Epidémiologie
La tuberculose touche aujourd'hui près de 9 millions de personnes par an dans le monde, un nombre en (lente) diminution. L'incidence moyenne de la tuberculose dans notre pays est aujourd'hui très faible, de l'ordre de 8 cas pour 100 000 habitants par an. Elle est plus élevée que cette moyenne nationale en Guyane (24,2 pour 100 000 habitants), à Mayotte (16,9) et en région parisienne (14,7) avec un pic en Seine-Saint-Denis (26,8). Les migrants et les personnes qui vivent dans des conditions socio-économiques défavorables font partie, avec les détenus, des populations les plus atteintes, mais la tuberculose peut survenir partout et
toucher n'importe qui ! De façon régulière, il se produit par exemple des
épidémies dans des facultés.
Signes d'alerte
Une
toux chronique d'installation très progressive, avec sueurs la nuit, fatigue et
perte de poids doivent alerter.
XTuberculose en vidéo
Tuberculose Brigitte Gicquel, responsable de l'Unité de Génétique mycobactérienne de l'Institut Pasteur explique ce qu'est la tuberculose, ses symptômes et ses mécanismes de développement. | 1 vidéos |
Transmission
Lorsqu'une personne atteinte de tuberculose pulmonaire tousse ou éternue, elle projette en effet dans l'air ambiant les
bactéries responsables de la maladie (Mycobacterium tuberculosis). En inhaler quelques unes peut suffire pour s'infecter. On aura alors une « tuberculose latente », qui peut durer plusieurs années, voire toute la vie. Cette forme est asymptomatique. Seules certaines personnes développeront ensuite une « tuberculose maladie ».
La tuberculose ne devrait pas être aujourd'hui une maladie honteuse. Et pourtant, ceux qui en sont atteints n'osent pas le dire… La tuberculose est encore liée, dans l'esprit de beaucoup de gens, à la pauvreté. Or, vivre dans un logement surpeuplé, comme suivre des cours dans une université très fréquentée, augmente le risque de transmission pour de simples raisons de proximité interhumaine.
Facteurs de risque
Pourquoi, au contact du
bacille tuberculeux, certains s'infectent puis développent la maladie, et pas d'autres ? Avoir un
diabète ou un cancer, recevoir un traitement immunosuppresseur ou encore fumer sont des facteurs de risque. Ainsi, le
tabac augmente le risque de faire à la fois une tuberculose latente et une tuberculose maladie. Il retarde également la guérison. Le
tabagisme passif a le même effet, sachant que les enfants sont par ailleurs plus à risque que les adultes de faire une forme grave.
Axes de recherche
Néanmoins, à âge, exposition au tabac et état de santé identiques, l'inégalité face au bacille persiste. Il existe très probablement une susceptibilité individuelle, en lien avec un terrain génétique. C'est le sujet d'un nombre croissant de travaux de recherche. Mieux la comprendre pourrait aider aussi à améliorer la prise en charge de la maladie.
Diagnostic
Depuis peu, une première orientation est vite obtenue grâce à des tests de diagnostic rapide, dont le résultat est connu en une heure et demi à deux heures et demi, selon la technique utilisée. Ils sont désormais disponibles dans un grand nombre de laboratoires hospitaliers. Leurs performances sont meilleures que celles de l'examen direct des
prélèvements pour le diagnostic de tuberculose. Ils sont couplés aux examens classiques, toujours indispensables. De surcroît, ces nouveaux tests permettent de déceler une résistance potentielle à la rifampicine, et éventuellement à l'isoniazide. Cette résistance doit toujours être confirmée par la réalisation d'un
antibiogramme. Lorsqu'une souche est suspectée de multirésistance, elle doit être adressée au Centre national de référence des mycobactéries et de la résistance des mycobactéries aux antituberculeux avant de débuter le traitement.
Traitement
Le traitement se heurte à un obstacle grandissant : la France enregistre une augmentation du nombre de cas de tuberculose multirésistante, voire ultrarésistante, aux
antibiotiques. Certes, ces cas n'existaient pas cinq ou dix ans en arrière. Mais très peu de patients sont concernés, vingt par an seulement pour les formes ultrarésistantes, et il s'agit, dans la plupart des cas, de patients originaires d'Europe de l'Est, qui viennent en France pour se faire soigner. Face à un patient atteint d'une tuberculose et qui vient d'un pays de l'Est, il ne faut d'ailleurs pas mettre en route de traitement antituberculeux classique d'emblée, parce que le patient a probablement une souche au moins multirésistante. Dans ce cas, il faut adresser ses prélèvements au Centre National de Référence. Le bacille de la tuberculose lorsqu'il est multirésistant résiste au moins à l'isoniazide et la rifampicine, les deux antituberculeux les plus puissants, et lorsqu'il est
ultra résistant, en plus de l'isoniazide et de la rifampicine à n'importe quel fluoroquinolone et à l'un des trois
médicaments injectables de deuxième intention (amikacine, capréomycine et kanamycine).
Sources : OMS, InVS