Les anti-puriques : le plus ancien est la mercaptopurine (Purinéthol)
Il y a 4 acides nucléiques qui constituent l'ADN, et leur ordre représente le langage codant les informations vitales. Les anti-puriques prennent la place d'un des acides nucléiques de l'ADN, empêchant la cellule d'assurer sa survie :
Le Purinéthol n'existe que par voie orale.
Les indications :
Les leucémies aiguës.
Les leucémies myéloïdes chroniques.
Les contre-indications :
L'insuffisance rénale sévère.
Une anémie hémolytique mal compensée.
Les effets secondaires particuliers :
La toxicité neurologique est modérée.
Les effets sanguins sont plus marqués, par toxicité ou par allergie). Il peut y avoir des réactions du greffon contre l'hôte (les lymphocytes du donneur attaquent le receveur) à la suite des transfusions.
Des lésions cutanées cancéreuses peuvent s'aggraver.
Les précautions d'emploi particulières qui en découlent :
C'est l'adaptation des doses à la fonction rénale et l'irradiation des produits sanguins transfusés. Cette irradiation n'altère que les lymphocytes agressifs et n'enlève rien à la qualité de la transfusion.
Les anti-pyrimidiques
C'est un autre acide nucléique que l'on substitue.
La cytarabine :
Ses indications sont les leucémies aiguës en rechute ou résistantes et les leucémies secondaires.
Ses contre-indications spécifiques sont les encéphalopathies dégénératives après d'autres traitements.
Ses effets secondaires particuliers : la baisse des cellules sanguines est prolongée (2 à 3 semaines). Il y a des atteintes du cervelet surtout après radiothérapie cérébrale ou des traitements intra-rachidiens, des atteintes des yeux (traitées par des collyres aux corticoïdes), des lésions des muqueuses, de la peau, une alopécie .
Le syndrome cytarabine associe des réactions générales 6 à 12 heures après l'administration. Ses manifestations sont évitées ou traitées par les corticoïdes.
S'il y a un surdosage massif, les dégâts neurologiques sont malheureusement définitifs.
Autre anti-pyrimidique : le 5-fluoro-uracile (5-FU) :
Ses indications sont le cancer de l'estomac , cancer du colon , cancer du rein , cancer du sein , le cancer ovarien , et les cancers des voies aéro-digestives supérieures : cancer du pharynx , cancer de l'oesophage .
Il peut être administré en perfusions classiques, ou dans l'artère du foie en cas de métastases , ou encore en perfusion continue. Son efficacité toujours importante s'explique par une action anti-métabolique à plusieurs niveaux, au fil de ses transformations dans l'organisme.
Ses effets secondaires particuliers sont une grosse toxicité pour les muqueuses, obligeant à arrêter le traitement en cas de stomatite ou de diarrhée. Autres effets : toxicité cardiaque chez les personnes fragilisées, atteintes dermatologiques et alopécie , atteintes du cervelet.
Des précautions particulières en découlent : la surveillance cardiaque, et le traitement débuté à demi-doses en cas de chirurgie importante dans le mois précédent.
Certaines associations médicamenteuses sont évitées : l'interféron (médicament de l'immunité employée dans les hépatites et certaines maladies auto-immunes) en raison de l'augmentation de sa toxicité digestive, les imidazolés (utilisés contre certaines infections) qui augmentent son taux sanguin ; et l'acide folinique qui augmente tous ses effets tout en aidant à protéger les cellules saines.
Autre anti-pyrimidique : la gemcitabine :
Plus récent, ses indications sont encore limitées : cancer bronchique non à petites cellules, cancer du pancréas .
Les cures sont d'une injection par semaine, pendant une durée variable.
Ses effets secondaires particuliers sont la somnolence, un essoufflement lors de la cure, parfois un véritable oedème pulmonaire obligeant à arrêter le traitement, un syndrome grippal, ou des oedèmes superficiels peu importants. Il existe des syndromes hémolytiques et urémiques nécessitant un traitement urgent, des atteintes cardiaques. Les problèmes cutanés et musculaires sont augmentés par la radiothérapie. Par contre, les toxicités classiques sont peu importantes.
Les précautions : on n'associe pas ce traitement à la radiothérapie, dont elle augmente la toxicité (fibroses pulmonaires et oesophagiennes sévères). De plus, on respecte un délai de 1 mois entre les deux. Le dosage est diminué en cas d'insuffisance rénale sévère.
Le recul manque pour connaître les conséquences en cas d'utilisation sur une insuffisance hépatique.