Définition
Destruction localisée de la peau avec disparition de la couche superficielle de la peau mettant à découvert les zones profondes. La définition médicale, beaucoup moins moins compréhensible, mais plus juste est que l'escarre est une lésion ischémique du tissu sous-cutané par compression des tissus entre l'os et un plan dur.
- Elle survient chez les malades alités.
- Et se localise aux zones d'appui ou de contact (fesses et talon).
Ce qui se passe
La pire des choses chez un malade c'est de rester allongé au lit.
- Quand on est jeune et en bonne santé, cela ne pose pas trop de problèmes.
- Tout se complique avec l'âge, la diminution de défenses immunitaires, une circulation défaillante et la maladie.
Le mécanisme
- On ne fait pas d'escarres en temps normal car on reste allongé le temps du sommeil.
- Lorsqu'on est obligé de garder le lit (sans pouvoir se lever) pour différentes raisons (trop grande altération de l'état général,fractures, coma, paralysie), la circulation ne se fait plus de façon dynamique et les zones d'appui ou de contact (fesses et talons en particulier), perdent leur tonicité. La peau se fragilise, s'ouvre et se creuse. Il se forme au début une croûte noirâtre (d'où le nom d'escarre venant du grec eskhara : croûte) qui au moindre choc s'élimine, se reconstitue de plus en plus difficilement, disparaît et laisse la place à l'infection..
Tout le problème de l'escarre est là
- Une peau qui ne se reconstitue plus.
- Une infection qui guette en permanence le moment de se manifester.
Les zones touchées
- En premier les zones d'appui : sacrum et talons.
- Plus rarement les zones de contact : coudes, omoplates, partie postérieure du crâne.
L'enchaînement des signes
- Tout commence par une zone qui devient rouge sur l'ensemble de la surface d'appui.
- Elle est sensible au début, rapidement douloureuse (inflammation et destruction de la peau) puis devient insensible au toucher.
- Elle prend alors un aspect cartonneux, se détruit (nécrose), disparaît pour laisser la place à une fragile croûte noirâtre.
- Sous cette croûte, les tissus sont à nus, laissant muscles, tendons ou l'os à découvert.
- En l'absence de guérison, la peau ne se reconstitue pas et se surinfecte inévitablement.
Le traitement
Il repose essentiellement sur
- Les soins locaux.
- La mobilisation (changement de position permanent).
- Le massage des tissus environnants pour favoriser la circulation.
Les soins locaux. 3 étapes majeures
- Désinfection matin et soir avec un antiseptique local non alcoolisé, en l'absence de pansement hydrocolloïde ou autre pansement technique. Mais ceux-ci sont de plus en plus systématiquement utilisés. Sinon nettoyage à l'eau stérilisée.
- Détersion (élimination des peaux mortes) à la pince sur les bords et sur l'ensemble de l'escarre.
- Comblement (régénération de la peau) de l'ulcère grâce à des pansements hydrocolloïdes (tissu spécial fait d'un gel hydraté qui sert d'assises aux cellules pour se multiplier et reformer un tissu) contenant des alginates.
- Renouvellement de ces soins durant un minimum de 15 jours sur une bonne peau , parfois beaucoup plus si nécessaire.
La prévention
Elle est indispensable. Sans elle le traitement n'a aucune prise.
- Changement fréquent de position pour soulager les zones d'appui.
- Massages locaux pour activer la circulation.
- Changer la literie 2 fois par jour (prévention des infections et de la macération).
- Utiliser un matelas dit alternatif constitué de boudins alignés les uns à coté des autres de façon à les gonfler sélectivement pour obtenir une pression en adéquation avec la répartition du poids.
- En cas de plâtre, veiller à ce que celui-ci ne soit pas trop serré quitte à le fendre ou le recomposer.
Enfin, corriger les troubles nutritionnels en veillant à ce que le patient ait une alimentation équilibrée.