Définition
On appelle une infection nosocomiale, une infection contractée au cours d'une hospitalisation.
Le mécanisme
A l'hôpital passent une quantité importante de malades, le plus souvent assez sérieusement touchés, ce qui a motivé leur hospitalisation. La plupart des germes qu'ils portent ne sont pas pathogènes. Certains toutefois le sont. Il y a plusieurs risques au cours d'une hospitalisation
- que ces germes soient transportés d'un malade infecté vers un autre malade non infecté. Les vecteurs sont alors l'air, l'eau, les gaines de climatisation, les contacts directs entre patients, le transport d'un patient à un autre par le personnel ou le matériel médical.
- que ces germes soient très pathogènes : on connaît certains germes comme les klebsielles ou certains staphylocoques qui sont très pathogènes.
- que ces germes soient résistants aux antibiotiques classiques. C'est sur ce point que le risque est le plus important. En effet, ces germes sont en contact permanents avec des médicaments antibiotiques ou antiviraux puissants contre lesquels ils finissent par développer des résistances majeures qui les rendent insensibles aux antibiotiques habituels. D'où la nécessité d'utiliser contre eux de nombreux antibiotiques en association.
La limite d'une infection nosocomiale
Toute infection survenue à l'hôpital n'est pas forcément nosocomiale. Par exemple, une maladie contractée avant d'entrer à l'hôpital et qui s'exprime au cours de l'hospitalisation n'est pas une infection nosocomiale. De même pour une maladie contractée avant l'hôpital et qui s'exprime après la sortie de l'hôpital. Ces cas sont peu fréquents.
C'est pourquoi on considère qu'est une infection nosocomiale, une maladie survenue au cours de l'hospitalisation avant sa sortie. C'est le cas par exemple des infections post-opératoires.
On considère qu'une infection est probablement nosocomiale lorsqu'elle se déclare 48 heures après l'entrée à l'hôpital ( à la réserve près faite ci-dessus).
Certains chiffres font état d'un taux de 5% d'infections nosocomiales survenues à la suite de l'hospitalisation en soins intensifs.
Les infections pulmonaires
Elles représentent environ 1 infection nosocomiale sur 6. Sont les plus touchés :
- Les personnes sous ventilation assistée (respiration artificielle)
- Les personnes dans le coma
- Les personnes ayant une sonde gastrique : dans ce cas, la présence de la sonde diminue provoque une stagnation des différents liquides dans le pharynx qui reflue dans la trachée et peut rapidement descendre vers les bronches et s'infecter. A cela se rajoute la baisse de l'acidité gastrique due aux médicaments antiacides qui sont administrés et qui favorisent la pullulation des bactéries.
- Les climatisations et les humidificateurs. La plus connue est la légionellose .
Les bactéries les plus fréquemment en cause sont :
- Klebsielles
- Pseudomonas aeruginosa
- Staphylocoques
- Xanthomonas
- Légionnella
- Les virus comme les VRS et les adénovirus.
Les infections urinaires
Ce sont les plus connues et les plus courantes Elles sont liées à plusieurs facteurs :
- Position couchée
- Macération dans le lit
- Sexe féminin (les femmes risquent plus que les hommes de s'infecter par cette voie en raison de la faible longueur de leur urètre.
- Le fait d'avoir une sonde urinaire, ce qui est le cas pour les maladies nécessitant une réanimation intensive ou bien chez les personnes dont l'état de conscience est altéré.
- Des boissons moins abondantes.
Les microbes les plus en cause sont : le protéus et le pseudomonas.
Les septicémies
Elles sont la généralisation d'une infection dont le point de départ peut être urinaire, pulmonaire ou cutané (plaie,
escarres , plaie opératoire). Une autre cause fréquente, la
perfusion sont l'intranule ou le cathéter peut s'infecter. Principaux coupables : staphylocoques et entérocoques.
Les infections des plaies chirurgicales
Elles représentent environ une infection sur 6.
C'est la cause la plus classique, mais également la plus facilement dépistée puisque l'un des soucis les plus importants de l'équipe soignante en post-opératoire est la surveillance de la plaie opératoire.
Les manifestations
Ce sont tous les signes urinaires, pulmonaires ou cutanés accompagnés de fièvre.
- Les signes pulmonaires : toux, crachats, gène respiratoire
- Les signes urinaires : frissons, brûlures en urinant, difficulté à uriner, douleur dans un rein, douleurs abdominales
- Les signes cutanés : rougeur ou écoulement purulent ou louche au niveau de la plaie.
- Les signes digestifs : diarrhées, mal au ventre
Toutefois, certaines fièvres ne sont pas dues à une infection, mais à des médicaments :
- La phénytoïne
- Les antiacides
- Le procaïnamide
- Certains antibiotiques et plus particulièrement les sulfamides, responsable de ce qu'on appelle la « fièvre des antibiotiques ».
D'autres fièvres sont dues à un problème non infectieux, comme : une phlébite , une embolie pulmonaire .
Le traitement
Il repose sur des antibiotiques adaptés au germe retrouvé. Comme il s'agit le plus souvent d'un germe résistant, on utilise plusieurs antibiotiques en association.
A cela s'ajoute bien entendu le traitement local de l'infection, et parfois, dans le cas d'une infection post-opératoire, une réintervention dans un second temps pour nettoyer le foyer infectieux.