Définition
Certaines personnes sont des angoissées", c'est à dire ayant un tempérament anxieux, s'inquiétant facilement, voyant toujours le mauvais côté des choses, etc. C'est dans leur nature et on n'y peut rien. Elles non plus, mais cela ne retentit pas sur leur vie de tous les jours qui reste normale.
L'angoisse, c'est bien différent, car cela retentit de façon notable sur la vie de tous les jours. Ce n'est plus un tempérament, mais un état . Autant une peur a toujours une cause (peur du noir, des araignées, de la mort, etc.), autant une angoisse est inexplicable. C'est cette absence de raison qui est paniquante : j'ai peur, mais je ne sais pas de quoi .
Points importants
- L'angoisse peut prendre deux aspects :
La crise aiguë d'angoisse, qu'on appelle aussi l'attaque de panique. Cela peut toucher aussi bien un angoissé de nature que quelqu'un qui ne l'est pas. Toutefois la répétition des crises peut entraîner un véritable état pathologique où la personne est en proie à la peur que ces crises surviennent à nouveau.
L'angoisse permanente qui handicape lourdement la vie de la personne qui en est atteinte.
- Une crise d'angoisse est un état d'anxiété (sensation d'un danger imminent) accompagné de troubles physiques (palpitations, tremblements, sueurs, impression d'être contracté , de manquer d'air, crampes d'estomac, d’avoir des fourmis dans les membres. Parfois cela peut aller encore plus loin : sensation de mort imminente, respiration accélérée et bruyante, malaise. C'est la classique crise de spasmophilie .
- Personne n'est jamais mort d'une crise d'angoisse. Par contre, l'angoisse peut intervenir comme facteur aggravant d'une maladie préexistante (maladie cardiaque, angine de poitrine par exemple).
- Certaines décompensation aiguës d'une maladie (infarctus du myocarde, asthme, insuffisance respiratoire ou insuffisance cardiaque par exemple) peuvent comporter dans leurs signes une angoisse bien réelle d'un problème bien réel. C'est pourquoi il ne faut jamais sous-estimer une angoisse, et appeler le médecin ou le consulter.
- Certaines angoisses permanentes peuvent en fait masquer une réelle dépression nerveuse dont le risque est la tentative de suicide. Là encore, ne pas négliger et consulter le médecin, surtout si la personne a des idées noires, des troubles du sommeil, et une dépréciation d'elle-même.
- Certaines angoisses rentrent dans le cadre de maladies psychiatriques dont elles peuvent constituer l'un des symptômes.
- La plupart du temps une crise d'angoisse passe rapidement, soit spontanément, soit avec l'aide d'un médicament administré par le médecin. Il est donc rare que la personne soit hospitalisée.
- Lorsque la personne est hospitalisée en psychiatrie, c'est soit parce que la crise se répète, soit parce que la personne refuse tout traitement, soit encore parce que le médecin estime qu'il y a un risque suicidaire.
- Une crise aiguë d'angoisse est souvent le révélateur de quelque chose qui ne va pas dans l'existence. C'est pourquoi, si le médecin propose que la personne soit vue par un psychiatre, il ne faut pas en avoir peur, mais au contraire considérer cela comme une chance de résoudre des problèmes intimes que l'on se cache et dont l'angoisse est un mode d'expression.
Raisonnement du médecin
Il va d'abord vérifier en interrogeant et examinant la personne que cette angoisse n'est pas l'un des signes d'une maladie comme un infarctus ou une insuffisance respiratoire . Si c'est le cas, il donnera le traitement adapté et enverra vraisemblablement la personne aux urgences de l'hôpital pour traitement ou bilan de cette maladie. S'il n'y a rien de ce côté, il évaluera ensuite le risque suicidaire qui peut se voir dans certaines crises d'angoisse et qui imposerait une hospitalisation en psychiatrie. Puis il va éliminer une maladie psychiatrique (mélancolie , schizophrénie , psychose hallucinatoire ...) qui imposerait également une hospitalisation en psychiatrie.
Dans la plupart des cas, il va faire une injection intramusculaire ou intraveineuse pour casser la crise et permettre à la personne de se calmer.
La suite dépend du résultat de cette injection. Si la personne ne se calme pas, il sera obligé de l'envoyer à l'hôpital, vraisemblablement en psychiatrie. Mais si la personne se calme, ce qui est le cas le plus fréquent, il lui conseillera de consulter un psychiatre, ceci en particulier s'il soupçonne une dépression , des conflits familiaux ou personnels importants, une toxicomanie ou des troubles de la personnalité .
Généralement tout rentre dans l'ordre, et il est rare que la crise reprenne. Si c'est le cas, il ne faut pas hésiter à rappeler le médecin, de façon à ce qu'il voie si un traitement plus puissant ne doit pas être administré ou si finalement l'hospitalisation n'était pas nécessaire.