Définitions
La sensibilité est une fonction du système nerveux qui permet à l'organisme de recueillir toutes les informations non sensorielles (les 5 sens).
Il existe différents types de sensibilité:
La sensibilité extéroceptive : elle correspond au toucher (réception à la douleur, perception du froid et du chaud, de la pression, reconnaissance des matériaux, des objets, etc.).
La sensibilité proprioceptive correspond à la perception de l'état de tension des muscles, des tendons, des ligaments, des os et des articulations.
La sensibilité intéroceptive est celle des viscères.
Mécanisme
Création de l'influx de départ
- Quel que soit le type de sensibilité, le schéma sera le même : un récepteur perçoit la sensation pour laquelle il est programmé. Ainsi un récepteur à la chaleur sera totalement insensible à la pression et vice versa. La peau possède donc des récepteurs spécifiques à chaque type de stimulation. Il la convertit en une information qui va s'échapper par l'extrémité nerveuse du récepteur sous forme d'influx nerveux. Celui-ci parcourt le nerf sensitif dans lequel il est contenu, et gagne un ganglion rachidien, qui est un relais des fibres nerveuses sensitives.
- Là un neurone prend le relais de l'influx nerveux et lui fait rejoindre la corne postérieure de la moelle épinière . Toutes ces fibres sensitives remontent alors dans ce cordon postérieur de la moelle épinière.
- Au cours du trajet, les fibres vont changer de côté : celles de la partie droite du corps gagnent le côté gauche et vice-versa. C'est ce système qui est à l'origine du phénomène qui existe dans certaines maladies neurologiques : une lésion du cerveau gauche donnera une insensibilité du côté droit. Pour ce qui est des nerfs crâniens qui s'occupent de la sensibilité du visage et du cou, le système de croisement est équivalent.
- À partir de là, deux voies sont possibles selon le type d'information : la voie lemniscale, rapide ou la voie extra lemniscale, lente.
La voie rapide
- La voie lemniscale concerne la sensibilité fine et précise, la sensibilité proprioceptive consciente qui correspond à la perception de la position du corps et des mouvements. Ces fibres issues du cordon postérieur de la moelle regagnent le tronc cérébral et s'enfoncent en direction du cerveau vers le thalamus. Ces deux gros noyaux gris situés en haut du tronc cérébral intègrent les données sensitives, les analyse et les transmet au cerveau par des neurones qui rejoignent l'aire pariétale du cerveau (sur la partie latérale du crâne).
- Les données du thalamus sont alors décryptées par le cerveau, et converties en une image sensible : c'est le moment précis où nous ressentons les choses. Entre le moment de la stimulation et le moment de la sensation, il s'est écoulé un temps extrêmement bref, de l'ordre de quelques millisecondes, car les voies lemniscales sont pourvus de gaines de myéline qui permettent une conduction nerveuse très rapide.
La voie lente
- La voie extra lemniscale concerne les informations qui ne nécessitent pas d'être traitées en priorité : le tact grossier, la chaleur et la douleur. Elle emprunte un chemin parallèle mais distinct de la voie lemniscale, et parvient directement à l'aire pariétale du cerveau.
- Ces voies sont beaucoup plus lentes. Il peut sembler qu'il existe un paradoxe, car la douleur a pour but de nous alerter : quand on se pique la main, on la retire immédiatement, ce qui supposerait que l'influx douloureux emprunte la voie rapide. Ce qui fait que la douleur qui est pourtant une information vitale, n'emprunte pas la voie rapide lemniscale, c'est qu'il existe une voie beaucoup plus rapide : l'arc réflexe. Lorsque la douleur dépasse un certain seuil de sensibilité, l'influx qui a regagné la corne postérieure de la moelle passe immédiatement dans la corne antérieure par un neurone très court, et emprunte le nerf moteur correspondant, qui provoque une contraction musculaire immédiate et le retrait de la main. C'et pour cela que les réflexes pour échapper à la douleur n'étant pas contrôlés par cerveau, ne tiennent pas compte de l'environnement, ce qui peut faire que l'on a des réflexes malheureux (en se piquant on fait tomber un vase !).