Principes
Pour éduquer l'enfant contre l'accident il faut:
- Se mettre à sa place.
- Repérer les dangers.
SAVOIR REPERER LES DANGERS
Les dangers sont partout : dans chaque pièce de la maison, dans chaque recoin, aux abords immédiats, dans la rue. Il faut donc essayer de recenser les plus fréquents d'entre eux, ceux auxquels vous pensez comme ceux que vous ne soupçonnez pas. Il faut à propos de chacun d'entre eux répondre à la question : Comment l'éviter ? D'où peut-il tomber ?
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Les chutes avant 1 an
Avant 1 an, le bébé peut tomber de la table à langer, de la chaise haute, du couffin. La chute de la table à langer est l'accident par excellence durant la première année de la vie. Tout est réalisé pour qu'il survienne : l'enfant est tout nu, heureux, rieur ; la table est haute, très haute, beaucoup trop haute ; elle est souvent placée dans une pièce carrelée (la salle de bains) ; et, au cours du change, la maman a tendance à aller, venir, se retourner… Les chutes du couffin ou de la chaise haute sont moins fréquentes. Néanmoins, pensez-y.
Comment éviter ces chutes ?
Langez de préférence le bébé en le mettant sur un lit d'adulte et mettez-vous à genoux. Ne le laissez jamais seul sur la table ou le lit de change pour ouvrir la porte ou répondre au téléphone.
Posez le couffin par terre et non sur une table ou une chaise.
Lorsque vous le mettez dans une chaise haute, attachez-le soigneusement et restez auprès de lui.
Les chutes après 1 an
L'escalier
Dès que l'enfant marche, même à quatre pattes, il est capable de monter un escalier… mais il ne sera réellement capable de le descendre seul, marche par marche, qu'à partir de 2 ans environ. Jusque là et même au-delà, l'escalier est un danger.
Afin d'éviter ce type d'accident, équipez votre escalier d'une fermeture à l'étage. Apprenez-lui progressivement à descendre l'escalier. Installez une deuxième rampe à 40 centimètres du sol (une simple corde fait très bien l'affaire).
La fenêtre
La défenestration est rare mais redoutable. Souvenez-vous : l'enfant est petit, ne voit pas par la fenêtre, il est comme un prisonnier dans sa cellule… Il va donc chercher à se hisser, à se pencher. Il court un risque mortel.
Comment l'éviter ? Ne laissez jamais un enfant seul à la maison avant 7 ans (l'âge de raison). Même lorsque vous êtes présent, ne le laissez pas seul dans une pièce dont la fenêtre est ouverte. Méfiez-vous des meubles (coffre à jouets, tabouret, chaise…) qu'il peut utiliser pour se hisser. Équipez vos fenêtres de grillages ou d'entrebâilleurs. Confiez-le à la garde de quelqu'un lorsque vous devez vous absenter.
Les lits superposés
Ils sont souvent utilisés, par manque de place. Mais ils sont source de danger, on parle à leur propos de « nouveaux accidents ». Les chutes en sont fréquentes ; elles concernent une fois sur deux les enfants de 2 à 4 ans, se produisent deux fois sur trois pendant les jeux ou lors de la descente de l'échelle (mais une fois sur trois pendant le sommeil).
Pour évitez ce type d'accident : installez des barrières de sécurité inamovibles et suffisamment hautes par rapport au plan du matelas. Fixez solidement l'échelle. Vérifiez la bonne stabilité de l'ensemble du lit. Aménagez l'environnement en évitant la proximité d'objets et de meubles à bords aigus ou tranchants.
Où peut-il se brûler ?
Les liquides chauds
Faites attention à la température du bain ; lorsque votre enfant commence à manipuler les robinets, méfiez-vous du jeu qui consiste à les ouvrir.
Soyez attentif au biberon : trop chaud, il peut provoquer des brûlures sévères (attention aux biberons réchauffés au four à micro-ondes), vérifiez la température du liquide avant de le donner, le récipient peut rester froid.
Ne laissez jamais une casserole sur le feu sans surveillance et faites en sorte que la queue de la casserole ne soit pas à la portée de l'enfant.
Les sources de chaleur
Il existe bien d'autres « points chauds » où l'on risque des brûlures par solides chauds : le four, le fer à repasser, le grille-pain, les plaques chauffantes, les chauffages d'appoint, la friteuse, etc.
