Point de départ
On définit généralement la dépression comme un état caractérisé par une humeur triste et douloureuse associée à une réduction de l'activité psychomotrice.
Eh bien chez l'enfant ça existe ! Et il est bon de le savoir car la dépression est ici d'autant plus difficile à reconnaître qu'on ne pense pas forcément qu'un enfant puisse être dépressif.
On la voit à tous les âges, mais le seuil critique, c'est le passage de l'enfance à l'adolescence.
C'est à cet âge qu'il faut être particulièrement vigilant.
Signes d'alerte
Un enfant anormalement triste :
- Qui se désintéresse de tout ce qui le passionnait : jouets, activités, entourage.
- Qui ne sourit plus.
- Qui s'isole dans son coin.
- Qui ne joue plus avec plaisir et spontanéité.
- Qui s'agite sans raison apparente.
- Qui a subitement des conduites à risque (traverse les rues n'importe comment, tombe sans cesse, se fait mal en permanence, etc.)
- Qui ne se sent plus à la hauteur en classe.
- Dont les résultats scolaires s'effondrent soudain.
- Qui semble préoccupé en classe, qui rêve.
- Qui se réveille au milieu de la nuit sans raison et sans cauchemars.
Bon réflexe
Un seul de ses signes doit attirer votre attention. L'association de deux d'entre eux doit vous faire suspecter une dépression et consulter votre pédiatre.
Contrairement à la dépression chez l'adulte, la tentative de suicide est rare.
Rôle du médecin
- Faire la part des choses entre un simple état anxieux et une vraie dépression.
- Rechercher les causes : problèmes familiaux, sentimentaux ou scolaires.
- Le traitement médicamenteux de la dépression doit rester exceptionnel. C'est le médecin pédopsychiatre qui doit décider de cela. En effet dans la très grande majorité des cas, le suivi psychologique et l'accompagnement psychothérapeutique sont ce qui est admis comme la règle.
- La prescription d'un antidépresseur associé à un anxiolytique pour éliminer une anxiété aggravant la dépression ou à un hypnotique en cas de troubles du sommeil reste donc du domaine de l'exception.