Point de départ
Le soleil est l'étoile de notre système solaire, tout proche de nous (8 minutes-lumière), soit donc 500 fois plus loin que la lune, qui brûle à plusieurs millions de degrés.
Le rayonnement solaire
Le soleil émet un grand nombre de rayons aux longueurs d'onde différentes dont une partie seulement nous parvient car elle est filtrée par la couche d'ozone et par l'atmosphère terrestre. Il n'en demeure pas moins qu'une grande partie nous parvient : les rayons ultraviolets A et B qui nous bronzent la peau, les infrarouges qui nous chauffent, la lumière visible qui nous éclaire et enfin les rayons les plus dangereux (X, gamma ou UVC) qui sont stoppés net par la couche d'ozone. Voilà pourquoi son maintien et son respect sont un impératif vital pour l'ensemble des espèces.
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Soleil : protection Le docteur Claudine Blanchet-Bardon, vice-présidente du syndicat des vénéro-dermatologues revient sur es règles de base pour se protéger du soleil. D'abord ne pas s'exposer aux heures les plus chaudes. Utiliser abondamment les produits solaires surtout après avoir transpiré ou nagé. | 8 vidéos |
Les variations
Plus les rayons du soleil tombent à la verticale, plus ils sont agressifs et moins la couche protectrice d'ozone absorbe et atténue les ultraviolets. Voilà pourquoi à midi solaire, les rayons sont au maximum de leur nocivité, ce qui est signalé à la météo solaire par un index U.V. de la journée maximum. Sous nos latitudes, le midi solaire à lieu à 14 heures, il faut donc éviter de s'exposer deux heures avant et deux heures après. Plus le trajet est court, plus les rayons sont intenses : sous les tropiques, le rayonnement est cinq fois plus important qu'en Europe du Nord ; en altitude, la quantité d'U.V. augmente de 4% tous les 300 mètres. La force du rayonnement est également fonction de la saison et de la couche nuageuse qui filtre au maximum 20% des rayons. Il en reste donc au...pire 80% !
Difficile d’y échapper
Le rayonnement solaire direct représente la moitié des U.V. reçus par la peau, mais il faut compter aussi avec les rayons réfléchis par le sol et diffusés par le ciel. Vous vous croyez à l'abri sous un parasol ? Pas du tout ! Il est tout à fait possible de prendre un coup de soleil par en dessous . Le sable réfléchit les rayons à 20%, la neige à 85%, la mer à 10% et l'herbe à 5%. Vous espérez qu'en vous baignant souvent vous bronzerez sans brûler ? Là encore, tout faux ! Le fait de se rafraîchir ou de s'humecter évite le dessèchement de la peau et les coups de chaleurs ce qui est déjà très bien, mais cela n'empêche pas les coups de soleil . En vous remuant sur la plage, plutôt qu'en lézardant sur le sable, vous pensez atténuer l'impact des rayons ? Pas davantage ! Une partie de volley en plein soleil est aussi nocive qu'une sieste au farniente. La quantité d'U.V. reçues est pratiquement la même, et vous ne passerez pas à travers les rayons !
Les différents ultraviolets
Les scientifiques ont classés les U.V. en trois groupes, fonction de leur longueur d'onde et de leurs effets sur la santé.
- Les UVA (320 à 400 nm) : ils sont plus importants en début et en fin de journée, moins brûlants que les UVB. Ils contribuent à l'apparition de certains cancers, au vieillissement précoce de la peau et du cristallin (cataracte ) et au bronzage .
- Les UVB (280 à 320 nm) : ils sont particulièrement puissants entre 12 et 16 heures (heure légale française d'été), et sont responsables des coups de soleil , de cancers de la peau , de cataractes et de désordres du système de défense de l'organisme.
- Les UVC (- de 280 nm) : ils sont mortels mais heureusement stoppés à 99% par la couche d'ozone.
La météo solaire
On sait que, malgré des campagnes d'information mondiales sur le risque solaire, les cancers de la peau augmentent ainsi que le nombre des cataractes, première cause de cécité dans le monde. Voilà quelques années, le niveau de risque était considéré comme fonction de sa peau (phototype) ou de la crème solaire utilisée (indice), on sait aujourd'hui que la force du rayonnement est déterminante dans le risque solaire. D'où la nouvelle stratégie préventive adoptée par l'Organisation Mondiale de la Santé qui intègre désormais la notion fondamentale d'Index U.V. De la même manière que l'échelle de Beaufort qualifie la force du vent, l'index U.V. exprime l'intensité du rayonnement U.V. et le risque qu'il représente pour la santé.