Pour les éviter, un seul conseil : lorsque vous utilisez une source de chaleur, quelle qu'elle soit, pensez : « C'est un point chaud. »
Les brûlures électriques
Dès 9 mois, le bébé porte tout à sa bouche et touche tout ce qui est à sa portée… et il commence à se déplacer. Alors, attention aux accidents électriques !
Condamnez les prises de courant accessibles avec des cache-prises efficaces. Toute nouvelle prise doit être installée à 1 mètre 50 du sol (selon la réglementation en vigueur). Attention aux prolongateurs : les brûlures des lèvres et de la langue résultent de la succion d'un prolongateur. Débranchez tout prolongateur après usage en même temps que vous débranchez l'appareil électrique.
Avec quoi peut-il s'intoxiquer ?
Les médicaments
Tout médicament constitue un danger, même celui qui vous semble le plus anodin. L'intoxication médicamenteuse est d'une très grande fréquence. Afin de l'éviter, les médicaments doivent être :
- hors de vue,
- hors d'atteinte,
- sous clé.
… Car il n'y a pas de médicaments sans danger.
Les produits ménagers
L'intoxication par des produits ménagers est toujours sévère en raison de la toxicité de la majorité d'entre eux : ils sont responsables de dramatiques brûlures de l'œsophage. Or, dans beaucoup de foyers, ce type de produits est parfaitement accessible (sous l'évier ou dans un placard facile à ouvrir).
Pour éviter cela, répondez à ces questions :
- Où sont rangés mes produits d'entretien ?
- N'ai-je pas transvasé un produit ménager (eau de Javel, White Spirit, alcool à brûler) dans une bouteille à usage « alimentaire » (jus de fruits, Coca-Cola…) ?
… Et agissez en conséquence.
Où peut-il se noyer ?
Le bain
Avant 2 ans, un enfant peut se noyer dans moins de 15 centimètres d'eau. Si vous n'y prenez garde, il peut également s'y brûler.
Comment l'éviter ? Ne le laisser jamais jouer seul dans son bain tant qu'il n'a pas plus de 3 ans. Si on sonne ou si on téléphone, enveloppez-le dans une serviette et sortez-le du bain (le mieux est de débrancher le téléphone, de brancher le répondeur si vous en possédez un). Vérifiez la température du bain avant de l'y plonger et n'ouvrez jamais le robinet d'eau chaude quand il est dans la baignoire.
La mare, la piscine, la rivière et le canal
Ils constituent un danger permanent de noyade. Avant 3 ans, l'apprentissage de la natation n'a aucun intérêt pour la prévention de la noyade. Méfiez-vous tout particulièrement des piscines privées autour desquelles les enfants aiment courir. Chaque année des noyades sont enregistrées dans ce type de circonstances.
La voiture est un danger
Le coup de chaleur en voiture pendant les vacances n'est pas une exception. Il faut bien se mettre dans l'idée que le bébé n'est pas autonome : lorsqu'il a chaud, il n'a aucun moyen de se défendre (se découvrir, boire sont des gestes simples dont le tout-petit n'est évidemment pas capable). C'est ainsi qu'une exposition à la chaleur peut engendrer un coup de chaleur caractérisé par une fièvre élevée, une déshydratation, parfois avec convulsions.
Comment éviter ces coups de chaleur ?
- Ne laissez jamais un nourrisson seul dans une voiture, même à l'ombre : elle peut être en plein soleil peu de temps après. Ouvrez un peu la vitre pour laisser passer de l'air.
- Ne laissez jamais un enfant dans son landau, capote fermée, en plein soleil.
- Protégez sa tête, ses épaules, son buste.
- Ne l'exposez pas aux heures les plus chaudes.
- Emportez toujours à boire pour lui dans vos déplacements l'été et, l'hiver, dans des véhicules trop chauffés.
- L'enfant passager doit être protégé. Respectez les normes de sécurité, utilisez un matériel conforme.
La rue
L'enfant qui joue dans la rue ou au bord de la route court un risque permanent. Il va poursuivre son ballon, passer entre deux voitures à l'arrêt, déboucher brutalement devant l'automobiliste ou le cyclomotoriste… Si vous habitez en ville, écoutez ce simple conseil : mettez-vous à la hauteur de votre enfant qui joue sur le trottoir ; les voitures en stationnement ne lui permettent ni de voir, ni d'être vu… Comment peut-il pressentir le danger ?
