Point de départ
La maladie est pour vous un souci permanent : « Et s'il tombait malade ? » Or, soyez-en convaincu : « Il tombera malade. » Soyez donc préparé à cette situation.
LA MALADIE EST INEVITABLE... ET UTILE
Dans le chapitre consacré à la prévention des infections, il vous a été expliqué ce qu'était l'immunité. Vous avez vu que l'on proposait des vaccins pour éviter un certain nombre de maladies graves ou en tout cas sérieuses. Mais il existe autour de nous une multitude de microbes, des virus pour la plupart, avec lesquels l'organisme va devoir apprendre à vivre, et contre lesquels nous ne disposons d'aucune vaccination. Cet apprentissage, c'est l'acquisition de l'immunité : elle se fait naturellement et permet à l'enfant plus grand et à l'adulte de n'être que très exceptionnellement malade.
Mais, dans bien des cas, le premier contact avec un virus va entraîner une petite maladie. Ainsi, les diarrhées de l'enfance, beaucoup de rhinopharyngites, la plupart des poussées de fièvre inexpliquées et la quasi-totalité des éruptions sont liées à ces maladies indispensables que l'on appelle souvent les « maladies de l'adaptation ». Elles sont le fait de la petite enfance et apparaissent volontiers dès que l'enfant vit en collectivité (crèche, maternelle). De même que sa croissance, son développement psychomoteur sont dominés par la notion de maturation, de même l'immunité n'est qu'un aspect de cette maturation. Votre enfant n'y échappera pas.
QUELQUES PRINCIPES A RESPECTER LORSQU'UNENFANT EST MALADE
Apprenez à l'observer
Souvent, vous vous attachez à ce qui vous paraît évident, à ce qui saute aux yeux : l'enfant a de la fièvre, il vomit, il a de la diarrhée ou il a une éruption. Ce sont sans aucun doute des symptômes importants, mai apprenez aussi à observer ce qui est moins évident et que votre médecin vous demandera.
Pensez toujours à trois choses :
- Le teint, c'est-à-dire la couleur de la peau : est-il normal, pâle, gris, y a-t-il une cyanose (teint bleuté) ?
- Le cri : crie-t-il comme d'habitude, vigoureusement, ou le cri vous paraît-il inhabituel, perçant, plaintif, difficile à percevoir ?
- L'état de conscience : est-il sensiblement le même que d'ordinaire ? Réagit-il de la même façon lorsque vous parlez, lorsque vous le changez, lorsque vous le manipulez ?
Laissez-le au calme
L'enfant malade peut être agité par la fièvre ou au contraire abattu. Dans l'un et l'autre cas, il a besoin de calme : soyez autant que possible près de lui, répondez-lui s'il vous parle, mais essayez surtout de faire régner autour de lui détente et calme. N'oubliez pas également que pour vous, pour votre enfant, la maladie est un instant privilégié : il a sa maman bien à lui, il est dorloté, gâté…
Ne le forcez pas à manger
En général, il n'a pas faim ; c'est normal. Surtout n'allez pas croire qu'il guérira plus vite s'il mange. Préparez-lui au contraire une nourriture légère qu'il prendra… ou ne prendra pas. Il ne guérira pas parce qu'il mange, mais il mangera quand il sera guéri. Donnez-lui fréquemment à boire : les besoins en eau augmentent.
La maladie est inévitable… et utile.
- Apprenez à l'observer.
- Laissez-le au calme.
- Ne le forcez pas à manger… mais donnez-lui à boire.
- Suivez scrupuleusement les prescriptions de votre médecin.
- Respectez scrupuleusement les prescriptions du médecin
Le médecin prescrit un traitement pour une durée déterminée : il a ses raisons. N'allez pas croire, par exemple, que vous pouvez l'arrêter sous prétexte que la fièvre est tombée : la fièvre n'était qu'un des symptômes de la maladie, sa disparition n'est pas synonyme de guérison, mais simplement d'amélioration.
Le maintien au lit n'est pas une obligation
« Garder au lit » est une notion traditionnelle en cas de maladie. En fait, cela n'a pas beaucoup de sens. L'individu, enfant ou adulte, s'il est malade, reste au lit s'il est fatigué, s'il en éprouve le besoin. Dans le cas contraire, s'il préfère se lever, laissez-le faire.
Peut-on sortir un enfant malade ?
Au risque de vous choquer, rien, à priori, ne contre-indique de sortit un enfant malade. Certes, cela dépend de sa maladie, de son état et du motif de la sortie. Demandez conseil à votre médecin. Sachez par exemple que la fièvre, un rhume, ne sont pas une contre-indication, même s'il fait froid : vous pouvez très bien sortir votre enfant pour consulter votre médecin si celui-ci vous le recommande (habillez-le en conséquence).
Et s'il était nécessairede l'hospitaliser ?
Il est normal que les parents redoutent l'hospitalisation, même si celle-ci leur paraît tout à fait indispensable. Cependant certaines maladies, du moins à leur début, nécessitent une hospitalisation. Retenez simplement ceci :
La séparation est mieux supportée par l'enfant que vous ne le pensez.
- Venez-le voir souvent, même s'il pleure à votre départ.
- Montrez-vous calmes et souriants, même si vous avez un fond d'inquiétude.
- Confiez tous vos problèmes aux infirmières, elles ne demandent qu'à vous écouter et à répondre à vos questions.
- Demandez à voir un médecin quand cela vous paraît indispensable.
- Demandez à votre médecin traitant des explications complémentaires.
- Demandez s'il vous est possible de rester auprès de votre enfant. De plus en plus, les services de pédiatrie sont équipés, ils peuvent accueillir, même pendant la nuit, l'un des parents.
… L'hôpital n'est pas un monde hostile et mystérieux : les gens qui y travaillent sont à votre service.