Définition
- La méningite est une inflammation des méninges. Celle-ci peut être d'origine infectieuse (microbe ou virus), ou réactionnelle à un autre problème infectieux ou non. C'est pourquoi avant d'avoir trouvé la cause, on parle de "syndrome méningé". Ce n'est que lorsque les examens ont été effectués que l'on peut classifier la méningite en fonction de sa cause.
- Sa gravité réside dans son origine microbienne (méningocoque et pneumocoque en particulier).
- Elle est beaucoup moins fréquente chez l'adulte que chez l'enfant.
- L'antibiothérapie préventive de l'entourage joue un rôle capital pour éviter la propagation
- Le mot méningite fait peur. Mais à cause de cette peur, le mal de tête pour beaucoup de personnes signifie le risque qu'il s'agisse d'une méningite. Or mal de tête et méningite ne sont pas synonymes.
Généralités sur les méningites
Mécanisme
- Le germe au départ n'est pas dans les méninges ou dans le liquide céphalo-rachidien.
- Il se développe dans la gorge et les voies ORL où il reste en principe, soit sans se manifester (tué par notre système de défense) soit en se manifestant par une angine ou une rhino-pharyngite. Dans ces derniers cas, il est tué par le traitement spécifique de l'affection ORL.
- Les personnes qui l'hébergent sans que le germe ne se manifeste sont dit porteurs sains (d'où l'importance de l'antibiothérapie préventive en cas d'épidémie à moins de faire à chacun un prélèvement de gorge ce qui serait lourd et astreignant).
Précisions
- La méningite virale est rarement mortelle et n'entraîne que rarement des séquelles.
- La méningite à méningocoque n'évolue que par petits foyers grâce à l'antibiothérapie systématique de l'entourage proche qui a été en contact en milieu clos (crèche, classe, autres types d'établissements).
- La méningite est beaucoup moins fréquente chez l'adulte que chez l'enfant.
La gravité dépend de la cause, à la fois en raison du risque de décès et à la fois en raison des séquelles qu'elle peut entraîner (surdité, troubles visuels, troubles neuropsychiques...). Le pronostic dépend de la cause, et de la rapidité de mise en oeuvre du traitement.
Classification
Il y a différentes manières de classifier les méningites.
- Selon la cause de la méningite : infectieuse ou non infectieuse. Parmi les infectieuses on peut les subdiviser en méningites virales ou bactériennes.
- L'association des symptômes : les manifestations sont très diverses, certains symptômes étant dans certains cas plus bruyants que d'autres. Le risque est donc de passer à côté d'une méningite dont les signes sont frustres. Parfois on parle aussi de "méningites décapitées" : ce sont des méningites qui ont reçu une antibiothérapie mal adaptée ou insuffisante, et qui ne permet pas de retrouver le germe en cause lors de la ponction lombaire .
- C'est aussi lors de cet examen à la simple vision du liquide céphalorachidien , qu'on peut dire si cette méningite est à liquide clair ou purulente. Cela constitue un autre mode de classification qui est généralement celui utilisé par les médecins.
XMéningite en vidéo
Méningite La méningite est une maladie des méninges, membrane entourant le cerveau et la moelle épinière. Une méningite peut être provoquée par des champignons, une irritation chimique ou des allergies médicamenteuses, ainsi que par des tumeurs.
Une infection bactérienne des méninges est une maladie extrêmement grave qui peut entraîner la mort. | 1 vidéos |
Diagnostic
Le syndrome méningé
Les signes classiques de la méningite sont :
- les maux de tête,
- les vomissements,
- la fièvre
- la sensation de nuque raide
- la gène à la lumière
- une constipation
La difficulté du diagnostic
- Tous ces signes sont diversement associés : les maux de tête peuvent être modérés, les vomissements limités à une simple nausée, la fièvre est inconstante car les méningites ne sont pas toutes infectieuses, la constipation manque souvent et n'est pas spécifique, la gène à la lumière peut avoir de très nombreuses autres causes, la sensation de nuque raide est subjective et difficile à apprécier.
- Tous ces signes non spécifiques peuvent être retrouve au cours de simples angines ou d'une grippe ou de problèmes digestifs. C'est cela qui fait la difficulté du diagnostic.
- D'autres signes comme le purpura sont rares mais évocateurs et constituent un élément de gravité important. D'autres signes comme les troubles de la conscience montrent l'extension de l'inflammation dans le cerveau.
- Mais c'est aussi la notion de contagion qui oriente : présence dans l'entourage d'une méningite, voyage dans un pays où sévit la méningite cérébrospinale .
C'est pourquoi, le recours au médecin au moindre doute reste la règle, surtout chez l'enfant qui est le premier visé et chez les personnes très âgées. L'hospitalisation est alors indispensable afin que soit effectué une ponction lombaire .
La ponction lombaire
- Il n'y a qu'elle qui peut confirmer le diagnostic et donner la nature du germe si celui-ci est retrouvé.
- Cet examen étant impressionnant (piqûre dans le bas du dos dans la colonne vertébrale), un peu pénible, pas anodin, et nécessitant un repos prolongé de 24 heures allongé, on ne l'effectue que si c'est indispensable, mais également au moindre doute.
- Le liquide céphalorachidien recueilli est examiné par le laboratoire. On saura dès cet instant si le liquide est clair ou purulent, et les analyses vérifieront la nature de sa composition qui sont des signes indirects de la cause initiale. Enfin, la mise en culture de ce liquide mettra le cas échéant en évidence le germe responsable.