Si vous habitez en milieu rural, même au bord d'une route peu passante, vous savez bien qu'un jour il traversera brutalement la chaussée à la suite de son ballon.
L'enfant qui fait des courses avec vous n'est pas à l'abri. En sortant du magasin, vous reprenez votre voiture. Installez d'abord votre enfant dans la voiture, vous vous occuperez ensuite de vos paquets. Vous éviterez ainsi qu'il n'échappe, ne serait-ce que quelques secondes, à votre vigilance. Il ne tournera pas autour de la voiture, il ne mettra pas ses petits doigts dans la portière…
Les abords de la maison
La campagne est un endroit merveilleux pour les vacances des enfants en bas âge, mais la maison et son environnement sont peuplés de dangers, pensez-y.
- Les points d'eau – mare, piscine, rivière, canal –, nous l'avons vu, présentent un danger permanent : la noyade.
- Les brûlures par explosion sont presque exclusivement l'apanage du barbecue ravivé ou ranimé à l'alcool à brûler : éloignez l'enfant du barbecue et utilisez pour ce type de feu des produits spéciaux solides et non explosifs destinés à l'allumage.
- Méfiez-vous des feux d'artifice.
- Les produits de jardinage sont aussi dangereux que les produits d'entretien : engrais, désherbants, insecticides ne doivent pas être entreposés n'importe où. Méfiez-vous des « locaux de jardin », « garage », « ateliers » : ce sont des lieux de perdition pour l'enfant.
- Les animaux, tous les animaux, constituent un danger. En milieu rural, un enfant doit apprendre à passer devant un animal et non derrière, se méfier des bêtes à cornes et aussi des bacs de certaines volailles, à considérer le tracteur comme un « animal redoutable ». Toutes ces précautions sont bien connues des parents habitant à la campagne, pas assez des citadins qui y passent leurs vacances.
À la ville comme à la campagne, vous devez apprendre à votre enfant que les animaux, même les plus familiers, ne sont pas des jouets.
Quelques conseils à méditer
1/ L'accident est la conjonction de trois facteurs :
- un enfant vulnérable,
- un agent dangereux,
- un environnement propice.
Essayez de jouer sur les trois tableaux.
2/ La prévention des accidents est un état d'esprit. Votre médecin vous aidera à la réaliser :
Parce que son expérience et ses études lui ont enseigné les risques, même ceux que vous ignorez.
Parce qu'il vous connaît et connaît votre environnement.
Demandez-lui toujours conseil.
3/ Votre enfant est beaucoup plus menacé par l'accident que par la maladie :
Ne croyez donc pas que l'accident n'arrive qu'aux autres.
Intégrez toujours la prévention de l'accident dans votre système d'éducation.
Faites régulièrement un petit inventaire des dangers qui vous entourent.
… Tout cela ne doit pas vous empêcher de vivre mais vous inciter à l'imagination et à la prudence.
Les moments
L'accident peut survenir à tout moment, mais sachez qu'il est des moments plus propices que d'autres.
- L'un est courant, quotidien, pluri-quotidien même. C'est l'heure de préparation des repas. Ou l'enfant est avec vous dans la cuisine, et on a vu tous les dangers que l'on peut y recenser, ou bien il est ailleurs et échappe à toute surveillance… Dans l'un et l'autre cas, vous n'êtes pas disponible pour faire attention à lui. Que peut-on proposer ? Selon l'âge, plusieurs solutions. Il peut être avec vous à la cuisine attaché dans sa chaise haute. Sinon, mettez-le dans un Baby-Relax ou dans son parc, en étant certaine qu'il ne pourra pas se déplacer.
- L'autre est plus épisodique. C'est lorsque vous faites, seuls ou avec des amis, des travaux dans la maison ou l'appartement. Ce jour-là, votre enfant échappera immanquablement à votre vigilance et il risquera de s'intoxiquer avec un des produits que vous utilisez (le White Spirit par exemple). Une règle simple : durant des travaux, l'enfant ne doit être présent que s'il est en âge d'y participer… il est alors beaucoup plus grand !
- Le troisième moment « à risque » est très ponctuel mais fréquent. C'est l'heure de l'apéritif avec des amis. Sur la table basse sont disposés les verres, les gâteaux apéritifs, et surtout, le plus dangereux : les cacahuètes. L'enfant tourne autour de la table, joue, rit, saisit une cacahuète pendant que vous parlez. Il l'ingurgite, s'étrangle… C'est la « fausse route », qui est hélas parfois dramatique !