Point de départ
La vision met en jeu les différents éléments qui composent l'oeil (cornée, cristallin, vitré, rétine) mais aussi le nerf optique qui émerge de l'oeil, le tronc cérébral et le cerveau.
De la réalité à l’image
Le monde que découvre notre regard est en trois dimensions. Les objets bougent, et nous-même, nous bougeons par rapport à eux. Tout cela constitue une somme colossale d'informations en temps réel que notre cerveau est capable de décoder. L'oeil ou plutôt les yeux ne sont qu'un instrument d'encodage. Le véritable instrument de la vision, c'est le cerveau car c'est lui qui interprète sous forme d'image ce qu'est le monde réel. Ce que nous voyons, ce n'est donc pas la réalité, mais une image de ce qu'est le monde réel.
XVision en vidéo
Vision Pour qu'il y ait vision il faut une source lumineuse. Sans lumière on est dans le noir. Les particules émises par la lumière, ou photons, vont rebondir sur les objets dans toutes les directions et vont atteindre votre œil. Pour que la vision soit bonne il faut que les structures traversées par les photons soient toutes transparentes. Ensuite les photons s'arrêtent sur l'épithélium pigmentaire pour engendrer des influx nerveux qui rejoignent le cerveau occipital où se forme l'image. | 1 vidéos |
À quoi correspond le monde réel ?
Aucun objet n'est visible s'il n'est pas éclairé. A la différence du toucher qui est capable de palper un objet, notre oeil ne perçoit que le rebondissement que fait une source lumineuse sur cet objet. Il suffit de voir une montagne enneigée aux différentes heures du jour : rose à l'aube, blanche pendant la journée, orange au coucher du soleil. Ce n'est pas la montagne qui change mais la source lumineuse, en l'occurrence le soleil dont les rayons ne sont pas les mêmes au cours de la journée. Tout se passe comme si c'était l'objet lui-même qui émettait de la lumière.
Trajet d’un point lumineux
Si le point est trop lumineux il éblouit, s'il est trop faible on ne le distingue pas. C'est à cela que sert la pupille qui joue le même rôle que le diaphragme d'un appareil photographique. Ainsi ne parvient à l'oeil que la luminosité nécessaire grâce au resserrement ou à l'élargissement de la pupille.
Ensuite la lumière traverse le cristallin et aboutit exactement sur le centre de la rétine en un point appelé la macula : c'est là où l'acuité visuelle est la meilleure. Pour obtenir ce résultat le cristallin va concentrer le rayon lumineux, exactement comme le fait une loupe en concentrant la lumière en un point.
La conséquence est qu'un rayon lumineux venant du haut va trouver projeté vers le bas de la rétine, et inversement. Par exemple, l'image classique de la bougie : dans la réalité la bougie a sa flamme vers le haut, alors que sur la rétine la flamme sera vers le bas.
Une image fixe en deux dimensions
On obtient donc sur la rétine une image réduite et à l'envers : ainsi la Tour Eiffel qui fait 300 m de haut ne représente plus au niveau de notre rétine qu'une petite Tour Eiffel de 3 mm de haut, les pieds vers le ciel et le sommet vers le bas. De la même façon, ce qui était à droite dans la réalité va se retrouver sur la partie gauche de la rétine et vice versa. Chaque oeil a donc une moitié nasale , c'est à dire proche du nez et une moitié temporale , c'est à dire proche de la tempe. C'est ce qu'on explore avec l'examen du champ visuel . Pour l'oeil droit, le champ nasal récupère les rayons venus de l'extrême droite de l'objet réel, et le champ temporal récupère les rayons venus du centre gauche de l'objet réel. Pour l'oeil gauche, le champ nasal récupère les rayons venus de l'extrême gauche de l'objet réel, et le champ temporal récupère les rayons venus du centre droit de l'objet réel. Tout est donc inversé au niveau de la rétine.
Ce que voit un oeil, c'est donc une image fixe, inversée, réduite et en deux dimensions.
