Définition
La tension artérielle, c'est la pression qui s'exerce au sein des artères. Cette pression varie en permanence car le cœur se contracte de façon rythmique.
Mécanisme
Mais à la différence des canalisations habituelles, c'est une pression qui varie en permanence car le cœur se contracte de façon rythmique :
- lorsque le cœur se contracte la pression augmente brusquement dans les artères : c'est la pression systolique, qui correspond au premier chiffre que le médecin énonce lorsqu'il prend la tension. Il est normalement au repos inférieur à 14 (ce qui signifie une pression à 140 mm de mercure, c'est d'ailleurs comme cela que de nombreux pays la mesurent). Il ne doit pas être inférieur à 9 (soit donc 90 mm de mercure).
- Lorsque le cœur se relâche, il reste toujours dans les vaisseaux une pression résiduelle qui correspond au deuxième chiffre de la tension. Il est en général inférieur à 9.
- On a donc deux chiffres : 14/8 par exemple.
XTension artérielle en vidéo
Tension artérielle La tension artérielle est la mesure prise lorsque le ventricule gauche du coeur se contracte et que le sang est projeté dans les artères. La tension artérielle est composé de deux éléments la pression systolique et la pression diastolique. | 10 vidéos |
Comment ça marche ?
- Si on pratiquait ce genre d'exercice (contraction-relâchement) dans une canalisation habituelle, on obtiendrait ce bruit caractéristique, violent et inefficace qui s'appelle le coup de boutoir . Pour la simple raison que les canalisations en cuivre sont rigides. C'est cela qui fait l'énorme différence entre nos artères et les canalisations : la souplesse et l'élasticité.
- Lorsque le cœur se contracte, cela provoque une onde de choc que va encaisser l'aorte . Or cette grosse artère est constituée essentiellement de fibres élastiques qui vont encaisser ce coup de boutoir du cœur en s'étirant : résultat, à chaque contraction du cœur, l'aorte se déforme en se dilatant au passage de l'onde. Cette onde va parcourir ensuite tout le réseau artériel comme un raz de marée, et c'est cette onde que l'on perçoit au poignet et sur toutes les artères superficielles sous la forme du pouls. L'onde de choc se déplace à la vitesse d'environ 1m/seconde, ce qui fait qu'elle met près de 2 secondes pour atteindre le bout du pied. Ainsi l'onde est peu à peu encaissée par les artères élastiques au long de son trajet.
- Lorsque le cœur se relâche, il se passe le phénomène inverse : les fibres élastiques en se rapprochant les unes des autres empêchent que l'artère s'effondre sur elle même avec la réduction de pression liée au relâchement du cœur.
- C'est donc grâce à l'élasticité des artères que la pression au niveau des organes reste dans une fourchette acceptable. Si les artères n'étaient pas élastiques, la pression systolique (le chiffre supérieur) au lieu d'être à 15 monterait à 21 ou 22 (c'est d'ailleurs ce qui se passe dans certaines hypertensions). Et si les artères étaient totalement rigides comme un tuyau de cuivre, la pression diastolique (le chiffre inférieur) descendrait à 0. Cela veut dire que nos cellules seraient soumises à des écarts de pression énorme à chaque contraction du cœur.
- Vive la souplesse des artères ! C'est justement ce qui se passe avec l'âge : les artères perdent leur souplesse et la tension a tendance à augmenter de façon sensible. L'expression "on a l'âge de ses artères" n'existe pas pour rien!
Les chiffres normaux
- La normalité, c'est ce qui statistiquement à l'échelle d'une population en bonne santé est le plus répandu. Il en est de même pour toutes les valeurs qui mesurent la physiologie du corps humain. C'est donc sujet à variation.
- La tendance est à la baisse. On considérait avant les années 90, que la tension normale pour un sujet jeune devait être comprise entre 10 et 16 pour la maxima (le premier chiffre) et entre 6 et 9 pour la minima.
- Les valeurs retenues par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) sont maintenant plus basses : la tension doit être inférieure ou égale à 14 pour la maxima et au dessous de 9 pour la minima.
Les variations avec l’âge
- La maxima : On considérait que si la prise de la tension avait bien été faite dans des conditions rigoureuses (après 10 mn de repose assis ou allongé), la maxima devait être de 10 augmentée d'un point par décennie au delà de 60 ans. En fait, aujourd'hui, le chiffre de 14/9 est celui considéré comme normal, de 20 à 80 ans.
- La minima : une pression trop élevée dans les artères entraîne un risque important d'encrassement des artères. Plus cette pression résiduelle diastolique est élevée, plus longtemps les vaisseaux sont soumis à une pression élevée. On ne doit donc jamais avoir au delà de 9 pour la minima.
Les variations avec l’effort
Il est évident que lors des efforts les organes ont besoin de plus d'oxygène, donc de sang. Pour s'adapter à cette demande accrue, l'organisme intime au cœur d'aller plus vite, c'est normal, mais il peut aussi lui demander de se contracter également plus fort : la pression systolique va alors augmenter. Il est donc normal au cours d'un effort de voir la pression augmenter à 16 ou 17, voire 20 à 22 sans que cela soit anormal. C'est pour cela que le médecin ne prend jamais la tension sans qu'il y ait eu un repos d'au moins 10mn. Du bienfait des salles d'attente !
La prise de la tension
- La tension doit être prise sur une personne allongée ou assise, après que celle-ci soit restée au moins 10 minutes au repos strict. En effet dans ce cas le cœur bat à un rythme normal de repos et la détente (donc la diminution du stress), fait que les artères musculaires sont relâchées.
- Petite anecdote : on a remarqué que la même personne pouvait selon les cas avoir des écarts importants de maxima, uniquement selon son état de stress, et que celui-ci dépendait de la personne qui prenait la tension. Le fait que ce soit un médecin qui prend la tension peut augmenter artificiellement les chiffres. C'est ce qu'on appelle "l'effet blouse blanche". Il est très notable à l'hôpital quand on consulte un médecin que l'on ne connaît pas, et diminue en ville chez le médecin traitant auquel on est habitué. Comme quoi, tout compte !
Ce qui n’est pas normal
Lorsque les chiffres de tension (maxima ou minima) sont au dessus de la normale, on parle d'hypertension artérielle.
Et lorsqu'ils sont inférieurs, c'est l'inverse, on parle d'hypotension.
On en reste là pour l'instant.
La pression veineuse
Elle existe bien : le sang dans les veines en dessous du cœur s'écoule en luttant contre la pesanteur, ce qui prouve qu'il y a bien de la pression. Mais elle est plus faible. Les médecins la mesurent en réanimation grâce à des cathéters qui remontent dans les grosses veines jusqu'à l'oreillette droite . Elle est de l'ordre de 12 à 30 mm de mercure. Son augmentation témoigne d'une insuffisance du coeur à envoyer le sang vers les poumons pour y être oxygéné.
Les examens
Mise à part la prise de la tension qui reste le moyen le plus simple, on peut être obligé de recourir au Holter tensionnel . Cela permet de mettre en évidence des poussées de tension brutales et passagères, et surtout de faire la moyenne des chiffres de tension chez les personnes en présentant d'importantes variations.