Point de départ
Une crise d'anxiété est souvent passagère, et on l'a tous ressenti un jour ou l'autre : attente d'une nouvelle, épreuve difficile, etc. Le trac fait partie d'une anxiété normale .
Mais l'anxiété peut être vécue de façon plus irrationnelle : on craint le pire, on s'affole pour un rien, on voit tout en noir, etc. Dans ce cas, cela peut être un état d'anxiété plus ou moins permanent, ce qu'on appelle une personnalité anxieuse qui peut d'ailleurs tourner facilement à la névrose d'angoisse , soit on peut être atteint d'une véritable crise d'angoisse.
Dès que l'anxiété s'accompagne de signes physiques (sueurs, tremblements, gène respiratoire, etc.), cela s'appelle une crise d'angoisse . Si aucun trouble physique n'est ressenti, cela reste une crise d'anxiété.
Points particuliers
Comment guider une personne anxieuse, ou quelle attitude adopter soi-même une fois la crise passée ?
Ne cherchez pas à vous soigner seul, vous n'êtes pas malade.
Ne prenez pas, même provisoirement l'anxiolytique d'un proche.
Faites confiance dans la décision de votre médecin.
N'ayez pas peur d'une psychothérapie ou d'un traitement à partir du moment où il est prescrit. N'interrompez pas ou ne débutez pas tout seul un traitement.
Améliorez votre hygiène de vie en abandonnant certaines mauvaises habitudes : trop d'excitants (café etc.), d'alcool, de tabac.
Ne vous installez pas dans le silence.
Libérez-vous en parlant de ces problèmes à votre entourage.
Appelez au téléphone si vous tournez en rond.
Couchez-vous à heure fixe en lisant un minimum (un quart d'heure).
Mais il est évident que toutes ces bonnes intentions ne suffisent pas. Il peut être nécessaire de se faire aider, soit par un médecin, soit par un psychothérapeute. Le pas est parfois difficile à franchir. Mais lorsque l'anxiété devient pesante au point que cela rend la vie impossible, il ne faut pas la laisser s'installer, car elle peut signifier en fait le début d'une dépression .
XAnxiété en vidéo
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Raisonnement du médecin
En premier lieu, il essayera de faire la part des choses entre un état anxieux qui se prolonge anormalement et une dépression débutante.
Puis, il s'attachera aux causes classiquement rencontrées : soucis socioprofessionnels, problèmes familiaux ou sentimentaux, etc.
Bien souvent, le simple fait de les évoquer au cours de 3 ou 4 consultations suffit à lever cette anxiété. C'est l'ébauche de ce qu'on appelle la psychothérapie de soutien à laquelle le médecin aura en fait rarement recours (plusieurs séances dans ce cas).
Prescription s'il le juge nécessaire d'un anxiolytique léger sur une courte durée.
En cas de dépression débutante, son attitude et son traitement seront bien entendu différents.
Votre attitude
Tout le problème est la relativisation face à ce qu'on considère être un danger ou une menace. L'avis des personnes extérieures compte peu, car seules tournent dans la tête les bonnes raisons que l'on a de s'inquiéter. C'est une façon de vivre les choses ou les évènements tout en noir. Il est alors difficile de se raisonner, et il est difficile de raisonner la personne anxieuse .
Le meilleur moyen de juger la situation est de savoir s'il s'agit d'angoisse ou d'anxiété. La frontière entre les deux, est la présence de signes physiques objectifs. On entend par là, la présence ders signes suivants :
Agitation incontrôlable.
Cris ou pleurs non maîtrisables par la personne et qui entraînent un trouble pour le voisinage.
Voies de fait (violence, coups, insultes, objets cassés, gestes dangereux...)
Fuite, gestes inconsidérés, conduite dangereuse.
Sueurs froides.
Malaise.
Douleur dans la poitrine.
Gène respiratoire.
Tous ces signes imposent l'appel à un médecin car il faut l'autorité de celui-ci ainsi que l'aide éventuelle de médicaments pour faire face à ce qui n'est pas une simple crise d'anxiété, mais un état qui peut emprunter à la crise d'angoisse ou à la crise d'agitation.
En dehors de cela, le dialogue reste possible et les mots suffisent pour apaiser ou diminuer une crise d'anxiété. Aucun médicament n'est alors nécessaire.