Définition
C'est la présence de germes en concentration anormale dans les voies urinaires.
- L'infection urinaire est un des motifs le plus fréquemment rencontré en consultation de médecine générale.
Ce qu'il se passe
- Les voies urinaires sont toujours colonisées par les germes de bas en haut, c'est à dire depuis l'urètre jusqu'au rein.
- Généralement cette colonisation s'arrête à la vessie : c'est la cystite.
- Lorsqu'elle atteint le rein, il s'agit d'une pyélonéphrite , et c'est une urgence. Avec l'abcès du rein il s'agit de la complication urinaire la plus redoutée. Elle est rare, mais présente en permanence dans l'esprit du médecin, tout comme l'est l'appendicite devant tout problème abdominal.
XInfection urinaire en vidéo
Cystite : soulager Le docteur Nanicalouch , médecin généraliste, parle de la cystite et comment la soulager. | 2 vidéos |
Les différents organes touchés
De bas en haut :
- L'urètre (urétrite).
- La vessie (cystite).
- Les testicules (orchite).
- L'épididyme (épididymite).
- La prostate (prostatite).
- Le rein (pyélonéphrite).
Les voies urinaires sont divisées en deux parties :
- Le bas appareil qui va de l'urètre à la vessie.
- Le haut appareil qui va de la vessie aux reins.
Ce choix n'est pas arbitraire mais correspond à la fréquence des infections. Les infections concernent essentiellement le bas appareil. Elles touchent rarement le haut appareil (essentiellement le rein). C'est alors une complication qui doit être traitée en urgence.
Les infections les plus courantes sont
- La cystite chez la femme.
- L'urétrite chez l'homme.
Les germes responsables
- L'Eschérichia Coli. C'est le plus fréquemment rencontré : 75% des cas.
- Les autres : le proteus, le klebsielle, l'entérocoque, le staphylocoque doré.
Votre attitude
Elle est très simple :
- tant que vous n'avez pas vu le médecin ou reçu de prescription médicale, il faut limiter toutes les boissons au strict minimum, donc boire le moins possible.
- En revanche, dès que le médecin vous a prescrit l'antibiotique, vous pourrez boire abondamment environ 2 heures après la prise d'antibiotique.
La raison est compréhensible : tant que vous n'avez pas de traitement, plus vous buvez, plus vous fabriquez d'urines et donc plus cela va vous brûler en urinant. Il faut donc ne pas boire pour diminuer les douleurs. Par la suite, dès que vous avez pris les antibiotiques, ceux-ci vont passer dans les urines dans les 2 heures, ce qui permettra de neutraliser les germes responsables. Et donc par la suite, le fait de boire beaucoup va "laver" vos voies urinaires et donc vous débarrasser de l'infection.
Ne prenez pas d'antibiotiques de votre propre chef sans l'avis d'un médecin. En effet celui que vous prendrez ne sera pas forcément adapté et risque de perturber les résultats de l'examen cytobactériologique que votre médecin aura demandé.
Si vous avez de la fièvre et/ou des frissons, il faut consulter un médecin d'urgence pour qu'il vérifie s'il ne s'agit pas d'une pyelonéphrite
Pourquoi fait-on des infections urinaires ?
Pour une succession ou une association de raisons :
- Mécaniques : diminution du débit urinaire, boissons insuffisantes, existence d'un obstacle (calcul, tumeur, rétrécissement), stase (existence d'un résidu dans la vessie après chaque miction et dans lequel le germe se plaît à se développer).
- Chimiques : la diminution de l'acidité favorise le développement des germes.
- Métaboliques : présence de sucre dans les urines (diabète), la diminution des défenses immunitaires (sida).
- Neurologiques : baisse de la commande de la bonne marche des muscles des parois et des sphincters à la suite d'une maladie d'origine neurologique.
- L'âge : par diminution naturelle du débit, existence d'un obstacle (classiquement l'adénome de la prostate chez l'homme).
Qu'est-ce qui inversement nous protège d'une infection urinaire ?
- Un débit urinaire important.
- Une vidange totale de la vessie.
- Le tapissage de la muqueuse des voies urinaires par un film particulier (mucopolysaccarides) qui empêche les bactéries d'adhérer aux cellules de la muqueuse (cellules épithéliales).
- La production par cette même muqueuse d'anticorps locaux (IGA).
- Un pH bas (acide).
Comment fait-on le diagnostic ?
- Souvent par hasard au cours d'un examen urinaire pratiqué au cours d'un bilan.
- Devant les signes classiques d'infection urinaire : brûlures à la miction, miction impérieuse, mictions fréquentes, mais de faible abondance, présence ou non de sang dans les urines.
- Au cours d'une urgence : la rétention d'urine (vessie pleine ne se vidangeant plus).
- Au cours d'une complication : fièvre à 40, frissons et douleur au niveau d'un rein (pyélonéphrite ) ou de la prostate (prostatite ).
Au cabinet
- Le médecin recherche directement la présence anormale de globules blancs, de sucre et de sang avec les bandelettes urinaires.
- Il fait faire un examen cytobactériologique des urines pour identifier le germe et un antibiogramme pour rechercher sa sensibilité aux antibiotiques.
- Chez l'homme il demandera un prélèvement urinaire , l' examen cytobactériologique des urines ne suffisant pas toujours.
- Chez l'enfant devant une fièvre isolée sans explication il recherchera une infection urinaire par un examen cytobactériologique des urines (celle-ci révélant un reflux vésico-urétéral ou une malformation des voies urinaires).
- En cas de complication (pyélonéphrite, prostatite) il fera faire une numération formule sanguine pour confirmation de l'existence d'un foyer et une échographie pour étudier les répercussions sur le tissu de l'organe.
Traitement
Chez la femme pour la cystite non compliquée, un sachet d'antibiotique (fosfomycine) qui n'engendre pas de résistance. En cas d'échec un examen cytobactériologique des urines est demandé.
Chez l'homme en cas de prostatite aigue (fièvre, frissons, brulures en urinant), l' examen cytobactériologique des urines est effectué avant de commencer le traitement antibiotique (quinolone) pendant 2 à 3 semaines.
La prévention
De petits moyens très simples permettent de limiter les infections à répétition :
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Boire entre 1 litre et 1,5 litres d'eau par jour. Demandez à votre médecin l'eau qui convient le mieux à votre cas (eau acide, neutre ou alcaline).
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Evitez les pantalons et les jeans serrés.
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Ne portez pas de slips en matière synthétiques.
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Préférez les slips en coton.
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Quand vous allez à la selle, essuyez-vous d'avant en arrière et
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non le contraire.