C’est la membrane du fond de l’oeil, qui est sensible à la lumière qu’elle transforme en influx nerveux compréhensible par le cerveau que celui-ci convertit en images.
Une feuille de papier
La rétine est mince comme une feuille de papier et transparente. Les cellules sensorielles qui participent à sa composition émettent des fibres nerveuses qui se réunissent pour former le nerf optique qui va s’échapper à l’arrière de l’oeil pour rejoindre le cerveau. La convergence se fait en un point précis qu’on appelle la tache aveugle qui est totalement dépourvu de cellules sensorielles (d’où son nom).
Elle est constituée de deux couches de cellules :
- la couche pigmentaire qui est la couche la plus profonde et qui est en contact intime avec la choroïde dont le rôle est de participer à la vascularisation de la rétine.
- La couche de cellules sensorielles, qui est au contact direct de l’humeur vitrée et qui est constituée de cônes et de bâtonnets, chacune de ces cellules ayant un rôle précis dans la vision.
Comment ça marche ?
La rétine fonctionne comme un écran à cristaux liquides (montre, réveil, etc.) : chaque point lumineux de cet écran est l'équivalent d’un pixel , c’est à dire d’un carré microscopique. Lorsqu’un rayon lumineux va tomber sur la rétine, il va tomber sur une cellule sensorielle qu’il va stimuler. La cellule sensorielle transforme cette stimulation en influx nerveux qui va transiter au moyen de la fibre émise par cette cellule jusqu’au cerveau. La rétine est donc une sorte de prolongation du cerveau : c’est déjà du tissu nerveux.
La densité des cellules sensorielles est telle, que les pixels sont extrêmement fins. Cela fait que notre vision est d’une précision plusieurs milliers de fois plus précise que le meilleur écran d’ordinateur.
De plus, ces cellules sont spécialisées : les cônes sont capables d’analyser la longueur d’onde de la lumière qu’ils reçoivent. C’est ainsi qu’ils sont capables de voir les couleurs. Les bâtonnets, eux, ne sont pas destinés à faire la même analyse : ils repèrent seulement l’intensité de la lumière (intense ou faible). Ces deux types de cellules ont donc une action complémentaire. Ce sont les cellules bipolaires qui font la synthèse de ces informations et qui en envoie le résultat au cerveau par l’intermédiaire de cellules dites ganglionnaires . Et le cerveau, comme un ordinateur, fait la synthèse de toutes les informations pour reconstituer l'image.
Une répartition intelligente
La répartition des cônes et des bâtonnets est assez sophistiquée :
- Tout ce qui concerne la vision précise, donc ce qui nécessite le maximum d’acuité visuelle ainsi que la vision des couleurs se trouve au centre de la rétine, sur la zone de convergence des rayons lumineux, qu’on appelle la macula . C’est pour cela que la concentration en cônes y est maximale.
- Tout ce qui concerne la vision en faible luminosité ainsi que la vision de tout ce qui permet d’avoir un large champ de vision, se trouve en périphérie de la rétine et non au centre.
La présélection des informations
- L’intérêt est qu’ainsi le cerveau va faire un tri dans les informations. Par exemple : si toute l’attention du regard est concentré sur un objet, par exemple cet écran d’ordinateur, ce seront les cônes qui fonctionneront de façon à pouvoir enregistrer le maximum de détails et de couleurs.
- En revanche, si quelqu’un passe à côté de vous dans votre champ de vision périphérique, ce qui compte, c’est avant tout le mouvement qui va se mesurer en variation d’intensité lumineuse : peu importe donc dans ce cas que la vision soit précise ou non. Ce sont les bâtonnets qui enverront les informations. Le gros intérêt est qu’ainsi le cerveau peut sélectionner ce qui l’intéresse : comme vous êtes fasciné par ce que vous lisez en ce moment, les mouvements alentours ne comptent pas et votre cerveau filtre les informations venant des bâtonnets et les considère comme sans intérêt. Il n’en garde qu’une partie infime, comme un état de veille. Mais si quelqu’un s’approche de vous, ce sont vos bâtonnets qui vont repérer la variation de luminosité ; votre cerveau en état de veille va aussitôt attirer votre attention sur ce mouvement inattendu.
Les signes d'un problème rétinien
- Des éclairs devant les yeux.
- Une impression de vision déformée (comme une glace déformante).
- Des zones noires et fixes.
- Une diminution de l’acuité visuelle.
Tous ces signes imposent la consultation en urgence d’un ophtalmologiste
Les examens de la rétine
- Le plus simple et le fond d’oeil .
- Les autres sont plus complexes (électrorétinographie, électro-oculographie) : ils permettent d’évaluer l’activité électrique de la rétine. Parfois on complète cela par les potentiels évoqués visuels dont le rôle est de vérifier si un problème touche la rétine ou les voies de conduction de l’influx nerveux jusqu’au cerveau.
- L’angiographie rétinienne permet de visualiser la structure vasculaire de la rétine.