Définition
Il s'agit d'une atteinte des ganglions lymphatiques, sans qu'il soit possible de préciser immédiatement l'origine de l'affection qui les modifie. Dans le langage courant, le synonyme immédiat de adénopathie est "ganglion".
Manifestations
- Une adénopathie est donc un ganglion augmenté de volume qui devient palpable. Sa consistance peut être plus ou moins dure, et sa sensibilité plus ou moins douloureuse. Ces ganglions sont superficiels et donc palpables dans leurs aires classiques : derrière le genou, au pli de l'aine, derrière le coude, sous les bras, au creux de la clavicule (ganglion de Troisier), sous les aisselles, dans le cou, sous la mâchoire et le menton et devant l'oreille.
- Lorsque les ganglions dont chauds, rouges et douloureux, l'adénopathie est dite inflammatoire. Dans ce cas, les ganglions sont de consistance ferme sans toutefois être dure.
- Si les ganglions sont d'origine tumorale, ils sont peu augmentés de volume généralement, mais dur et roulant sous le doigt. La peau n'est ni chaude ni rouge en regard du ganglion.
- D'autres ganglions existent, situés à différents endroits du corps. Ce sont des ganglions profonds situés au voisinage de chaque organe. Lorsque ces ganglions sont augmentés de volume, ils peuvent provoquer des troubles par compression. Par exemple, un ganglion situé proche du diaphragme donnera un hoquet par irritation de celui-ci.
Les causes d’adénopathies
Les inflammations et les infections
Ce sont de loin les plus fréquentes. Toute inflammation ou infection d'une région va entraîner la mobilisation de cellules inflammatoires, et un gonflement des ganglions de la région.
Lorsque l'inflammation atteint l'ensemble de l'organisme, ce sont plusieurs territoires qui peuvent être touchés, provoquant ainsi l'augmentation de volume des ganglions correspondants. C'est ainsi que des maladies comme la mononucléose infectieuse , la toxoplasmose , ou la rubéole provoquent des adénopathies diffuses dans plusieurs territoires.
Les cancers
Lorsqu'un organe est atteint d'un cancer, les cellules tumorales peuvent se développer en dehors et s'étendre à la région, provoquant ainsi une colonisation et une atteinte des ganglions de la région. C'est ce qui se passe par exemple pour le cancer du sein .
Parfois, il n'y a pas de cancer d'un organe, mais ce sont les ganglions eux-mêmes qui sont le siège d'une atteinte cancéreuse. Il s'agit des lymphomes qui peuvent être non Hodgkiniens ou Hodgkiniens et en ce cas rentrent dans le cadre d'une maladie de Hodgkin .
Enfin, il peut s'agir d'une atteinte de la moelle osseuse dans des formes particulières de leucémie .
L’attitude du médecin
- Elle consiste à faire un examen de toutes les aires ganglionnaires palpables. La suite de l'examen permet de rechercher une cause immédiate pouvant expliquer ces ganglions. C'est le cas le plus fréquent, où l'on découvre une inflammation ou une infection locale. Il recherchera toujours une infection à distance (ex : un panaris qui donne adénite sous l'aisselle) et examinera les vaisseaux lymphatiques superficiels pour éliminer un début de lymphangite surtout si le patient présente de la fièvre.
- Si ce n'est pas le cas, il recourra à des examens de débrouillage habituels comme des radios, une numération formule sanguine et quelques examens sérologiques .
- Tout dépend ensuite des localisations éventuelles lui permettant de s'orienter : devant un tableau respiratoire ou abdominal, il fera faire une radio des poumons , une échographie et demandera une numération formule sanguine avec vitesse de sédimentation à la recherche d'un foyer infectieux profond. Dans ce cas, il demandera systématiquement une intradermoréaction à la recherche d'une tuberculose .
- Ce n'est qu'après qu'il demande des examens plus précis ou plus approfondis, en particulier lorsqu'il s'agit de ganglions plus profonds comme ceux du médiastin au carrefour des grosses bronches, ou ceux de l'abdomen. Les adénopathies compressent alors les organes de voisinage et donnent des symptômes qui leur sont spécifiques (ex : gène respiratoire et toux par compression des bronches). Le diagnostic est ici moins facile. Évoqué par la radiographie, il sera confirmé par le scanner . C'est parfois la ponction biopsie ganglionnaire qui donnera le fin mot de l'histoire.
Traitement
À la suite de toutes ces explorations, le diagnostic est généralement porté sans trop de difficulté. Le traitement dépend des causes qui sont, comme on l'a vu, très nombreuses.