Définition
Une dérivation consiste à faire transiter par un autre chemin les liquides ou les matières traversant un organe. Elle peut être externe : tout s’extériorise alors à la peau. Cela s’appelle une stomie.
Elle peut être interne, c’est un court-circuit allant dans un autre organe, qui sert de réservoir en plus de son usage normal : par exemple la circulation sanguine qui accueille l’excédent de liquide venant du cerveau lors d’une hypertension intracrânienne .
Les différentes dérivations
Les dérivations biliaires :
Quand le canal cholédoque est bouché par une tumeur à son extrémité, le chirurgien peut le couper juste avant l’obstacle et l’aboucher plus bas dans l’intestin grêle, afin que la bile puisse s’écouler.
Les dérivations urinaires :
Un uretère peut être abouché dans l’autre uretère en cas de malformation de son extrémité, de tumeur ou d’inflammation majeure empêchant l’urine de s’écouler vers la vessie .
Dans un autre type de dérivation, un seul ou les deux uretères peuvent être abouchés dans un morceau d’intestin : c’est une plastie vésicale.
Les dérivations digestives :
L’estomac peut être relié directement à l’intestin si on a dû enlever le duodénum pour un cancer.
Les autres dérivations sont des stomies.
Les dérivations vasculaires :
Dans les cirrhoses : le gros foie fibreux comprime les veines du système porte en provenance du tube digestif. Cette compression entraîne une hypertension portale, donc une augmentation de la pression dans le système veineux en amont du foie. À la longue, cette augmentation de pression est responsable de varices oesophagiennes avec un risque d’hémorragies digestives graves.
C’est grâce à la dérivation des veines portes directement vers la veine cave en court-circuitant le foie qui permet de rétablir une pression normale.
Les dérivations ventriculaires :
Quand un obstacle (tumeur, séquelle de méningite, ou malformation) empêche le liquide céphalo-rachidien de s’écouler normalement, la conséquence est une dilatation des ventricules cérébraux et une hypertension intracrânienne .
Le chirurgien introduit alors un cathéter (tuyau long et fin) dans un ventricule, le fait glisser sous la peau, jusque dans l’oreillette droite du coeur ou dans le péritoine .
Ce cathéter permet de rétablir une tension intracrânienne normale. Chez les enfants en pleine croissance, le cathéter devient trop court, ce qui nécessite plusieurs interventions d’ici l’obtention de la taille adulte.
L’évolution des dérivations
Le pronostic est celui de la cause quand c’est une maladie qui est cause de l’obstacle.
Pour les malformations où la dérivation constitue le traitement curatif, le pronostic est bon. Il faut surveiller le bon fonctionnement de l’ensemble, en particulier l’absence d’infection.