circonstances de l'accident l'y aident. Il pratiquera quoiqu'il en soit une radio en cas de doute pour éliminer un arrachement osseux ; les radiographies en positions forcées pour voir si l'articulation baille anormalement ne sont plus guère pratiquées depuis que nous avons l'IRM, car sous la protection d'une attelle, il n'est pas urgent de savoir s'il y a rupture ou non, le traitement de départ étant standard.. La radiographie permet également de mettre en évidence des fractures de fatigue .
- En cas d'entorse bénigne (foulure), le traitement est simple : antalgique, anti-inflammatoire et surtout strapping ou attelle scratchée. Reprise des mouvements dès la 48e heure.
- En cas d'entorse grave, immobilisation stricte et repos 3 semaines minimum. Dans de rares cas délicats ou pour des impératifs professionnels, une opération chirurgicale peut être discutée rapidement. Rééducation +++. Reprise de l'activité après un mois minimum.
- Les entorses des ligaments croisés peuvent nécessiter une intervention chirurgicale pour les réinsérer ou une transposition de certains tendons pour compenser. Les techniques ont énormément évolué, permettant des interventions sous arthroscopie souvent, et une indisponibilité professionnelle nettement raccourcie.
Douleur apparue sans choc ni faux mouvement
Le médecin va vous interroger sur les caractères de cette douleur (horaire, amélioration ou non au cours de la journée).
Il sera parfois amené à demander des radiographies de l'articulation, une prise de sang : NFS , ASLO , réaction de Waaler-Rose , uricémie et dans certains cas une arthrographie , un arthroscanner ou une IRM.
Plusieurs possibilités :
Les douleurs apparaissent plutôt la nuit.
En général, elles disparaissent le matin après 20 mn de dérouillage. C'est une douleur inflammatoire qui n'apparaît qu'après un certain temps de repos (donc la nuit) mais qui peut parfois être permanente. S'il y a un épanchement important, le médecin peut être amené à pratiquer une ponction pour en connaître l'origine, le germe responsable s'il y a infection et éventuellement évacuer l'épanchement si celui-ci est trop important. Les causes les plus fréquentes sont alors :
Les douleurs augmentent à l'effort et lors des mouvements.
Les douleurs sont alors de type mécanique, c'est à dire qu'elles sont augmentées par les mouvements et diminuées par le repos. La cause principale est la gonarthrose par usure du cartilage, causée soit par l'âge (rhumatismes), soit précocement à la suite d'une sollicitation trop importante de l'articulation. Pas de traitement miracle mais des soins réguliers: en cas de poussées, anti-inflammatoires, médicaments contre la douleur kinésithérapie aidant à préserver le mouvement. Ne pas oublier l'intérêt des cures thermales, ou thalassothérapie, moins fatigante, chez les personnes âgées peu actives.
Chez l'enfant deux cas de figure :
- L'articulation n'est pas spécialement rouge ou gonflée. Ce n'est généralement pas la première fois que l'enfant s'en plaint (impression d'être "ankylosé"). Dans ce cas consultez un médecin dans les 48 heures (si vous ne l'avez pas déjà fait) de façon à rechercher un problème inflammatoire. C'est le cas du rhumatisme articulaire aigü , devenu rare chez l'enfant en raison de l'antibiothérapie systématique pour les angines. C'est aussi le cas des ostéochondrites . Parfois ce sont plusieurs articulations qui sont touchées comme dans la maladie de Still .
- L'articulation est rouge, chaude et gonflée. Elle est donc inflammatoire. La présence de fièvre avec frissons peut faire craindre une inflammation importante ou une infection de l'articulation, c'est à dire une arthrite . Les arthrites infectieuses sont rares chez l'enfant, mais il faut agir très vite pour préserver le cartilage et le futur de l'articulation. C'est pourquoi il ne faut pas hésiter à consulter un médecin très rapidement.
Douleur apparue progressivement au cours ou après un exercice
Le médecin conclura contre toute vraisemblance à :
- Une tendinite qu'il traitera en fonction de son importance ou de son ancienneté, soit par la prescription d'un antalgique et d'un anti-inflammatoire à prendre par voie orale, soit par une série d'infiltrations , au maximum 3 à 10 jours d'intervalle, de la mésothérapie, et/ou de la kinésithérapie. Repos obligatoire ou au moins réduction de l'activité, éviction du geste traumatisant. Pas de reprise du geste ou de l'activité responsable de la tendinite avant 3 semaines.
- Une fracture de fatigue .
- Une bursite (inflammation de la gaine du tendon). Même traitement.