Patients concernés
Il est primordial de préciser que la
rétine artificielle s'adresse actuellement uniquement aux personnes devenues aveugles à cause de
maladies héréditaires de la rétine ; 300 à 400 personnes en France pourraient y prétendre. Les candidats souffrent essentiellement de
rétinite pigmentaire et sont devenus aveugles après avoir été voyants pendant au moins les 6 premières années de leur vie. Car c'est dans l'enfance que le
cerveau développe ses centres visuels qui permettront à l'oeil de transmettre les informations au cerveau et à ce dernier de les recevoir correctement. Pour que cette rétine artificielle soit efficace, il faut donc que le cerveau puisse retrouver le souvenir de ces images.
Les aveugles de naissance, les personnes atteintes de DMLA ou celles qui voient mal ne sont pas concernés, pour le moment du moins, par cette prouesse technologique.
Techniques d'implant
Il existe deux possibilités pour placer l'implant :
• L'implant est posé directement sur la rétine. C'est le principe développé par l'entreprise américaine Second Sight, qui a obtenu le financement de l'assurance maladie et le marquage CE pour l'implant Argus II. Plus de 100 patients ont déjà été implantés dans le monde et en France 36 patients vont bénéficier de cet implant et d'une
rééducation pris en charge par l'assurance maladie dans le cadre du forfait innovation.
• L'implant est positionné sous la rétine. Les essais cliniques débutent pour cette technique avec 2 sociétés, une allemande, et une française.
Implant Argus II
Le patient porte des lunettes équipées d'une caméra. Cette caméra envoie des informations au niveau de la branche des lunettes qui les communique, et ce sans fil, à l'implant Argus II suturé à l'oeil. Cet implant stimule la rétine et la rétine envoie alors à son tour les informations au cerveau. Les lunettes sont indispensables à ce dispositif qu'il est possible d'allumer ou d'éteindre lorsqu'on le souhaite.
Cet implant permet de retrouver des « sensations visuelles », de trouver une porte, de suivre une ligne, de percevoir les lumières et les différences de luminosité et dans le meilleur des cas, de lire des grandes lettres. Ce dispositif doit être accompagné d'un travail de rééducation orthoptique pour apprendre à utiliser le plus efficacement possible ces sensations visuelles.
L'implant Argus II est disponible dans les 3 centres suivants :
- Centre Hospitalier des XV-XX à Paris, Service du Professeur J. Sahel (implantsretiniens@quinze-vingts.fr).
- Centre Hospitalier Universitaire de Strasbourg, Service des Professeurs H. Dollfus et D. Gaucher (retine-artificielle@chru-strasbourg.fr).
- Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux, Service des Professeurs J.-F. Korobelnik et M.-N. Delyfer (implant-retine@chu-bordeaux.fr).
Les patients et les associations de patients peuvent contacter ces centres pour savoir s'ils sont éligibles ou non. Les boites mails sont dédiées spécifiquement pour chacun de ces centres à cette technologie et le numéro Vert 0805 0805 96 est en place pour répondre aux questions.
Coût : dans le cadre du forfait innovation, ce dispositif comprenant l'implant + les lunettes + la rééducation revient à 95.000 € par patient, il est pris en charge par l'assurance maladie.