Définition
Ce sont des cellules malignes qui se développent au dépend du tissu rénal.
Epidémiologie
- C'est un cancer rare (3% des cancers).
- Survient chez l'adulte après 50 ans.
- Touche 12 hommes sur 100.000, et pour 6 femmes pour 100.000.
- L'âge moyen pour le diagnostic est de 67 ans chez l'homme et de 70 ans chez la femme.
- C'est pourquoi 50% seulement des cancers du rein sont diagnostiqués à un stade localisé.
- La surmortalité annuelle est de 3,1% à 10 ans.
Ce qu'il se passe
- C'est un cancer silencieux caractérisé par peu de symptômes. Le principal est le saignement urinaire (hématurie) qui bien souvent est microscopique, c'est à dire décelé lors d'un examen urinaire (ECBU) fait systématiquement ou à l'occasion d'une infection.
- L'échographie rénale joue un rôle diagnostic important car tout comme l'ECBU, elle décèle bien souvent, elle aussi, une anomalie alors qu'elle n'était pas prescrite pour cela.
- Pris tôt, c'est un cancer qui laisse un bon espoir : 80% de survie à 5 ans. D'où l'importance à partir de la cinquantaine d'une recherche systématique de sang dans les urines par l'examen tout simple de la bandelette urinaire.
- Le tabac est le seul facteur de risque.
Ce qui vous amène à consulter
- Du sang dans les urines (dans la majorité des cas).
- Plus rarement une douleur d'intensité moyenne dans la région lombaire, avec parfois une sensation de voussure.
- Une fièvre isolée (15% des cas) ou associée à une perte de poids et des sueurs nocturnes.
- Parfois un problème cérébral (maux de tête, vomissement, etc.) ou osseux (douleur, fatigue) du à des métastases alors que le cancer du rein lui-même est silencieux.
- Une anomalie constatée lors d'un examen : des globules rouges anormalement élevées à l'ECBU, une anémie inexpliquée lors d'une prise de sang, une image anormale à l'échographie.
Au cabinet
L'examen clinique ne révèle rien d'anormal si ce n'est parfois l'existence d'une sorte de bosse au niveau du rein (20% des cas).
Les examens de dépistage sont :
- L'ECBU à la recherche de sang dans les urines.
- Une NFS à la recherche d'une anémie.
- Un abdomen sans préparation à la recherche de calcifications au niveau du tissu rénal qu'on appelle le parenchyme.
- Une échographie qui met en évidence la tumeur et permet déjà de la différencier d'un kyste rénal bénin.
Ces examens suffisent pour établir le diagnostic et demander l'hospitalisation.
Les stades d'évolution
Ils dépendent du stade d'évolution de la tumeur, de la présence de ganglions, de la présence ou non de métastases.
- T1 : petite tumeur sans déformation du rein.
- T2 : tumeur plus importante avec une déformation du rein sans que la coque (le cortex) soit atteinte.
- T3 : envahissement de la loge graisseuse qui entoure le rein, ou les vaisseaux.
- N1 : un seul ganglion à la sortie du rein.
- N2 : ganglion au niveau de l'autre rein.
- N3 : ganglion fixe.
- N4 : ganglion à distance.
- M0 : pas de métastase à distance.
- M1 : métastases à distance.
À partir de là on établit une classification des stades du cancer :
- Stade 1 : T1, N1, M0.
- Stade 2 :T1,N2, M0.
- Stade 3 : T3, N3, M0.
- Stade 4 : T1 à T3, N4, M0 ou M1.
Le traitement
- Stade 1 et 2 : ablation du rein (néphrectomie), la loge graisseuse qui l'entoure et la surrénale qui l'accompagne. Cette intervention est complétée par un curetage ganglionnaire.
- Stade 3 avec extension loco-régionale : néphrectomie avec, en fonction de l'extension ablation de la queue du pancréas , du colon gauche, parfois du droit ou de la partie postérieure du foie .
- Stade 4 : En cas de métastase, la néphrectomie seule permet de la faire régresser. C'est une chance rarement constatée (0,9%) des cas. Sinon ablation de la métastase si c'est possible. Dans ce cas, les chances de survie à 5 ans sont d'environ 35%.
L'immunothérapie :
C'est une technique de traitement qui se développe de plus en plus. Son but est de contrer la tumeur par le propre système de défense du malade en le boostant par des substances chimiques comme l'interféron par exemple. Le rein est reconnu comme la tumeur la plus sensible à l'interféron alpha.
Les suites
Le pronostic au stade 1 et 2 est favorable : 80% de survie à 5 ans. D'où l'importance de l'ECBU systématique à la recherche de traces de sang et de l'échographie pour mettre en évidence une anomalie du tissu rénal.
Remarque très importante
Ces chiffres sont uniquement statistiques, c'est à dire pris à l'échelle d'une population. Pour un ondividu donné, les chances de survie voire de guérison peuvent être plus importantes.