Point de départ
Traiter la douleur en milieu inhospitalier relève de compétences particulières qu’un médecin peut acquérir s’il s’en donne les moyens. Pour le non-médecin l’action du froid est la seule alternative possible bouillotte de neige ou pochette de gel refroidit.
La baisse de pression en oxygène, l’isolement et le manque de sécurité interdisent tout recours aux puissantes drogues anesthésiques couramment utilisées dans le cas d’interventions sur des accidents de la route ou dans des configurations dites pré-hospitalière.
Anesthésie infra-locale
La technique d’anesthésie intra focale est peu utilisée en chirurgie
du fait des autres techniques d’anesthésie disponibles à l’hôpital.
Elle retrouve sa place en milieu inhospitalier et en expédition pour réduire une fracture déplacée.
Technique :
Injecter
stérilement lidocaïne à 1% (maximum 40 ml) directement au niveau du
foyer de fracture puis faire la réduction dans les minutes qui suivent.
Cette injection doit être réalisée avec la meilleure aseptie possible.
Analgésie-sédation par voie générale
Cette technique est possible mais doit être réalisée avec la plus
grande prudence par un médecin urgentiste expérimenté ou un anesthésiste
réanimateur.
Elle doit respecter les règles suivantes :
- Disponibilité de l’oxygène, d’un ballon d’insufflation et d’un saturomètre.
- Acclimatation de la victime à l’altitude (séjour de plus de 3 semaines à la même altitude et jamais au-dessus de 5000 mètres).
- Titration des drogues : l’utilisation des bolus est à proscrire.
- Utilisation
de drogues antagonisables : flumazenil / midazolam, naloxone /
nalbuphine ; la kétamine n’ayant pas d’antidote, on se dotera d’atropine
pour palier aux effets secondaires (hypersialorrhée).
Les seuls produits recommandés sont le midazolam, la nalbuphine et la kétamine.
Analgésie loco-régionale
Elle est réservée aux experts pratiquant l’anesthésie réanimation ou aux urgentistes confirmés.
Les
nombreuses techniques ne seront pas décrites dans cet ouvrage, mais il
convient de les recommander du fait de leur efficacité sur la sédation
de la douleur et dans la durée d’action qui permet d’améliorer de façon
radicale le rapatriement des victimes.