Définition
- Un état dépressif, n'est pas encore une dépression avérée, c'est un moment de la vie, généralement passager qui peut correspondre à des évènements (rupture, soucis, deuils...) ou des passages de l'existence (adolescence, crise de milieu de vie, ménopause, retraite, etc.).
- La déprime nous guette tous à un moment ou à un autre de notre vie.
- L'état dépressif, s'il se prolonge ou s'aggrave peut mener à une véritable dépression.
- Certaines déprimes sont passagères et sans gravité, presque normales. D'autres sont graves car elles sont le témoin d'une véritable dépression, dont le risque est le suicide dans les cas extrêmes. On définit généralement la dépression comme un état caractérisé par une humeur triste et douloureuse associée à une réduction de l'activité psychomotrice. Elle peut-être réactionnelle à un conflit donné. Dans ce cas, elle est ponctuelle. Elle survient sans raison apparente et s'installe dans le temps. Dans ce cas, c'est une longue maladie difficile à traiter.
Déprime ou dépression?
Il ne faut pas confondre déprime et dépression :
- La déprime, l'état dépressif est un "mal être" passager qui a touché tout le monde au moins une fois dans sa vie. Elle est de l'ordre de quelques heures à quelques jours, mais n'entraîne aucune modification du comportement.
- La dépression est une maladie qui entraîne une tristesse, un abattement extrême, avec des modifications du comportement. C'est une maladie qui pose un problème d'urgence lorsqu'il y a risque suicidaire. Ce risque est difficile à apprécier.
- Dépression et dépression nerveuse, c'est exactement la même chose. En fait, lorsque les gens font une dépression, ils disent dans le langage courant qu'ils démarrent une dépression nerveuse ou qu'ils sont en pleine dépression nerveuse. Il faut dire que le terme nerveuse renforce le mot dépression et lui donne plus de force. Sous entendu, ça va vraiment mal. C'est un signe d'appel en quelque sorte. Le verbe "démarrer" et l'adverbe "en pleine" renforcent encore plus l'intensité de la dépression.
- Dans le langage courant, déprimer ou faire une déprime a moins de force que le mot dépression et encore moins que celui de dépression nerveuse. Il évoque ce que les médecin appellent la dépression réactionnelle qui ne s'installe dans le temps que pour six mois. Tout le monde peut avoir un passage à vide, mais tout le monde ne sombre pas dans la dépression.
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Points particuliers
La dépression est une maladie qui peut s'installer de façon insidieuse, sans qu'il semble qu'un évènement ou un choc psychologique puisse en être la cause : on parle alors souvent de mal être existentiel. Ce sont des tournants de la vie où l'on se retourne sur son passé et sur des évènements qu'on a occultés ou des réactions qu'on a enfouies. Elles ressortent alors sans qu'on en comprenne la raison. Toute la difficulté réside dans sa détection car cette installation est sournoise, souvent masquée par la personne elle-même qui la rejette dans son inconscient.
La dépression peut également être réactionnelle, c'est à dire venir en réaction à une situation particulière (soucis, conflits etc.). On en connaît la cause ou du moins, on croit en connaître les raisons premières : déprime parce qu'on a perdu son travail ou parce qu'on a un dépit amoureux ou une blessure narcissique (une profonde remise en cause de soi-même), ou encore parce qu'on a perdu un être cher. Même si la raison est logique et s'explique, la déprime qui s'ensuit l'est parfois moins : elle a pu en effet s'installer et provoquer ces ravages parce qu'on avait en soi une faiblesse ou une fragilité qui ne permettait pas de surmonter l'épreuve. De simple déprime, cet état pénible peut se transformer en dépression.
Il faut donc être vigilant et ne pas hésiter à se faire aider psychologiquement, d'autant plus que diagnostiquée tôt et traitée efficacement si c'est nécessaire, la dépression n'en guérira que plus rapidement.
La différence entre une simple "déprime" et une dépression grave se voit à plusieurs signes. Sont des signes de gravité :
- Un refus de parler de son problème : la personne s'enferme dans son silence.
- Un sentiment de culpabilité, de dépréciation de soi, de dévalorisation qui empêche tout projet à court ou long terme.
- Des antécédents de tentative de suicide (un dépressif qui a fait des tentatives de suicide a statistiquement un risque de réussite de l'ordre de 10 %).
- Une difficulté à s'endormir tous les soirs qui témoigne d'une anxiété.
- Un réveil au milieu de la nuit ou vers 4 heures du matin.
- Une personne qui ne travaille plus ou qui est en arrêt maladie longue durée et qui se coupe du monde.
- Un ralentissement intellectuel dans lequel son esprit tourne en rond.
- Une agitation ou une agressivité qui témoignent de son mal-être.
Tous ces signes imposent une consultation, et c'est au médecin d'évaluer le risque suicidaire qu'entraîne un tel état.
Mieux vaut appeler deux fois le médecin, plutôt que de ne pas l'appeler. Personne ne vous en voudra.
L'évaluation de la dépression
Il existe un système de classification internationale des différents types de dépression. Pour cela on utilise 3 types de critères :
- Les critères symptomatiques : Comment s'exprime cette dépression
- Les critères temporels : depuis combien de temps ?
- Les critères de sévérité : y a t-il un risque suicidaire ?
D'autres signes viennent se rajouter. Ils doivent être obligatoirement présents à des degrés divers pour qu'on puisse parler de dépression : troubles du sommeil, troubles de l'appétit, ralentissement ou au contraire agitation,fatigue, troubles de l'attention, sensation de dévalorisation, idées de mort.
On considère ensuite qu'il y a dépression si tous ces signes s'inscrivent dans la durée (au moins 2 semaines), et ceci tous les jours.
Les épisodes dépressifs
Il en existe quatre :
- L'épisode léger
- L'épisode modéré
- L'épisode dépressif sévère sans signes psychotiques
- L'épisode dépressif sévère avec des signes psychotiques
En fonction du type d'épisode, le médecin adaptera sa stratégie thérapeutique.