Définition
La chirurgie est un acte où le chirurgien utilise, sous anesthésie, des instruments pour couper, retirer les éléments malades ou abîmés, et réparer, remplacer ce qui ne fonctionne plus correctement. Les actes de chirurgie peuvent être effectués par un médecin qui n'effectue que ce que l'on appelle la petite chirurgie (sutures de plaie, traitement des brûlures, incisions d'abcès, etc.) en soins ambulatoires.
Les domaines de la chirurgie
- La chirurgie s'est divisée en de multiples spécialités : orthopédie, neurochirurgie, chirurgie cardio-vasculaire, etc. Les possibilités techniques sont de plus en plus sophistiquées, avec de nouveaux outils et la possibilité de travailler sous microscope opératoire (microchirurgie) ou à travers un tube étroit (endoscopie).
- Elle comporte plusieurs étapes : le bilan préopératoire, l'anesthésie, l'acte chirurgical lui-même, les suites opératoires.
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Le bilan préopératoire
- C'est d'abord le bilan de la lésion à traiter, qui est effectué pour prévoir l'étendue de l'intervention, et les modes d'anesthésie possibles.
- La consultation d'anesthésie est très importante : elle fait le tour de tous vos problèmes médicaux et de vos risques d'allergie. L'anesthésiste vous proposera en fonction de tous ces éléments tel ou tel type d'anesthésie, prescrira les examens utiles, et vous demandera éventuellement de suspendre des médicaments avant l'intervention.
Les différentes anesthésies
Outre le fait d'endormir le malade et de le surveiller tout au long de l'intervention, l'anesthésiste a un rôle essentiel qui est celui du réveil. C'est là que sont surveillés le coeur, la respiration et la conscience tant que vous n'êtes pas parfaitement réveillé. C'est l'anesthésiste qui décide quand on peut vous ramener à votre chambre.
Les étapes d’une opération
L'incision, encore appelée ouverture
- Elle est calculée pour permettre au chirurgien de travailler en toute visibilité et précision. De plus, elle est orientée en fonction des principaux trajets vasculaires, nerveux, des plis naturels de la peau et des insertions des muscles.
- En dessous de la peau, le chirurgien ouvre un à un les différents plans sous-cutanés (membranes, muscles...).
- Il fait l'hémostase (stoppe les saignements) au fur et à mesure, soit en coagulant le vaisseau sanguin avec le bistouri électrique (qui coagule ou qui coupe selon l'intensité du courant), soit en le serrant avec un noeud.
L'intervention en elle-même :
Que ce soit pour retirer (ablation ) ou pour ajouter quelque chose (greffe ), ou encore placer une prothèse , ou réparer (plastie), il doit pratiquer l'hémostase point par point, non seulement pour limiter la perte de sang, mais aussi pour permettre une meilleure visibilité. C'est pour cela que les interventions sur les os sont souvent plus hémorragiques, car les vaisseaux nourriciers sont moins bien individualisés.
Les sutures :
- Il faut d'abord refermer les plaies sur les organes : le chirurgien peut employer différents types de fils, qui peuvent être résorbables (ils disparaissent une fois les tissus cicatrisés), avec une aiguille, en faisant des points noués. Il peut aussi employer des agrafes spéciales pour les viscères ; les pinces à agrafes pour le tube digestif ont représenté un grand progrès, à la fois précises, rapides et peu traumatisantes pour les muqueuses. Elles permettent des sutures dans des conditions auparavant impossibles.
- Le principe est le même pour les greffes, mais en plus complexe, car il faut remettre en continuité les vaisseaux et les canaux du greffon et du receveur.
- Pour installer les prothèses, cela peut être assez simple, comme de mettre un manchon sur une artère, ou très complexe et calculé au millimètre, comme pour une prothèse articulaire ; dans ce cas, les fixations se font en général par des vis ou du ciment.
- Enfin, la fermeture de tout le revêtement, plan par plan : les membranes, les muscles, les tissus sous-cutanés, le derme, l'épiderme. Pour chaque plan, le choix du fil et du type de points sera adapté. En particulier, la pratique de plus en plus fréquente, pour la peau, du surjet sous-cutané a permis des cicatrices plus belles (quand vous voyez seulement deux petites boules métalliques à chaque extrémité, c'en est un ; le fil est retiré d'un bloc en le tirant sous la peau).
- Selon les interventions, il faudra parfois laisser quelques jours un drain : c'est un petit tuyau, comme le drain de Redon, qui pend en contrebas ou est relié à une aspiration, ou une mèche. Ils évacuent les sérosités qui vont se tarir progressivement, et évitent qu'elles ne forment une poche sous la peau pouvant s'infecter.
- Quand vous avez des risques personnels d'avoir une cicatrice soit fragile, soit hypertrophique, les soins seront adaptés dès la fermeture acquise, au bout de quelques jours.
Les complications possibles
Les allergies et les problèmes de tolérance sont normalement prévenus par le respect d'une vraie consultation d'anesthésie, en prenant son temps, et par le bilan prescrit en fonction de vos points faibles.
Avec ces précautions, les incidents sont rares, et les accidents très rares.
Pendant l'intervention
- Il peut y avoir des variations de la tension, de la fonction cardiaque, de la respiration, qui sont surveillées en permanence. Les problèmes sont résolus aussitôt en temps réel.
- Les saignements sont le plus souvent contrôlés au fur et à mesure. Pour les interventions que l'on sait être hémorragiques, il y a maintenant plusieurs moyens de suppléance pour maintenir une bonne fonction circulatoire et l'oxygénation, en dehors des transfusions : première possibilité, récupérer le sang, le laver et le réinjecter : c'est la circulation extracorporelle. Deuxième possibilité diluer le sang circulant de manière contrôlée : c'est ce qu'on fait en transfusant du plasmion qui est un liquide salé comprenant de grosses molécules ; toutefois, cette technique a ses limites car on aboutit peu à peu à une anémie . Troisième possibilité : l'autotransfusion : on prélève plusieurs mois à l'avance du sang au patient et on le réinjecte si besoin en cours d'opération. Dernière possibilité à l'étude, un sang artificiel , c'est à dire des transporteurs d'oxygène.
Les complications tardives communes à toutes les interventions
- Une suture peut lâcher : soit sur un organe, et favoriser la formation d'une fistule , soit sur la peau, et favoriser une vilaine cicatrice si elle est négligée.
- Il peut y avoir des infections : abcès d'une poche insuffisamment drainée, dans la paroi, sous le diaphragme, ou autour d'un viscère. Les infections bronchiques, elles, sont favorisées par une toux inefficace en particulier en raison d'une cicatrice abdominale douloureuse.
- Les phlébites et embolies pulmonaires : elles sont prévenues par des massages des mollets, des exercices avec mouvements des pieds, et la mise sous anticoagulants quand le risque devient assez important.