Définition
C'est une infection aiguë des voies urinaires hautes (calices et bassinet) et du rein.
- Elle atteint le plus souvent la femme jeune.
- C'est une urgence.
Ce qu'il se passe
- Le microbe (un Eschérichia Coli dans 75% des cas) ne vient pas par le haut (par le sang), mais par le bas suite à une infection urinaire, généralement une cystite affection très courante de la femme jeune.
- La pyélonéphrite survient sur des reins sains.
- La pyélonéphrite est plus rare chez l'homme chez qui l'on retrouve presque toujours une notion d'obstacle (rétrécissement de l'urètre ou adénome de la prostate ) qui peuvent indirectement provoquer des coliques néphrétiques
Elle est favorisée par
- Des cystites à répétition ou mal soignées.
- Un obstacle sur les voies urinaires comme une lithiase urinaire .
- Une malformation des voies urinaires généralement un bassinet et des calices trop dilatés (hydronéphrose).
- Un reflux vésico-urétéral .
Dans la majorité des cas, elle survient sans qu'il y ait de causes favorisantes.
La pyélonéphrite s'annonce toujours brutalement :
- Avec l'association de fièvre, frissons, signes urinaires et douleur lombaire.
- Mais attention aux formes frustes qui tout comme l'appendicite en font une affection très présente dans l'esprit du médecin.
Vous appelez le plus souvent en urgence pour
- Une fièvre à 40 avec frissons intenses.
- Une douleur au niveau des reins.
- Une sensation de fatigue intense.
- L'ensemble de ce tableau survenant 48 heures après l'apparition d'une fièvre croissante avec des signes urinaires classiques (brûlures en urinant, fréquentes envies d'uriner). Ces signes avant-coureurs sont très évocateurs et doivent faire consulter pour éviter le passage à la pyélonéphrite. Les douleurs d'un rein avec fièvre à 40 et frissons sont le témoin que la simple infection urinaire du début s'est étendue à un rein.
- Sur place, le médecin vous soulagera la douleur et la fièvre par une injection intramusculaire ou intraveineuse, et dans 90% des cas, il vous fera hospitaliser. En cas de doute, il testera vos urines avec une bandelette urinaire à la recherche de leucocyte et de nitrites qui signent l'infection urinaire en cas d'augmentation.
- Il demandera en urgence une numération formule sanguine et un examen cytobactériologique des urines pour confirmer l'existence d'un foyer, l'existence du germe et sa sensibilité aux antibiotiques antibiogramme . Il mettra en place une antibiothérapie en intramusculaire, et vous conseillera de consulter dans 48 heures pour faire le point par échographie rénale et urographie intraveineuse , en fonction des résultats.
À l’hôpital
Le médecin fera faire :
- Une prise de sang avec : Numération formule sanguine et vitesse de sédimentation pour évaluer l'importance de l'infection et un examen cytobactériologique des urines avec un antibiogramme pour identifier le germe et rechercher sa sensibilité aux antibiotiques.
- Un bilan rénal .
- Des hémocultures .
- Un abdomen sans préparation en urgence pour éliminer un obstacle avec une dilatation des voies urinaires à la sortie du rein.
- Une échographie rénale si l'ASP est rassurante.
- Une urographie intra veineuse réalisée plus tard après disparition des symptômes.
- Des examens plus spécifiques comme une électrophorèse à la recherche d'une augmentation des alpha2-globulines, les anticorps IGA et IgG (augmentés) et la protéine C (appelée aussi CRP) qui est augmentée.
- En cas de pyélonéphrite récidivante, le bilan sera plus extensif (scanner et cystoscopie ) à la recherche d'une malformation, d'un reflux urétéro vésical , une lithiase urinaire, un abcès du rein non collecté, une infection à VIH, etc.
- Le traitement repose sur l'administration par voie intraveineuse d'un antibiotique spécifique non toxique pour le rein et ce, jusqu'à disparition complète de la température. Puis relais par voie orale pendant un minimum de 15 jours 3 semaines d'une fluoroquinolone type oflocet* ou péflacine*.
- En cas d'obstruction mettant en jeu la vie du rein, on fera sur place une dérivation urinaire (sonde posée par voie urinaire ou directement en traversant la peau au niveau du rein).
Pyélonéphrite hématogène chez la femme
L'ECBU est réalisé d'emblée et un traitement par quinolone est prescrit pour 8 jours.
En cas de diabète, grossesse, antécédents de pyélonéphrite, le traitement antibiotique se fait par voie intra-veineuse à l’hôpital.
Les suites
La surveillance du traitement repose sur :
- La disparition de la température et des douleurs au 4ejour.
- La stérilisation des urines à l'examen cytobactériologique des urines au 3e jour.
- La normalisation de toutes les données biologiques.
Sortie sous 8 jours et consultation de contrôle sous un mois.
Le pronostic est excellent lorsque la pyélonéphrite est prise tôt, sur un rein normal et parfaitement soignée. Sinon, le risque est le passage à la pyélonéphrite chronique qui consiste en des crises de pyélonéphrite à répétition avec des germes résistants et grignotage progressif du rein à l'origine d'une insuffisance rénale .