Point de départ
Les brûlures posent le problème de l'attitude à tenir, mais surtout des moyens préventifs pour l'éviter.
Points importants
Localisation
Sont considérées comme ayant à priori un critère de gravité :
- Les brûlures du visage, du pourtour des orifices naturels (nez, bouche, anus) et des organes génitaux, car elles peuvent toucher des organes fragiles.
- Les brûlures du cou, des plis de flexion (coude, genou), de la paume des mains ou du dessus du pied car elles peuvent toucher des nerfs des vaisseaux et des tendons qui courent juste en dessous de la peau.
Degré
Il y a 3 degrés de brûlure :
- 1er degré : peau juste rouge, sans plaie ni ouverture.
- 2ème degré : cloques et bulles même percées.
- 3ème degré : peau insensible et cartonnée, noire ou blanche.
Etendue
Pour des brûlures d'étendue moyenne (inférieure au format d'un livre de poche chez un adulte), il y a peu de risque. Mais plus la quantité de peau brûlée est importante, moins bon est le pronostic. En effet la peau est un organe protecteur. Sa disparition sur une surface importante est la porte ouverte aux infections et expose à un risque vital.
Risques immédiats
- En cas de brûlure très étendue, le risque est infectieux, mais aussi la déshydratation et un mauvais fonctionnement du rein. Cela impose une réanimation urgente dans un centre spécialisé pour les grands brûlés.
- Pour les brûlures d'intensité moyenne ou faible, il n'y a généralement pas de problème immédiat en dehors de la douleur qui peut être très importante et des surinfections locales.
Risques à moyen et long terme
Ce sont les taches de pigmentation, parfois indélébiles, les rétractions de la peau qui peut être fine et parcheminée au niveau de la brûlure, et les chéloïdes (sorte de cicatrices boursouflées de la peau) qui peuvent imposer une chirurgie réparatrice ultérieure. Le risque est donc esthétique et parfois fonctionnel car des cicatrisations de mauvaise qualité peuvent parfois gêner le fonctionnement d'un membre.
Type de brûlure
Les liquides chauds et la chaleur directe par flamme ou objet chaud entraînent des dégâts seulement au niveau du point de contact. En revanche, les brûlures par produits toxiques (en particulier les caustiques comme la soude) peuvent provoquer des brûlures en profondeur. De même, les brûlures électriques peuvent faire des lésions en profondeur selon le chemin que le courant a parcouru. Un tout petit point d'entrée peut cacher des brûlures importantes en dessous.
Raisonnement du médecin
- Pour des brûlures graves qui imposent le transport en Samu, la personne sera perfusée, mise sous oxygène, et des soins locaux seront prodigués. Elle recevra des médicaments antalgiques puissants. En centre spécialisé, tout sera mis en oeuvre pour obtenir une cicatrisation et éviter une infection. Parfois des greffes de peau seront nécessaires.
- Pour les brûlures moyennes, le protocole sera le même, mais une fois donnés les soins à l'hôpital, la personne pourra généralement rentrer chez elle.
- Quant aux brûlures bénignes, les pansements au tulle gras surveillés et changés régulièrement par le médecin ou une infirmière permettent une guérison la plupart du temps sans séquelles.
Conduite à tenir
Premier geste
Le but premier est de refroidir la brûlure, d'abord pour diminuer la douleur ; ensuite pour limiter son extension en profondeur car même si l'agent agresseur a disparu, la peau continue à se détruire en profondeur. Le réflexe immédiat est donc dans les secondes qui suivent la brûlure, de mettre la zone brûlée sous le robinet d'eau froide.
Si la peau est blanche ou noire, cartonnée, insensible, la brûlure est du 3ème degré, donc grave : les tissus sont détruits et avec eux les vaisseaux et les nerfs. Il ne sert à rien de refroidir pour la douleur, car la peau est devenue insensible. Le refroidissement est destiné à limiter l'extension en profondeur, et dans ce cas, 3 minutes sous l'eau suffisent. Il ne faut pas aller au delà, car en cas de brûlure du 3ème degré, la personne ne se sent généralement pas bien, elle a froid et sa tension artérielle peut chuter. Le refroidissement excessif ne ferait donc qu'aggraver son état général.
Si la peau est rouge, la brûlure est du 1er degré, donc superficielle. Si elle porte des cloques, elle est du 2ème degré, ce qui signifie que la couche superficielle de la peau est atteinte : les nerfs et les vaisseaux en dessous n'ont pas été détruits. La douleur est alors intense et il faut la soulager grâce à l'eau froide. Là aussi le refroidissement en profondeur est nécessaire. Il faut donc refroidir la zone brûlée pendant 15 à 20 minutes.
Même si vous devez aller à l'hôpital, c'est la première des choses à faire de façon à limiter les dégâts. Il sera toujours temps de vous rendre après à l'hôpital et ce ne sont pas 20 mn qui y changeront quelque chose.
En attendant les secours
En attendant les secours, et une fois la peau bien refroidie, la douleur est très violente : des médicaments contre la douleur sont utiles. De la même façon, l'utilisation de crèmes permet à la peau d'être protégée. De façon à éviter les risques d'allergie ou de mauvaise réaction, la seule crème qui ne pose aucun problème est la Biafine* qu'il est toujours très utile d'avoir dans sa pharmacie.
Erreurs à éviter
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Pas de gras ! Parce que cela favorise la propagation de la chaleur, exactement comme de l'huile dans une poêle : ça grille !
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Pas de glaçons ! Parce que le froid du glaçon (-10°) va surajouter à la brûlure initiale une brûlure par le froid !
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Il ne faut jamais utiliser un produit coloré.
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Il ne faut jamais appliquer de l'alcool ou de l'eau oxygénée sur une brûlure, la douleur est très forte.
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Il ne faut jamais appliquer d'autres pommades ou produits autre que ceux mentionnés ci-dessus.
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Par principe, il ne faut jamais retirer les vêtements brûlés, car ils peuvent contenir des fibres ou des tissus qui collent à la peau. On peut par contre les arroser copieusement. C'est le médecin qui procédera au nettoyage complet de la brûlure.
La prévention des brûlures
Circonstances de survenue
Les occasions de se brûler ne manquent pas :
Les comportements dangereux
- L'inattention ou la distraction sont une cause fréquente.
- L'inconscience chez les enfants qui ne mesurent pas les dangers, et parfois chez les adultes qui prennent des risques (le plus typique étant celui de ranimer les braises d'un barbecue avec de l'alcool).
- Les suites de chutes chez les personnes âgées ou les jeunes enfants qui leur font heurter une source de chaleur.
- La précipitation en particulier en faisant la cuisine.