Les signes généraux
Ils sont peu nombreux mais participent au handicap :
- La fatigue : elle est importante, à la fois à cause des douleurs qui perturbent l'activité et à cause de l'anémie par manque de fer qui existe chez certaines personnes.
- Fièvre : elle apparaît lors des poussées.
L'attitude de votre médecin
Généralement, les premiers signes permettent de suspecter la maladie, notamment en raison de la déformation. Puis il recherche des éléments diagnostics par prise de sang:
- La mise en évidence d'une inflammation grâce à une numération sanguine , vitesse de sédimentation et CRP .
- La recherche des anticorps (facteurs rhumatoïde) et des anticorps anti CCP (antipeptide citruliné) permet de faire le diagnostic avec une certitude de 95%. Ces examens portent également le nom de rhumatoïde (test de Latex et Waaler-Rose pour le facteur rhumatoïde).
- La ponction (prélèvement de liquide) articulaire est rarement faite, et seulement pour les grosses articulations comme le genou. Il ne montre que des signes d'inflammation non spécifiques ; par contre un prélèvement de la membrane synoviale sous arthroscopie, s'il est fait, peut montrer des aspects typiques.
- Les radiographies que le médecin demande, ne deviennent vraiment parlantes que plus tardivement : il y a une diminution d'épaisseur du cartilage et des érosions témoins de l'agressivité des modifications synoviales. Il en est de même de l'IRM et du scanner dont les signes évocateurs sont toutefois plus précoces.
Le traitement
- Il est de longue haleine.
- Le suivi très régulier par le médecin est indispensable (une fois par mois au début de la maladie). Il permet d'adapter les doses en fonction de la réponse au traitement. Le traitement doit être multidisciplinaire, c'est à dire par une équipe de spécialistes (généraliste, rhumatologue, psychologie) avec un travail en réseau.
Le traitement médical non spécifique
- Le traitement des poussées : il se fait grâce aux anti-inflammatoires y compris les corticoïdes. Ils diminuent les signes inflammatoires (douleurs et gonflement), mais n'ont aucune action sur la maladie elle-même.
- Les soins de physiothérapie et les attelles ont pour but de reposer les articulations et d'éviter les déformations.
- Rééducation et ergothérapie sont importantes une fois les poussées calmées.
- Sur des articulations très atteintes ou pour alléger le traitement général, on peut infiltrer avec des produits qui vont atrophier la synoviale malade : on appelle cela une synoviorthèse avec des corticoïdes, de l'acide osmique, un produit radioactif.
La chirurgie
Elle est réservée aux cas avancés de polyarthrite où les déformations sont importantes.
- Il peut être nécessaire de retirer la synoviale malade, par voie classique ou arthroscopie, une gaine de tendon pour le préserver de la rupture.
- Le chirurgien peut réaxer ou stabiliser des articulations très dégradées.
- Et sur les vieilles polyarthrites rhumatoïdes avec arthrose : poser des prothèses .
Les traitements de fond classiques
- Certains traitements sont dits « classiques ». Ils avaient pour but de freiner l'apparition des poussées ultérieures, et d'aider la guérison de celle en cours : ils étaient censés jouer sur les divers mécanismes en cause : les sels d'or, les anti-paludéens de synthèse (famille de la chloroquine) et la D-pennicilamine. Ils sont maintenant totalement abandonnés.
- La salazopyrine est encore utilisée car elle a une efficacité prouvée. Le méthotrexate (vieil anticancéreux, utilisé à petites doses pour ses effets modulateurs de l'immunité) est le traitement de fond de référence. La dose est élevée (15 à 25 mg par semaine). On peut de plus en plus prédire selon les personnes si ce traitement sera ou non efficace.
- Le léflunomide est comparable au metotrexate, en constitue une alternative et a une bonne tolérance. Il est déconseillé chez la jeune et chez les personnes ayant des problèmes hépatiques.
Le but de ces traitements est d'obtenir une rémission (et non une guérison), de contrôler la douleur, de préserver l'espérance et la qualité de vie, de limiter les effets secondaires du traitement.La rémission est obtenue si les douleurs disparaissent, si les gonflements articulaires ont cessé, si l'inflammation a disparu et si les signes de destruction radiologique se sont stabilisés. Le médecin prend en compte également la diminution de la fatigue, la reprise des activités professionnelles pour considérer que la rémission est obtenue.
Les biomédicaments
- Dans les traitements de fond récents : la thiopronine, les anti-cytokines (ils contrent l'action des facteurs inflammatoires locaux articulaires).
- Les anti-TNF alpha : influximab l'adamumab, l'éthanercept. Le risque de ces médicaments est le réveil de maladies infectieux comme la tuberculose . On avait une crainte d'augmentation des lymphomes avec les anti-TNF alpha, et bien que ce risque soit plus important chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, il est considéré comme faible. Toutefois, certaines personnes résistent au traitement ce qui en constitue la limite.
- Le tocilizumab. il agit contre l'interleukine 6 : cette cytokine joue un rôle majeur dans la fatigue, la destruction de l'os et des articulations et l'inflammation. Le tocilizumab (RoActemra ®) est un médicament qui bloque les récepteurs de l'organisme à l'interleukine 6. Ce médicament est donné en perfusion 1 fois par mois. Il a reçu son AMM en janvier 2009. Il est proposé aux personnes qui sont en échec du metotrexate, et pour les personnes qui sont en échec d'un traitement par anti-TNF alpha. La rémission est obtenue au bout de 6 mois chez 1 personne sur 3. Il est actif rapidement en 15 jours. Puis s'ensuit une amélioration progressive au bout de 6 mois. Les lésions radiologiques sont stoppées dans 90% des cas au bout d'un an. L'amélioration du handicap est importante, de même que la fatigue. Toutefois ce traitement a des effets indésirables : diminution des défenses de l'organisme, augmentation des infections dites « opportunistes » pulmonaires comme la tuberculose. Il peut y a voir une augmentation du cholestérol, une diminution du nombre des globules blancs dans la numération formule sanguine.
Médicaments à l'étude
D'autres voies sont à l'étude : thérapeutiques ciblées contre les lymphocytes B (rituximab) ou lymphocytes T (abatacept).
La prévention
- Le tabac est à supprimer car il est un facteur favorisant.
- Le thé vert, le café ne protègent pas contre la polyarthrite.
- Par contre l'alcool aurait un effet protecteur.
- Le régime crétois ou méditérannéen serait protecteur en raison de la présence des omega 3.
- Aucun régime particulier n'est à conseiller. Par contre, les régimes d'exclusion sont déconseillés. Le régime sans lait et sans blé, n'a aucune efficacité.
- Il n'y a pas semble t-il d'amélioration par les compléments alimentaires.
Associations
Elles ont un rôle très important pour aider la personne au quotidien.
Questions
- Est-ce que la grossesse aggrave la polyarthrite rhumatoïde ?
Non, en général, en atténuant les réactions immunitaires, elle favorise les rémissions ; ce n'est pas une action hormonale (les essais dans ce sens sont plutôt des échecs).
- Est-ce que les cures thermales sont utiles ?
Oui, souvent, mais pas pendant les poussées.