L'index U.V. est communiqué généralement pour une tranche de 2 à 4 heures autour du midi solaire (soit 14 heures en été en France).
L'index U.V. s'étale sur une échelle de 0 à 15. Plus cet index est élevé, plus l'indice de protection des crèmes doit être élevé lui aussi. L'été en France, l'index atteint 8 ou 9 en plaine, dépasse 10 en montagne (2000 m). Plus près des tropiques, l'index avoisine souvent 12. Près de l'équateur, il peut dépasser 15.
Le mécanisme de l’agression solaire
Les cellules de l'épiderme sont armées pour résister aux agressions du soleil. C'est inscrit dans leur matériel génétique et transmis par les deux parents, au même titre que la couleur des yeux ou de la peau. Toutefois, cette faculté de résistance est plus ou moins grande selon l'individu, et à ce titre, il est clair que les peaux brunes ont davantage de chance que les fragiles peaux rousses.
Le soleil commence son travail de sape en augmentant la production de kératine au niveau de l'épiderme, ce qui épaissit la peau. Puis le tissu sous cutané se modifie. Les fibres élastiques se détériorent, le collagène s'amalgame en bouillie , la peau moins souple se quadrille de plis et se recouvre de taches pigmentées.
Les ultraviolets peuvent également entraîner des lésions au niveau de l'oeil, avec un vieillissement du cristallin et une augmentation du risque de cataracte .
Parallèlement, les rayonnements émis vont atteindre le coeur de la cellule et altérer l'information génétique. Si les dégâts sont modérés, ils seront réparés par des enzymes spécialisées dans ce travail, et le patrimoine soleil sera à peine entamé. En revanche, si les dégâts sont importants, à l'occasion d'un sérieux coup de soleil, le patrimoine s'amenuisera sensiblement.
Au fil du temps et des assauts répétés du soleil, les anomalies s'accumulent dans le code génétique. Les cellules finissent par ne plus fonctionner normalement et elles transmettent leurs anomalies à leurs cellules filles à chaque nouvelle division cellulaire. Voilà pourquoi on parle de mémoire de la peau . À la longue, les cellules vieillissent prématurément, et pire, échappent à tout contrôle, c'est à dire, deviennent cancéreuses.
Les effets bénéfiques
À force de diaboliser le soleil, on en oublierait presque ses réels effets bénéfiques sur la santé. Ainsi sans soleil, notre organisme aurait toutes les peines du monde à régler ses horloges biologiques. L'alternance jour-nuit synchronise la libération des hormones à des moments bien précis du cycle.
Le soleil diminue les dépressions . Il égaye l'existence au point que chez certaines personnes qui dépriment à l'approche de l'hiver, on leur fait des séances de photothérapie , donc d'ultraviolets.
Autre bienfait, et non des moindres, le soleil stimule la synthèse de la vitamine D par la peau. Or cette substance est indispensable à l'absorption du calcium, qui est lui-même indispensable à la solidité du squelette et à une croissance harmonieuse. En temps normal, c'est à dire avec une exposition quotidienne à la lumière du jour de 15 à 30 minutes (visage et bras découverts), 50 à 90% de la vitamine D est produite par la peau. Attention pourtant aux mois d'hiver, surtout quand on vit dans le Nord, le taux de synthèse de vitamine D plonge alors en flèche. L'épaisseur de la peau, sa pigmentation, l'âge, jouent également un rôle important dans cette fabrication. Pour un même temps d'exposition, les peaux blanches produisent un peu plus de vitamine D que les peaux très bronzées. En outre, à 15 ou 20 ans, on synthétise deux fois plus de vitamine D qu'à 80 ans. La pollution, les vêtements, le verre des vitres empêchent la synthèse de se produire. Heureusement, il est possible de se constituer des petites réserves pour l'hiver en prenant chaque jour le soleil tout au long de l'été, durant 10 à 15 minutes.