Points particuliers
Le risque suicidaire
Il est particulièrement important dans les cas suivants :
- Personne qui ne parle que d'une chose, c'est de son désir de mort. En dehors de cela, pas de communication possible.
- Personne alcoolique, toxicomane ou ayant des conduites à risque (conduite en voiture excessivement rapide, accidents de la voie publique, etc.). Le risque est d'autant plus important si cette personne essaye de décrocher .
- Personne atteinte de schizophrénie, de mélancolie, de psychose maniaco-dépressive.
- Dépression grave avec sentiment d'autodépréciation ( je ne vaux rien ), de tristesse ( je n'ai de goût à rien ), de troubles importants du sommeil, d'idées noires répétées ( je vais me jeter par la fenêtre ).
- Antécédents personnels ou familiaux de suicide.
- On est la nuit ou en période de fêtes. C'est à ces instants que la personne est plus fragile car livrée à elle-même et à ses angoisses.
- La personne est isolée, sans compagnie proche ou sans entourage immédiat.
- Elle a un projet précis pour se suicider et elle en a déjà parlé.
- Idées suicidaires obsédantes, repli sur soi.
Tous ces signes sont des éléments d'alerte qui aident le médecin à mesurer le risque de la situation. Ces signes facilement repérables pour un non médecin, permettent à l'entourage de mesurer à quel point la personne a en ce moment précis un crucial besoin d'aide.
Raisonnement du médecin
Plusieurs possibilités se présentent :
- Le médecin juge que l'état de la personne va aller en s'améliorant et que le risque de récidive est faible. Il la laisse à domicile et peut demander à l'entourage de la surveiller pendant 12 heures. Si elle s'endort, il faut la surveiller toutes les 5 mn pendant la première heure, tous les quarts d'heure pendant les deux heures suivantes, toutes les demi-heures pendant les 4 heures suivantes et toutes les heures pendant les heures suivantes, le tout sur une période de 12 heures. À chacun de ces instants, stimuler la personne en la secouant. Si elle réagit par des mots ou des gémissements, laissez-la dormir jusqu'à la fois suivante. Si elle ne réagit pas, donnez lui des claques ou tordez-lui le bout des seins. Si elle réagit laissez la dormir jusqu'à la fois suivante. Si elle ne réagit pas, appelez le Samu (le 15) ou les pompiers (le 18). Une hospitalisation peut alors s'avérer nécessaire.
- À la suite d'une tentative sans gravité, le médecin juge qu'il y a un risque suicidaire. Il va proposer une hospitalisation en psychiatrie qui est indispensable si l'on veut éviter la récidive.
- La tentative impose une surveillance en réanimation, et l'hospitalisation est indispensable pour traiter le problème. Dans ce cas, la personne reçoit des soins correspondant à son état. À la sortie de l'hôpital, le problème est d'éviter la récidive lorsqu'elle rentre chez elle.
- La tentative ne nécessite pas d'hospitalisation, ni aux urgences ni en psychiatrie. Toutefois un suivi psychologique de préférence par un psychiatre est indispensable. En effet, le problème est d'une part d'éviter la récidive, d'autre part d'essayer de remédier au mal-être que la personne ressent.
- Le retour au domicile. Après une hospitalisation, la personne va généralement retrouver ses problèmes intacts, dans l'état exact où elle les avait laissé avant sa tentative. Une attention particulière est recommandée à l'entourage, aidée par le corps médical. Le suivi psychologique par un psychiatre est absolument nécessaire. Rien de cela ne peut se faire sans la coopération active de la personne. C'est pourquoi, le dialogue entre la personne et son entourage est fondamental.