Définition
C'est une tumeur maligne qui se développe au dépend de la paroi de l'estomac: nous en dénombrions 8à 9000 nouveau cas par an, le chiffre est descendu à 6500 en 2012. Une partie de ces progrès est liée aux recommandations diététiques, une autre à l'éradication d'Helicobacter Pylori quand il est associé à une gastrite chronique ou un ulcère, et une autre, plus difficile à évaluer, est la restriction du tabagisme avec les interdictions dans les lieux publics .
À retenir absolument
Le cancer de l'estomac évolue en silence et se révèle tardivement. 3 bonnes façons de le découvrir tôt :
- Tout problème d'estomac quel qu'il soit survenant chez un fumeur de plus de 50 ans doit être considéré comme un cancer jusqu'à preuve du contraire.
- Tout problème d'estomac qui dure doit être suivi d'une fibroscopie .
- Tout problème d'estomac connu qui, un jour, se manifeste différemment doit être systématiquement suivi d'une fibroscopie de contrôle.
XCancer de l'estomac en vidéo
Cancer de l'estomac: symptômes, définition , diagnostic, traitements Animation permettant de comprendre les symptômes précoces, l'évolution de symptômes et les traitements possibles du cancer de l'estomac. | 1 vidéos |
Ce qu'il se passe
Les 3 étapes de sa formation :
- Le cancer à son début peut rester superficiel c'est à dire qu'il n'intéresse que la muqueuse et la sous-muqueuse (donc il ne dépasse pas le muscle qui enveloppe tout ceci) et en rester là . Il peut alors : soit rester silencieux, soit se manifester par les petits signes classiques (pesanteur, brûlures, digestion lourde, dégoût de la viande).
- Le cancer peut compliquer les lésions déjà connues : l'ulcère de l'estomac et la gastrite . Les symptômes sont ceux de ces maladies.
- Le cancer à un stade plus tardif s'attaque à l'ensemble de la paroi. Il peut alors : saigner, perforer la paroi, obstruer partiellement ou totalement l'évacuation de l'estomac jusqu'à la sténose du pylore .
Ce qui doit vous amener à consulter
- Vous n'avez rien de particulier, vous avez plus de 50 ans et vous êtes fumeur : faites une consultation pour faire le point. Ce n'est pas du temps perdu car ce sera l'occasion de faire le tour de toutes les préventions concernant l'ensemble des organes à risques.
- Vous souffrez nouvellement et systématiquement de pesanteur, d'une difficulté à digérer.
- Votre ulcère de l'estomac ou votre gastrite vous embête à nouveau.
N'hésitez pas et prenez rendez vous chez votre médecin pour faire le point.
Les signes de gravité
- Vous vomissez du sang ou vous avez des selles noires comme du charbon avec une odeur très désagréable.
- Vous vomissez systématiquement vos repas.
- Vous maigrissez.
Vous ne deviez pas en principe en arriver là. Ce sont des signes de complications. Vous êtes dans l'urgence. Appelez votre médecin ou à défaut le service médical de garde. L'hospitalisation devient alors indispensable.
Au cabinet
- Si vous venez pour la première fois avec les signes cités plus haut, que vous êtes fumeur à plus de 40 ans, il sera tenté de vous donner dans un premier temps un traitement classique (antispasmodique, pansement gastrique, anti-s&écrétoire acide), vous prodiguer les recommandations habituelles et vous demander de revenir le voir dans 6 mois ou à la prochaine récidive. En fait, et c'est la tendance actuellement, il optera plutôt pour vous faire passer d'emblée une fibroscopie , pour assurer un diagnostic précoce très utile.
- Si vous êtes normalement suivi pour une gastrite ou un ulcère de l'estomac et que vous venez le voir en dehors des visites régulières pour une manifestation différente de vos signes ou l'apparition de nouveaux symptômes, il fera une fibroscopie d'office.
