Point de départ
- Seul le médecin peut évaluer la gravité d'une douleur dans le ventre. Et même pour lui, ce n'est pas simple.
- L'enfant de plus de 2 ans n'a pas que les pleurs pour exprimer sa douleur puisqu'il parle. Le problème, c'est que bien souvent, il ne sait pas préciser exactement l'endroit où il a mal (il a souvent tendance a montrer son ventre avec le doigt sur son nombril) et il est la plupart du temps dans l'incapacité de préciser les caractères de la douleur (forte, sourde, par spasmes, irradiations, etc.).
- C'est l'examen attentif qui permet de déceler le diagnostic. C'est pour toutes ces raisons que le recours au médecin est indispensable.
- En tant que parents, il faut donc avoir une attitude très simple : quels sont les signes évidents de gravité, et que donner en attendant le médecin ?
Les signes qui doivent alerter
- Une pâleur avec soif intense et sueurs froides sont souvent témoin d'un problème grave sans que l'on puisse préjuger d'où il vient. Il faut donc consulter rapidement
- Une douleur extrêmement violente comme un véritable coup de couteau dans le ventre. La crainte principale est alors la perforation d'un organe creux. Dans ce cas d'autres signes se surajoutent qui donnent un tableau assez alarmant : pâleur, malaise, sueurs froides, tous signes qui ne passent pas inaperçus.
- Une douleur en bas à droite n'est pas synonyme d'appendicite, il y a aussi le début du gros intestin qui peut se spasmer, et à l'inverse, une douleur pas loin du nombril peut être en fait une authentique appendicite,r dite mésocoeliaque , c'est à dire située ailleurs qu'à l'endroit habituel, beaucoup plus vers le centre du ventre.
- Les vomissements sont fréquents au cours des douleurs dans le ventre. Ils n'ont de gravité que s'ils sont importants et s'ils surviennent de façon répétée.
- Pleurs, vomissements et fièvre, surtout avec un enfant prostré sont des signes d'alerte qui évoqueront au médecin la possibilité d'une méningite débutante
- La fièvre, surtout si elle est peu élevée ou traînante, car elle peut être le témoin d'une infection larvée comme une appendicite qui est le problème auquel tout le monde pense. Une fièvre très élevée n'a de gravité que si elle est accompagnée de signes alarmants : pâleur, sueurs froides. Mais il ne faut pas être dupe : une banale gastro-entérite virale sans gravité peut faire monter la fièvre au plafond et rendre véritablement malade.
- L'association fièvre, diarrhées et vomissements en revanche peut poser problème en raison du risque de déshydratation .
- À l'opposé, une constipation opiniâtre avec un ventre ballonné et une absence d'émission de gaz orienteront vers une occlusion intestinale.
- La durée de la douleur est très importante : un banal spasme digestif passera sans problème en quelques instants, même s'il se peut qu'il revienne plusieurs fois. En revanche, une petite douleur sourde, persistante, qui ne cède à rien fera craindre une infection ou un problème à bas bruit. Toute douleur abdominale suspecte s'inscrit donc dans la durée.
- Les brûlures en urinant sont généralement le témoin d'une infection urinaire. La présence de douleurs abdominales et de fièvre fait alors suspecter une infection qui gagne l'ensemble de l'appareil urinaire. Leur association doit fortement alerter, surtout si des frissons et des tremblements s'y associent.`
- Chez les petites filles, les problèmes gynécologiques avant la puberté : il s'agit de kystes de l'ovaire liés à une malformation. Ils ne se manifestent que par des douleurs. Après la puberté, les kystes de l'ovaire se manifestent par des troubles des règles (règles trop abondantes) ou des saignements par le vagin.
Ces signes imposent de consulter un médecin, ce qui n'empêche pas qu'en attendant vous puissiez donner à l'enfant un antispasmodique pour le soulager.
Raisonnement du médecin
D'abord un interrogatoire sur la durée des signes, leur mode de survenue, leur ancienneté. D'où l'intérêt de bien vous rappeler ce qui s'est passé précisément.
- Un examen de son ventre puis un examen général.
- Un toucher rectal si besoin.
Son problème est d'abord d'éliminer les grosses urgences : appendicite, péritonite.
Dans la majorité des cas, cela lui permettra d'aboutir au diagnostic. Mais parfois il lui faudra s'appuyer sur des examens complémentaires pour confirmation. Parfois, le recours aux examens complémentaires demande une hospitalisation, même de courte durée.
Les examens seront demandés en fonction des hypothèses évoquées après l'examen clinique.
Causes principales
Maladies de l'estomac
- Hernie hiatale . Cette cause est peu fréquente chez l'enfant de plus de 2 ans. Chez le très jeune enfant cette hernie a une cause très particulière liée à une malformation légère au niveau du diaphragme
- Ce qui cause les douleurs, c'est l'inflammation de la muqueuse de l'oesophage suite au reflux du liquide gastrique acide.
- Y penser lorsque l'enfant a eu de fortes régurgitations bébé.
Maladies des intestins
Ce sont les causes les plus fréquentes.
- Gastro-entérite .
- Appendicite .
- Péritonite . Le plus souvent elle est due à une appendicite passée inaperçue.
- Occlusion intestinale .
- Hernie étranglée .
- Les douleurs fonctionnelles : peu durables mais répétées, il faut en chercher les causes: angoisse, phobie, constipation (quand l'intestin se rebelle et lutte contre la stase accumulée, cela peut faire des crises intenses et durables très trompeuses)
- Certaines maladies héréditaires, comme la maladie périodique : mais il y a aussi des douleurs ailleurs (articulaires, thoraciques)
Maladies venant d'ailleurs
- Certaines angines ou même certaines formes d'infection pulmonaire, des viroses respiratoires, peuvent entraîner des signes qu'on prend pour des douleurs d'organes situés dans le ventre et qui sont en fait une inflammation des ganglions situés dans l'abdomen et qui entraînent effectivement des douleurs.
Autres douleurs
Elles sont très difficiles à déterminer directement et se diagnostiquent grâce aux examens complémentaires.
- La rupture de rate . Elle est très rare chez l'enfant. C'est l'accident typique de la table à langer d'où l'enfant tombe ou du coin de table contre lequel l'enfant se cogne, mais conséquence rare.
- Les maladies du rein et de l'appareil urinaire dues le plus souvent à des malformations de l'appareil urinaire. Elles entraînent plutôt des poussés de fièvre inexpliquées mais aussi parfois des douleurs.
Les douleurs spécifiques des filles
- Torsion de l'ovaire : la douleur est très violente, avec des vomissements et une pâleur importante. On n'a que quelques heures pour intervenir chirurgicalement, pour libérer le pédicule nourricier de l'ovaire. C'est l'échographie qui fait le diagnostic.
- Torsion d'un kyste de l'ovaire .
Les douleurs spécifiques des garçons
- Torsion du testicule : inapparent chez le tout petit dont les testicules ne sont pas descendus encore dans les bourses. On n'a que quelques heures pour intervenir chirurgicalement, pour libérer le testicule.