Définition
- C'est une psychose, c'est à dire une déstructuration de la personnalité. Caractérisée par la survenue de perturbations cycliques de l'humeur sous formes d'accès maniaques (agitation) ou mélancoliques (abattement profond), le malade retrouvant son aspect normal dans l'intervalle des accès.
- Ce terme de "psychose maniaco-dépressive" n'est plus employé. On utilise à la place le terme de "trouble bipolaire ". En effet, bon nombre de personnes atteintes d'authentiques psychoses maniaco-dépressives, n'avaient jamais d'accès psychotiques, c'est à dire de déstructuration de la personnalité.
- Le terme de psychose maniaco-dépressive a donc été gardé seulement ici pour mémoire.
Ce qui la caractérise
L'accès maniaque
- Débute brutalement ou progressivement avec une sensation d'euphorie et de facilité.
- Besoin grandissant de parler et d'intervenir à tout propos.
- L'agitation grandit avec des nuits de plus en plus écourtées.
- S'ensuivent rapidement des troubles du comportement avec une irritabilité et des troubles pulsionnels (excès éthyliques, désinhibition sexuelle).
L'accès mélancolique
- Profonde douleur morale avec perte du goût de la vie, tristesse permanente, ennui, regrets et désespoir.
- Inhibition intellectuelle (efforts d'attention, de réflexion et de concentration impossibles), inhibition de la volonté (indécision et sentiment d'impuissance) et inhibition de l'affectivité (malade touché par rien, n'arrivant plus à s'émouvoir, à ne plus avoir de sentiments pour ses proches).
- Perturbations psychosomatiques avec perte du sommeil et d'appétit.
XTroubles bipolaires ou Psychose maniaco-dépressive en vidéo
Trouble bipolaire: définition (1/3) Le docteur Isabelle Amado, psychiatre, praticien hospitalier au CH Sainte Anne à Paris explique ce qu'est la maladie bipolaire et quels en sont les symptômes: un dérèglement de l'humeur qui oscille entre dépression et exaltation. C'est la maniaco-dépression. | 4 vidéos |
Mécanisme
Comme dans la plupart des psychoses, on évoque en plus des traumatismes de l'enfance, une notion d'hérédité dont le mode de transmission demeure encore controversé. Les phases maniaques et dépressives peuvent être entrecoupées de périodes plus calmes. Mais l'enchaînement des crises peut aboutir à ce qu'on appelle la "folie circulaire" .
L'évolution
Attention au suicide dans les phases mélancoliques. Les conduites suicidaires sont fréquentes et graves tout au long de l'accès que ce soit au début (suicide inaugural imprévisible) ou lors de la mise en route du traitement ou au cours de la convalescence (le malade n'ayant pas encore retrouvé la joie normale de vivre ).
Savoir quoi faire
- Appeler le médecin traitant ou le psychiatre au moindre doute sur une éventualité suicidaire. Chez la personne en phase mélancolique, l'authenticité d'une conduite suicidaire ne doit jamais être mise en doute. Elle sait parfaitement choisir les moyens efficaces pour mettre fin à ses jours, ce qui témoigne de sa parfaite détermination.
- Si vous êtes dépassés, faites appel au Samu (le 15) ou aux pompiers (le 18).
- Le médecin sur place injectera un neuroleptique et fera hospitaliser le malade à un endroit où le traitement sera poursuivi associé à une administration d'antidépresseurs.
Le traitement
- Entre deux crises le traitement de fond consiste en une prise régulière d'un stabilisateur de l'humeur associé à une psychothérapie.
- Les médicaments actifs sont : le lithium, la carbamazépine et l'acide valproïque (Dépakine *). Ces trois médicaments, bien qu'appartenant à des familles différentes, agiraient selon le même principe au niveau de certaines connections nerveuses du cerveau.
- Il arrive que le médecin mette la personne sous antidépresseurs lors des phases dépressives. Cela se fait bien entendu sous haute surveillance, en particulier à cause du risque suicidaire.
- Le Zyprexa* fait également partie des traitements recommandés, mais généralement pas en première intention.
Adresses et sites
L'UNAFAM (Union Nationale des Amis et Familles de Malades psychiques) a pour but d'accompagner et d'informer les familles sur les problèmes qu'elles rencontrent lorsque l'un de leur membre est atteint d'une maladie psychique.
- Siège : 101 Avenue de Clichy 75017 Paris. Métro La fourche.
- Teléphone 01 45 20 63 13
- Fax : 01 45 20 17 79
- Mail : 75@unafam.org
- Site www.unafam.org