À l’hôpital
Vous êtes entré pour des signes qui sont déjà ceux d'une complication. On vous fera un bilan complet :
Traitement
Il est au départ exclusivement chirurgical. C'est la gastrectomie. En fonction de l'étendue de la lésion l'ablation de l'estomac sera :
- Partielle (partie inférieure ou se loge habituellement le cancer). C'est la solution la plus souhaitable.
- Totale avec une anastomose oeso-jéjunale (on relie directement l'oesophage au début de l'intestin grêle).
- Totale élargie à la rate et la queue du pancréas.
La radiothérapie et la chimiothérapie ont un rôle complémentaire surtout dans les débuts d'extension loco-régionale et à distance avec métastases .
Les suites
- Dans l'immédiat l'intervention se passe bien. Dans 25% des cas le malade est victime d'un problème purement mécanique : le dumping syndrome .
- Ensuite tout dépend de l'extension de la tumeur.
Les survies à 5 ans
Elles sont d'autant plus importantes que la maladie est diagnostiquée précocément. Dans ces cas-là, la survie est importante, de l'ordre de 80 à 90%.
Remarque très importante
Ces chiffres sont uniquement statistiques, c'est à dire pris à l'échelle d'une population. Il est fondamental de comprendre, que les statistiques ont un défaut majeur, celui de ne pas prendre en compte l'individu. Nous ne sommes pas égaux devant la maladie. Certaines personnes qui étaient condamnées s'en sont sorties, et d'autres qui avaient un pourcentage élevé de guérir n'ont pu le faire.
Il faut donc rappeler ici que devant la maladie quelle qu'elle soit ce qui compte pour beaucoup, c'est :
- La volonté de guérir.
- La confiance dans le traitement.
- La confiance dans le médecin et l'équipe médicale.
- La confiance en soi.
- La volonté inébranlable de survie, même si parfois on est découragé.
Tout ceci est assuré par :
- un travail psychologique sur soi (n'hésitez pas à demander l'intervention du psychologue, présent dans beaucoup de services). Il est maintenant reconnu que le psychisme influence beaucoup l'immunité et les défenses naturelles
- soigner la diététique (il n'est jamais trop tard pour bien faire, et certaines familles d'aliments sont statistiquement reliées à de meilleurs défenses
- vous pouvez discuter avec l'oncologue ou la diététicienne de l'intérêt de certains compléments alimentaires
- les médecines douces ont l'intérêt d'aider l'organisme à gérer la maladie et le traitement, mais ne doivent en aucun cas remplacer le traitement standard, vous prendriez d'énormes risques.
Les facteurs de risque principaux
Un facteur de risque va donc augmenter le risque d'avoir une maladie particulière. Vous avez donc un rôle important personnel dans la prévntion, en agissantb sur votre mode de vie et d'alimentation.
Le
tabac : pourquoi le tabac est-il impliqué dans beaucoup de cancers de l'organisme? En gros :
- la nicotine fatigue l'organisme en le stimulant à l'excès, et vous finissez par avoir à terme les effets inverses de ceux ressentis au départ
- les composés cancérigènes, absorbés par les muqueuses de la bouche et des voies respiratoires, vont se répandre dans tous les organes et être stockés plus ou moins, pour accomplir leur oeuvre nuisible
L'alimentation : l'excès de sel et la pauvreté en fruits-légumes sont associés à une plus grande fréquence du cancer de l'estomac
Les gastrites chroniques: en particulier celles associées à l'infection par Helicobacter Pylori, qu'il faut alors éradiquer (par contre, s'il cohabite avec l'estomac sans déclencher de modifications de la muqueuse, cela n'est pas indispensable, car il est très présent dans l'environnement, et cela induirait beaucoup de traitements inutiles: attention alors à la perte d'activité des antibiotiques!).
Il existe des facteurs génétiques mal connus: faites-vous surveiller systématiquement s'il y a des cas dans votre famille.