Point de départ
"Les antibiotiques, ce n'est pas automatique". Ce slogan a porté ses fruits ainsi qu'une prise de conscience des médecins et de vous parents : ainsi l'abus réel de prescriptions qui entrainait des résistances de certaines bactéries aux antibiotiques a bien régressé. Cependant, les antibiotiques restent un élément indispensable pour traiter certaines maladies. N'ayons pas d'attitude radicale ni pour et encore moins contre. Remettons donc les choses à leur place.
Les antibiotiques jouent un rôle de premier plan dans la prévention
Les détracteurs des antibiotiques ont la mémoire courte : si les méningites, les mastoïdites, les infections pulmonaires sévères, le rhumatisme articulaire aigu sont si rares aujourd'hui, c'est grâce aux antibiotiques. Si les hôpitaux d'enfants se sont vidés, c'est que les maladies infectieuses et surtout leurs complications graves sont devenues exceptionnelles. Votre médecin a raison de prescrire à votre enfant une antibiothérapie contre cette angine ou cette otite… qui vous paraissent bénignes. Il a appris que certaines complications en étaient redoutables ; en prescrivant un antibiotique, il fait de la bonne médecine préventive. Le pronostic des maladies infectieuses a été radicalement transformé par les antibiotiques. Il serait grave d'oublier ce fait indéniable.
Les antibiotiques sont-ils dangereux ?
On les accuse de bien des maux. Sans les passer en revue dans le détail, il faut simplement répondre à trois questions que, sans doute, vous vous posez.
Est-ce que les antibiotiques fatiguent ?
Beaucoup de gens le pensent, or ils se trompent. Les antibiotiques combattent certaines maladies infectieuses, ils les empêchent de diffuser, de se compliquer, permettent au malade d'être sur pied plus rapidement… Mais la fatigue occasionnée par toute maladie infectieuse persiste même avec les antibiotiques : ce n'est pas l'antibiotique, mais la maladie infectieuse qui fatigue. Ne vous trompez pas de responsable.
Les antibiotiques donnent-ils des complications allergiques ?
En théorie, c'est vrai. En pratique, c'est tout à fait exceptionnel, surtout chez l'enfant. On fait très souvent une erreur d'interprétation : illustrons-la par un exemple concret. Un enfant présente une maladie infectieuse. Il est mis aux antibiotiques. Deux ou trois jours plus tard, il a une éruption. On dit tout de suite : « C'est l'allergie à l'antibiotique ». Or, il a tout simplement présenté une maladie éruptive. Souvenez-vous que la majorité des éruptions de l'enfant est liée à une maladie infectieuse.
Les enfants reçoivent-ils trop d'antibiotiques ?
Il est vrai que la plupart des maladies infectieuses du nourrisson sont "virales" et ne nécessitent pas a priori d'antibiotiques. Il est vrai a contrario que les prescriptions de traitements antibiotiques sont fréquentes chez l'enfant en bas âge. Mais le propre de la petite enfance est précisément la très grande fréquence des maladies infectieuses. Il est donc tout-à-fait normal que l'enfant soit fréquemment soumis à ce type de traitement. Ce qui est beaucoup plus nocif, ce sont les traitements que l'on est obligé de reprendre plusieurs fois parce que la durée du traitement initiale a été trop brève.
Pensez-y et aidez votre médecin : s'il a prescrit un antibiotique pendant un nombre de jours donné, c'est qu'il avait ses raisons. N'arrêtez pas le traitement de votre propre initiative. Si vous êtes inquiet de ce traitement, parlez-en avec votre médecin.
Bien sûr, il existe des antibiotiques que l'on réserve à des catégories d'infections très sévères : il y a toute une hiérarchie dans les catégories d'antibiotiques. Votre médecin a appris cette hiérarchie, faites-lui confiance.
Les antibiotiques
Les antibiotiques évitent les complications graves de maladies apparemment bénignes.
Les antibiotiques ont beaucoup moins d'inconvénients que d'avantages.
Le pronostic des maladies infectieuses a été transformé par les antibiotiques.
Faites donc confiance à votre médecin lorsqu'il en prescrit à votre enfant. C'est qu'il l'a jugé utile.