POINT DE DEPART
La toux est un symptôme d'une grande banalité. Tout enfant a déjà eu des épisodes de toux ou en aura tôt ou tard. Comment l'interpréter ? Que proposer comme attitude pratique ?
LES DIFFERENTES CATEGORIES DE TOUX
Il faut apprendre à les distinguer.
La toux grasse
C'est la plus fréquente. Elle vous inquiète parce que vous pensez qu'elle est liée à une bronchite, mais elle est plus souvent la traduction d'une rhinopharyngite.
La toux rauque
C'est parfois un véritable aboiement, qui est une toux laryngée. Elle s'accompagne d'une voix souvent enrouée et parfois d'une gêne respiratoire. Elle mérite toujours un appel au médecin.
La toux sèche
Elle est plus volontiers synonyme d'une atteinte pulmonaire ou d'une irritation des voies respiratoires. Toutefois, une maladie pulmonaire n'est pas obligatoirement une maladie sévère.
La quinte de toux
C'est une toux qui survient par secousses, par saccades. Vous l'avez déjà entendue lorsque quelqu'un « s'étrangle ». Chez un enfant, une quinte de toux brutale peut être due à un corps étranger (voir chapitre « La prévention des accidents domestiques »). Des quintes de toux répétées se voient dans la coqueluche mais aussi dans d'autres maladies. Une toux quinteuse mérite un avis médical.
LA TOUX OCCASIONNELLE ET LES EPISODES DE TOUX REPETES
Il est tout à fait normal qu'un enfant ait de temps en temps de petites maladies qui le font tousser. Sachez que l'on estime que, dans chaque famille, trois à quatre nouveaux virus sont introduits chaque mois, or beaucoup d'entre eux sont susceptibles de provoquer un rhume, une rhinopharyngite, un nez qui coule. On les appelle les maladies de l'adaptation : à l'occasion de chacun de ces épisodes votre enfant s'immunise, c'est pourquoi il sera rarement malade plus tard.
L'enfant qui tousse « tout le temps »
… En fait, dans la plupart des cas, c'est un enfant qui tousse souvent, c'est-à-dire qui présente des épisodes de toux répétés. Ce n'est que l'exagération du phénomène de la toux « occasionnelle ». Là aussi l'essentiel des causes est représenté par cette maladie de l'adaptation qui est le témoin de l'immunisation progressive et nécessaire, indispensable, inéluctable, mais bénigne.
Malheureusement, les enfants manifestent cette maladie de l'adaptation de manière très différente. Certains ne font que de petits rhumes, quelques accès de toux, des poussées fébriles ; d'autres présentent chaque fois des manifestations plus bruyantes – otites, bronchites – dont la répétition vous inquiète.
Votre médecin recherchera alors s'il existe un terrain prédisposé (allergie, hypertrophie des végétations, carence en fer, reflux gastro-œsophagien…) et vous conseillera si nécessaire un traitement préventif.
Faut-il donner un sirop ?
Beaucoup d'entre vous le pensent, alors que c'est un traitement bien décevant : la toux est un symptôme (et non pas une maladie). Elle est souvent utile, car elle constitue un réflexe de défense de l'appareil respiratoire contre les sécrétions rhinopharyngées ou bronchiques (toux grasse) : dans ces cas, il faut savoir respecter la toux. Votre médecin vous dira quand il faut et ne faut pas utiliser de sirop.
De toute façon, ne donnez jamais un sirop pour la toux sans un avis compétent. En particulier, les sirops pour adultes contiennent des substances dangereuses et toxiques pour un nourrisson. Sachez enfin que le sirop peut rendre service lors d'une toux occasionnelle, il n'est guère utile chez « l'enfant tousseur ».
Est-il anormal qu'on lui prescrive un antibiotique ?
Absolument pas. Si votre médecin a prescrit un antibiotique, il a ses raisons. Si le symptôme toux est lié à une infection pulmonaire, à une bronchite aiguë ou à une rhino-pharyngite surinfectée, c'est tout à fait souhaitable.
La kinésithérapie respiratoire
Elle est très efficace s'il existe un encombrement bronchique, car les petits enfants toussent « mal ».
L'amélioration de l'environnement
C'est une mesure que vous oubliez souvent et qui est très utile chez les tousseurs. C'est dans ce domaine que votre rôle, parents, est fondamental.
- Évitez les « polluants » externes, au premier rang desquels le tabac : le tabagisme passif, celui que vous imposez à vos enfants en fumant est d'autant plus irritant qu'il a lieu en milieu clos (voiture, appartement…).Les autres polluants – industriels, circulation automobile dans les grandes villes – sont plus difficiles à éviter.
- Évitez de surchauffer les lieux d'habitation et les chambres d'enfants. Une atmosphère trop sèche, confinée, dessèche le nez, favorise la respiration buccale, empêchant les narines de jouer leur rôle de filtre. La température idéale est 19-21°C. Dans certains cas, un véritable humidificateur peut être utile.
- Évitez dans la chambre de votre enfant tous les « nids à poussière » : moquette, tissus muraux, tentures, rideaux, literie ancienne, peluches… N'hésitez pas à aérer souvent.
- Évitez les variations intempestives et brutales de température. Si vous couvrez bien votre enfant pour sortir quand il fait froid, n'oubliez pas qu'en voiture, dans les magasins, il se réchauffe souvent trop vite si vous ne le découvrez pas.
- Évitez dans la mesure du possible de mettre votre enfant trop tôt en collectivité. Plus vous le mettez tôt en crèche, plus il risque de s'infecter à un moment où son système immunitaire n'est que partiellement efficace. Le mieux est après 6 mois.
- Enfin, n'hésitez pas à sortir votre enfant souvent, même s'il fait froid. C'est souvent quand il fait froid et sec que les enfants sont le moins malades.
Quand devez-vous faire appel à votremédecin ?
Immédiatement :
si la toux est rauque (laryngite) ;
si votre enfant est gêné pour respirer ;
s'il siffle.
Rapidement :
si la toux s'accompagne d'une fièvre élevée.
Après quelques jours :
si la toux elle persiste ;
si un nouveau symptôme apparaît ;
si vous êtes inquiets.
Et bien entendu, si votre enfant tousse tout le temps.