Définition
Les suites opératoires englobent tous les événements qui surviennent à court et à moyen terme après une intervention, que ce soient les problèmes courants et presque normaux, des complications graves, des résultats non satisfaisants, ou "rien à signaler".
Suites immédiates courantes
Dans la salle de réveil
- Selon la durée de l'anesthésie générale , les produits employés, et vos propres réactions, on peut tout voir : du réveil rapide et clair avec une forme retrouvée en peu de jours, au réveil laborieux avec nausées ou vomissements, en passant par le réveil agité.
- Le réveil peut être transitoire, avant de replonger dans une torpeur plus ou moins profonde : c'est toute la justification des salles de réveil.
- Le personnel spécialisé surveille régulièrement ce que l'on appelle vos constantes (pouls, tension, respiration, conscience) pour pouvoir agir rapidement, jusqu'à ce que l'éveil soit manifestement stable ; à ce moment-là, on vous ramène dans votre chambre.
Soucis fréquents
- La douleur ne doit plus être un problème : elle est de mieux en mieux contrôlée et de plus en plus systématiquement. Il ne faut pas hésiter à signaler quand vous n'êtes pas suffisamment soulagé. À l'inverse, ne vous inquiétez pas si vous voyez que l'on vous donne de la morphine : elle ne provoque jamais de dépendance quand elle est administrée pour des douleurs fortes à quelqu'un qui n'était pas dépendant auparavant.
- Après une intervention sur l'abdomen, une paresse intestinale prolongée justifie le maintien d'une alimentation par voie intraveineuse en attendant la reprise d'un transit normal (c'est la fonction d'évacuation intestinale), de même pour protéger une suture digestive au début.
- Après ce type d'intervention, la cicatrice cutanée que l'on protège instinctivement des tiraillements, ôte toute efficacité à la toux, et facilite l'encombrement bronchique. C'est un point qui est systématiquement surveillé. Un kinésithérapeute peut vous aider à tousser plus efficacement.
- Le drainage : un tuyau peut se boucher, une mèche se déplacer, perdant son efficacité ; c'est un élément que les infirmiers surveillent régulièrement.
Complications
Sutures
- Les abcès de paroi : si le drainage n'a pas été assez efficace, ou si le suintement n'était pas prévu, il se forme une poche derrière la cicatrice cutanée, qui finit par s'infecter. Vous avez de la fièvre, un empâtement douloureux, parfois des problèmes intestinaux. Il faut nettoyer cet abcès, laisser un petit drain si besoin quelques jours, et tout doit rentrer dans l'ordre.
- Les fistules . Ces communications anormales peuvent parfois nécessiter une reprise opératoire et mettent généralement un certain temps à guérir.
Autres complications infectieuses
- L'abcès sous-diaphragmatique : il se forme quand le suintement s'est accumulé sous le diaphragme. Il peut donner des douleurs au niveau du foie ou des problèmes respiratoires. Il peut parfois être drainé par une ponction sous contrôle d'une échographie ou d'un scanner . En cas d'impossibilité, le chirurgien devra ré-intervenir, en reprenant de préférence la même incision que celle de départ.
- Les surinfections respiratoires : quand les cicatrices gênent l'amplitude de la respiration ou la toux, les sécrétions bronchiques s'évacuent mal et peuvent se surinfecter ; elles se traitent par des médicaments et la kinésithérapie respiratoire.
Complications circulatoires
- Les phlébites : après une opération, les réactions inflammatoires, les perturbations métaboliques, l'absence d'activité musculaire contribuent à favoriser la formation de caillots dans les veines.
- L'embolie pulmonaire : elle peut suivre une phlébite passée inaperçue, avec un petit bout de caillot qui part dans la circulation et va se bloquer dans une artère pulmonaire. Il s'ensuit une mauvaise oxygénation du sang, avec essoufflement, douleurs comme un point de côté, coeur trop rapide.
La prévention de ces complications appelées thromboemboliques consiste en des massages des mollets, des mouvements réguliers des pieds, et dans les cas où les risques sont plus importants l'usage d'anticoagulants à doses dites préventives.
Résultats non satisfaisants
Ils peuvent être indépendants de tout défaut technique
Le corps humain n'est pas une mécanique standardisée, et ses réactions sont parfois imprévisibles, en générant des cicatrices exubérantes par exemple.
Ce point est particulièrement important en chirurgie esthétique , où la part de subjectivité est très importante : un résultat peut être satisfaisant sur le plan chirurgical, cicatriciel, et même esthétique, et pourtant décevoir la personne. Dans ce cas, c'est plutôt l'insuffisance de l'entretien préalable avec le chirurgien qui est à incriminer, pour avoir insuffisamment montré ce qu'il voulait faire, ou n'avoir pas senti que le besoin de la personne allait plus loin qu'une simple exigence physique.
En chirurgie orthopédique : l'os peut avoir du mal à consolider, par exemple en raison d'une mauvaise vascularisation.
Parfois, la technique n'est pas parfaite
En chirurgie orthopédique, une erreur même modeste de calcul sur un angle, ou une prothèse articulaire que le chirurgien n'arrive pas à mettre en position parfaite (c'est parfois dû à la qualité de l'os) peut être responsable de douleurs ou d'une mauvaise utilisation de l'articulation remplacée.
En chirurgie esthétique, le chirurgien peut avoir mal évalué l'harmonie résultant de son geste. Mais le problème est plus compliqué, car ce qui est bien pour les uns peut ne pas l'être pour les autres. Désormais, grâce à l'informatique, les moyens de montrer à l'avance le résultat envisagé, sur simulation informatique, diminuent le risque de déception, ou du moins permettent de fixer les idées.