Définition
Une infection urinaire est la présence de germes en concentration anormalement abondante dans les voies urinaires.
Ce qui se passe
- L'infection urinaire est surtout l'apanage de la femme.
- Elle intéresse essentiellement la vessie (cystite).
- Elle se rencontre surtout chez l'adolescente et la jeune femme.
- Dans 90% des cas, il n'existe aucune anomalie si bien que les premiers épisodes sont rarement suivis d'un bilan. Ils sont traités d'emblée avec un antibiotique urinaire après avoir fait un examen cytobactériologique des urines pour rechercher l'identité du germe (dans 75% des cas il s'agit d'un Eschérichia Coli) et vérifier sa sensibilité aux antibiotiques.
- Les infections urinaires récidivantes (plus de 3 en 1 an) sont fréquentes. Celles-ci sont suivies par un bilan (examen cytobactériologique des urines systématique, échographie et éventuellement Urographie intra-veineuse à la recherche d'une anomalie (obstruction, rétrécissement) sur les voies urinaires.
- Infections vaginales récidivantes.
XInfection urinaire chez la femme en vidéo
Infections urinaires animation décrivant les mécanismes des infections urinaires (cystite). | 1 vidéos |
Pourquoi la femme plutôt que l’homme ?
- Parce que l'urètre est très court ce qui met la vessie en relation rapide avec les autres orifices (vagin et anus).
- Certaines femmes déclenchent des infections urinaires après les rapports sexuels. Elles sont probablement liées aux frottements.
- Vulnérabilité accrue par un germe en provenance du vagin ou des intestins.
- Souillure du périnée par des germes banaux par manque d'hygiène ou par déficience des défenses locales.
- Variation de l'acidité urinaire avec une tendance à la hausse du pH.
- Incidence psychosomatique prédominante (stress, anxiété, surmenage).
Vous consultez pour
- Miction impérieuse (sensation immédiate d'aller faire pipi).
- Des brûlures pendant la miction.
- Mictions de plus en plus fréquentes (pollakiurie) et de moins en moins importantes (oligurie) avec un renforcement très douloureux en fin de miction.
- Fréquence des épisodes nocturnes.
- Urines foncées (présence fréquente de sang).
Vous appelez en urgence pour
Le médecin sur place vous soulagera (injection d'un anti-spasmodique) et demandera un examen cytobactériologique des urines et une numération formule sanguine , vitesse de sédimentation avec résultats dans les 6 heures pour éliminer une pyélonéphrite :
- Si les résultats sont normaux, il prescrira un traitement anti-infectieux classique.
- Dans le cas contraire : hospitalisation pour bilan rénal et mise en route d'un traitement spécifique.
Au cabinet
Plusieurs situations peuvent se rencontrer :
1er épisode ou récidive éloignée chez une adolescente ou une femme jeune
- Le médecin traite directement et fait faire un examen cytobactériologique des urines de contrôle. Choix d'un antibiotique ciblé sur le germe Eschérichia Coli (présent dans 75% des cas). Il s'agit généralement d'une quinolone de 2eme génération type noroxine 400mg* associé à un antispasmodique en cas de brûlures insupportables. examen cytobactériologique des urines dans les 48 heures ou en fin de traitement (8 jours) pour vérifier la stérilisation des urines. En cas de non stérilisation, le médecin révise le traitement en choisissant un antibiotique en fonction de l'antibiogramme .
- Le traitement-minute est ici tout à fait licite à condition que la personne ne soit pas enceinte. Il permet de stériliser les urines dans 80% des cas. L' examen cytobactériologique des urines de contrôle se discute suivant le contexte.
Cystites à répétition
- Après plusieurs traitements correctement menés avec des examen cytobactériologique des urines de contrôle, le médecin fera faire un bilan rénal classique comprenant le dosage de l'urée, de la créatinine, un HLM, une recherche des protéines pour déceler une affection rénale et une urographie intraveineuse associée au besoin à une cystoscopie pour éliminer une anomalie ou un obstacle (polypes, diverticules, tumeurs) sur les voies urinaires.
- En pratique courante les cystites à répétition sont rencontrées dans des circonstances simples : boissons insuffisantes.
- Insuffisances volontaires de miction du fait de conditions d'hygiènes douteuses rencontrées sur différents sites (professionnels, ludiques ou autres).
- Sécheresse de la muqueuse vaginale après la ménopause.
- Prolapsus uro-génital débutant.
- Il faut rechercher une infection vaginale par un prélèvement effectué au laboratoire.
Dans ces cas, la surveillance se fera régulièrement à l'aide des bandelettes urinaires réactives qui dépistent immédiatement des paramètres intéressants prouvant l'existence d'une infection (une augmentation des leucocytes et les nitrites).
Conseils pour éviter les récidives
Tout dépend du terrain (tendances familiales à faire des cystites) et des facteurs psychosomatiques.
Il importe dès les premiers épisodes de bien contrôler son hygiène de vie. On recommande
- la prise régulière de boissons plutôt acides prises tout au long de la journée (bouteille d'eau sur le lieu de travail) et en quantité suffisante (au moins 1,5 litre).
- la nécessité de faire pipi régulièrement même si la miction est douloureuse et systématiquement après un rapport sexuel.
- de lutter contre une constipation.
- de faire une toilette à l'eau et au savon systématiquement après avoir été à la selle.
- de prendre un traitement local intravaginal d'estrogènes au moment de la ménopause.
- de prendre des comprimés ou des sirops à base du fruit cranberry ou canneberge. Cette baie a comme propriété de décoller les bactéries de la paroi de la vessie. Traitement pendant 14 jours ou 1 comprimé après chaque rapport s'il est le facteur déclenchant.
Si rien n’y fait et que les cystites se répètent
- Le médecin conseille dans ce cas la prise d'un antibiotique urinaire (quinolone de première génération) à faible dose. Normalement l'infection finit pat céder.
- En cas d'échec, le médecin propose alors un traitement continu à faible dose pendant 6 mois.
- La personne surveillera elle-même le résultat du traitement grâce aux bandelettes urinaires réactives (bon résultat en l'absence de leucocytes altérés et de nitrites).
Les infections urinaires survenant systématiquement au cours des règles peuvent être prévenues efficacement par la prise d'un comprimé d'antibiotique durant la totalité du cycle.
Les chiffres de l'infection urinaire chez la femme
- Une femme sur deux développe au moins une infection urinaire au cours de sa vie le plus souvent due à Escherichia coli.
- Près d'une femme sur 4 souffre d'une infection urinaire à répétition.