Un objet en trois dimensions
Le passage de deux dimensions à un objet en relief n'est possible que parce que nous avons deux yeux. Ainsi, ce que l'oeil droit voit, l'oeil gauche le voit aussi mais sous un angle très légèrement différent puisque nos yeux se trouvent de part et d'autre du nez. Il y a donc 2 images : une vue sous l'angle de l'oeil droit, l'autre vue sous l'angle de l'oeil gauche. Cela fait donc 2 images distinctes, inversées, réduites, et à trois dimensions. C'est ce que récupèrera le cerveau.
Il doit d'abord remettre l'image dans le bon sens. Heureusement, les nerfs optiques vont se croiser en arrière du nez : c'est ce qu'on appelle le chiasma optique. Le croisement des fibres fait que le cerveau droit récupère les informations du champ nasal gauche et du champ temporal droit (donc la vision de l'objet vu par la droite). Le cerveau gauche récupère les informations du champ nasal droit et du champ temporal gauche (donc la vision de l'objet vu par la gauche). Cela lui simplifie un peu la tâche.
Un objet qui bouge
En fait, ce que récupère le cerveau, ce n'est pas comme au cinéma une image toutes les 24 secondes, mais un flux d'information continu et permanent qu'il va interpréter comme étant un mouvement. Toutes ces informations doivent être d'abord triées en temps réel. C'est ce que font les voies optiques qui sont des structures très complexes situées dans le tronc cérébral et dans le cerveau. Ces voies optiques (corps genouillé, bandelettes optiques, radiations optiques) décodent et synchronisent les informations venues des deux yeux, pour donner au cerveau des éléments synthétiques, et pour intégrer également d'autres informations venues de divers endroits du corps.
...avec une tête qui bouge aussi
Pour compliquer le tout, la tête bouge en permanence, et l'ensemble du corps aussi. Il faut donc en permanence gérer des éléments aussi divers que l'équilibre du corps, la position de la tête par rapport au corps. Il faut rajouter à cela les sons et leur localisation, les sensations reçues par les articulations, la position de tous les éléments du corps les uns par rapport aux autres. Un travail de...
Le travail du cerveau
C'est donc avant tout un travail de tri et de discrimination. Le problème du cerveau est de savoir en permanence ce qui est important et ce qui ne l'est pas, et de savoir l'interpréter. Pour cela, il fait appel à la mémoire qui soulage énormément le travail d'analyse. Ainsi lorsqu'on apprend une nouvelle tâche, l'ensemble de nos facultés visuelles sont absorbées à observer et à mémoriser les gestes à accomplir. Par la suite, beaucoup d'éléments appris sont intégrés : on ne perd pas de temps à analyser : on sait par expérience ce qui va se passer et on comprend avant de voir . C'est le travail que fait le cerveau au niveau du lobe occipital qui intègre toutes les données et les transforme en une image en relief, à l'endroit, animée, et vue par un corps en mouvement.
La vision n'est donc pas qu'une simple question d'oeil, mais un système extrêmement perfectionné et intelligent qui fait appel à des fonctions supérieures dites corticales .
Les examens de la vision
Mis à part quelques examens spécifiques, la plupart des examens complémentaires s'occupent à la fois de l'oeil et de la vision : examen de la réfraction (trajet du rayon lumineux au travers des diverses lentilles), acuité visuelle, mouvements des yeux, examen des paupières, mesure de la pression qui règne à l'intérieur de l'oeil, examen de la rétine. Tous ces examens sont nombreux.
- Les examens qui explorent le champ visuel et la vision des couleurs.
- Les examens électrographiques : électrorétinographie, potentiels évoqués visuels .
- Bilan orthoptique : il permet de contrôler que les muscles extrinsèques de l'oeil fonctionnent bien.
- L'échographie oculaire et la tension de l'oeil permettent d'avoir des indications sur l'humeur vitrée. L'IRM et le scanner permettent d'affiner ces renseignements.