Point de départ
Les médicaments antidouleur sont nombreux, car ils ont des modes d'action très variés. Cela s'explique par le caractère très complexe du fonctionnement de la douleur, laquelle reste, malgré tout ce qu'on peut lui reprocher, un signe d'alerte pour nous avertir que nous subissons une agression.
Il faut malgré tout distinguer les médicaments antalgiques qui se divisent en deux types (les antalgiques mineurs et les antalgiques majeurs), et les médicaments à effet antalgique (leur action antidouleur est secondaire à leur action première).
Les différents modes d'action
- La douleur peut être coupée au niveau local : c'est le rôle des anti-inflammatoires qui non seulement diminuent l'inflammation au niveau local, mais également agissent au niveau de la conduction de l'influx nerveux vers le cerveau. Dans cet ordre d'idée, les corticoïdes en raison de leur effet anti-inflammatoire ont une action directe sur la douleur.
- Les neuroleptiques , en agissant directement au niveau cérébral coupent la douleur. En cela, ils se rapprochent un peu des antalgiques majeurs, sans en avoir pour autant le même mécanisme.
- Les antispasmodiques . Ils ont une action sur les spasmes des muscles lisses (comme les intestins par exemple) et de ce fait, ils diminuent la douleur.
- Les anxiolytiques participent à l'effet antalgique car la composante psychique de la douleur est très importante.
Les médicaments antalgiques
- Les aspirines .
- Les médicaments à base de paracétamol .
- Les morphiniques et les antalgiques majeurs. Ce sont des médicaments sur prescription médicale que le médecin doit établir sur des ordonnances spéciales. Ces médicaments sont sous strict contrôle médical. L'adaptation des doses peut être faite par le malade et son entourage en cas d'hospitalisation à domicile.
Echelle thérapeutique (OMS)
3 paliers pour la douleur ont été définis :
- Palier I : Douleurs faibles à modérées. Pour ce type de douleur, la recommandation est des antalgiques périphériques non morphinique. C'est le cas du Paracétamol, de l'aspirine, et des anti-inflammatoires non stéroïdiens .
- Palier II : Douleurs modérées à intenses. On recourt aux antalgiques centraux morphiniques, faibles, et associés le cas échéant aux antalgiques du palier I ou aux corticoïdes en cure courte. Les produits utilisés sont la codéine, le dextroproxyphène, le tramadol. Si la douleur n'est pas soulagée avec 6 comprimés par jour d'Efferalgan codéiné ou de Lamaline ou 3 comprimés de Topalgic 100 mg, les recommandations sont le passage aux morphiniques du palier III.
- Palier III : douleurs intenses à trés intenses. On utilise les antalgiques centraux morphiniques forts souvent associés aux anti-inflammatoires non stéroïdiens , aux corticoïdes en cure courte, et aux antidépresseurs . Les produits sont la morphine ou les dérives morphiniques et le Durogesic ® (Fentanyl transdermique). Parmi ces antalgiques, une forme récente, l'Abstral® (comprimé de fentanyl à dissolution rapide) permet d'agir sur les pics douloureux chez les personnes atteintes de douleurs chroniques, en particulier celles atteintes de cancers.