Les causes
La recherche de la cause est une urgence car c'est d'elle que dépendra la mise en route le traitement qui doit être la plus précoce possible et la plus adaptée. En effet, un mauvais choix d'antibiotique aboutirait à une "méningite décapitée" qui ne ferait que ralentir la progression du microbe sans tout à fait le détruire. Ne serait-ce que pour cette raison, cela justifie que l'antibiothérapie est du seul ressort du médecin et ne doit jamais être mise en route en automédication.
Les causes sont très nombreuses. C'est le résultat de la ponction lombaire qui oriente le diagnostic selon la composition du liquide céphalorachidien (LCR) :
Les méningites à liquide clair
- Liquide riche en polynucléaires : elles témoignent d'une réaction de l'organisme à des bactéries.
- Liquide riche en lymphocytes et pauvre en glucose (hypoglycorachique) : elles témoignent d'une consommation du glucose par certaines bactéries pour se développer.
- Liquide riche en lymphocytes et de concentration normale en glucose (normoglycorachique) : elles témoignent d'un problème le plus souvent non bactérien.
LCR riche en polynucléaires
- Méningite à listéria
- Méningites à salmonelles
- Les méningites purulentes décapitées par une antibiothérapie mal adaptée.
- Les méningites tuberculeuses dont les résultats peuvent n'être obtenus qu'au bout de 3 semaines.
- Les réactions méningées à un problème cérébral comme un abcès du cerveau .
LCR lymphocytaire et hypoglycorachique
- Méningites à listéria
- Méningite tuberculeuse.
LCR lymphocytaire et normoglycorachique
- Accès pernicieux palustre
- Méningite herpétique
- Certaines méningites bactériennes qui sont plus rarement en cause : syphilis , maladie de Lyme , brucellose , leptospirose .
- Les méningites virales bénignes. Elles sont fréquentes, généralement sans séquelles, rarement mortelles, et dues à des virus très divers (grippe, oreillons, rubéole, rougeole, varicelle, etc.)
- Certaines méningites sont dues à des problèmes non infectieux : méningites dans le cadre de cancers , le lymphomes ou leucémies , méningites dues à des maladies immunitaires (sarcoïdose , maladie de Behcet .
Méningites purulentes
Ce sont des méningites dues à certaines bactéries. Elles sont beaucoup plus sérieuses, et entraînent parfois des séquelles neurologiques.
- Méningite à méningocoque , qu'on appelle également la méningite cérébrospinale . C'est la cause la plus fréquente.
- Méningite à staphylocoque , plus rare, cette maladie est surtout nosocomiale.
- Méningite à pneumocoque . C'est la 2ème cause en terme de fréquence, et la première suite à des traumatismes de la tête.
- Méningite à listéria. Elle est fréquente chez la personne âgée ou immunodéprimée.
- Les méningites à germes gram négatif.
Ce qui doit vous alerter
Des petits signes infectieux (fièvre, courbatures, fatigue...) auxquelles s'ajoutent les signes suivants :
- Gène à la lumière (photophobie).
- Maux de tête et douleur dans la nuque.
- Présente une forte fièvre des vomissements
- Des petits boutons ou taches très rouges sous la peau, de très petite taille (entre un grain de sésame et un grain de riz), disséminés sur le corps. Ce simple signe est une urgence car il témoigne d'une perturbation importante de la coagulation due à l'invasion par le microbe.
L'appel au 15 doit être immédiat.
L'attitude du médecin
Sur place le médecin recherchera une méningite :
- En examinant soigneusement la nuque.
- Et en remettant l'ensemble de ces symptômes dans leur contexte après avoir pratiqué un examen complet.
- Au moindre doute il fera hospitaliser le patient.
À l'hôpital
Seront fait immédiatement et systématiquement :
Le traitement
La problématique est de savoir s'il s'agit ou non d'un problème infectieux, et si oui, quel antibiotique donner. Comme il faut aller vite, et sans attendre le résultat des cultures, on donne une antibiothérapie probabiliste qui se base sur le résultat de la ponction lombaire.
Méningite à liquide clair
Le traitement est mis en route en fonction des diagnostics suspectés :
- Listéria : amoxicilline et cotrimoxazole ou aminosides pendant 3 semaines. La déclaration de cette maladie sera faite aux autorités sanitaires.
- Méningites à salmonelles : C3G et aminosides pendant 3 semaines.
- Méningite tuberculeuse : izoniazide et rifampicine pendant 6 à 12 mois. La poursuite du traitement dépend de la confirmation de la présence du bacille de Koch dans les cultures, résultat qui revient rarement avant 1 mois.
- Le traitement est préventif afin de commencer à soigner une éventuelle méningite bactérienne. Le choix dépend de l'évaluation d'un contact possible et d'une absence de vaccination par le BCG :
- Traitement antituberculeux (izoniazide et rifampicine pendant 9 à 12 mois, et éthambutol et pyrazinamide pendant les deux premiers mois). ). La poursuite du traitement dépend de la confirmation de la présence du bacille de Koch dans les cultures, résultat qui revient rarement avant 1 mois.
- L'accès palustre est soigné par quinine avec un relais par Halfan ou Lariam.
- Méningite herpétique : Aciclovir pendant 10 jours sans attendre les résultats des examens.
- Les méningites bactériennes possèdent des antibiothérapies spécifiques à chaque cause.
- Les méningites virales ne nécessitent rien que la lutte contre la fièvre et la douleur, et une surveillance.
Méningite purulente
- L'antibiothérapie doit attaquer par principe les germes les plus probables et les plus dangereux. Cela dépend selon qu'il s'agit d'une méningite chez l'enfant ou d'une méningite chez l'adulte , ou encore chez une personne immunodéprimée.
- L'antibiothérapie est adaptée et intensive (10 jours minimum).