Définition
C’est la formation de calculs dans le rein.
- Leur migration dans l’uretère est responsable d’une douleur aiguë : la colique néphrétique.
Ce qu'il se passe
Le calcul résulte d’une agglomération anormale des déchets dans l’urine.
Pour qu’un calcul se forme, il faut :
- Que le rein excrète plus de déchets que d’habitude.
- Que l’urine soit trop concentrée.
Que son acidité soit compromise (trop ou pas assez).
XLithiase rénale en vidéo
Calculs rénaux Un calcul rénal, est une concrétion solide ou l'agrégation de cristaux formés dans les reins de minéraux alimentaires dans l'urine. Les calculs urinaires sont généralement classés selon leur emplacement dans les reins (lithiase rénale), de l'uretère (ureterolithiasis), ou de la vessie (cystolithiasis), ou par leur composition chimique (contenant du calcium, de struvite, acide urique, ou d'autres composés). Cette animation permet de mieux comprendre le processus des calculs rénaux. | 2 vidéos |
La composition des calculs
Oxalate
Dans la majorité des cas, il s’agit d’oxalate de calcium (80% des cas).
Leur formation résulte d’une association d’évènements :
- Une alimentation trop riche en oxalate de calcium (laitages, fromages etc.) responsable d’une excrétion rénale plus importante.
- Une prise insuffisante d’eau sur 24 heures se concentre anormalement les urines.
- Une baisse de l’acidité des urines (augmentation du pH urinaire).
Parfois l’excès de calcium provient :
Acide urique
Plus rarement, les calculs sont faits d’acide urique (15% des cas).
Leur formation résulte :
- D’une alimentation trop riche en précurseurs de purines (acide aminé) qui seront dégradés en acide urique et excrété en quantité importante.
- D’une prise insuffisante de boissons.
- D’une augmentation de l’acidité urinaire (diminution du pH).
Parfois cet excès en acide urique est la conséquence d’une production anormalement importante de purines (déchet des protéines) par l’organisme. Son origine est génétique.
L’excès d’acide urique est responsable d’une autre affection : la goutte qui résulte d’un dépôt excessif des microcristaux d’acide urique dans les articulations.
Goutte et colique néphrétique (en rapport avec un excès d’acide urique) sont souvent associés.
Cristaux ammoniaco-magnésiens
Ils sont exceptionnels :
- Cette formation est due à des microbes qui dans les urines produisent une enzyme (l’uréase) qui dégrade anormalement l’urée en ions ammonium. La rareté de cette lithiase s’explique par les progrès thérapeutiques actuels de l’infection urinaire qui éliminent rapidement ces bactéries.
Le diagnostic
Repose essentiellement sur la radiologie :
- grâce à la radio simple ou l’échographie pour les calculs radio-opaque (visibles d’emblée).
- grâce à l’urographie pour les calculs radio-transparents (que les rayons X ne repèrent pas).
Épidémiologie
- Les lithiases rénales sont très fréquentes : 3e cause de consultation dans les services d’urologie.
- Elles représentent 5% des hospitalisations dans les pays industrialisés.
- On les retrouvent particulièrement l’été en raison des problèmes de déshydratation.
- Elle touche plus l’homme que la femme (3 pour 1).
- La tranche d’âge la plus touchée : 30-50 ans.
- Elles se caractérise par l’importance de leur récidives (la moitié des patients récidivent dans les 5 ans).
Les signes en urgence
La conduite du médecin sur place dépendra de chacun de ces cas de figure : confirmer le diagnostic, soulager la douleur (colique néphrétique), démarrer un bilan rénal (hématurie), hospitaliser (pyélonéphrite).
Les signes moins fréquents
À la suite desquels le médecin découvre un calcul par hasard à la radiographie abdominale ou à l’échographie.
Le diagnostic repose sur
- La prise de sang (recherche d’une augmentation de la calcémie, de l’uricémie).
- L’examen cytobactériologique des urines (recherche des cristaux, dosage du pH, recherche de germes).
- L’examen des calculs recueillis parfois au tamisage des urines.
- L’échographie et l’urographie intraveineuse (pour confirmer l’existence du calcul et éliminer une complication rénale causée par un calcul resté inclus dans le rein).
- Plus rarement le scanner (calcul inclus dans le rein).
Le traitement
Pour certains calculs
- Les petits calculs (moins de 5 mm) s’éliminent généralement spontanément, parfois aidés par la prise d’un antispasmodique (pour dilater l’uretère) et d’un anti-inflammatoire (pour lutter contre l’irritation provoquée par le blocage ou le passage du calcul).
- Les gros calculs d’acide urique sont dissous par des eaux minérales (Vichy Saint Yorre) et des médicaments (alcaphor*) qui rendent les urines alcalines.
Pour les autres calculs :
- Lithotritie (méthode consistant à pulvériser les calculs par des ondes de choc extracorporelle produites par un appareil externe.
- L’endoscopie (passage d’un tube par l’urètre pour aller chercher le calcul).
- La néphrostomie percutané (passage d’un tube par ponction cutanée) en cas d’échec de l’endoscopie.
- La chirurgie enfin en cas d’échec de toutes les techniques précédemment citée. On y a recours très rarement de nos jours.
Les suites
La récidive est monnaie courante. Elle peut survenir une semaine après le premier épisode ou 10 ans après et ce sur un rythme très variable. Tout dépend de la composition du calcul, son emplacement et les habitudes du patient.
Il est nécessaire de boire beaucoup (2 litres par 24 heures) et régulièrement :
- des eaux pauvres en calcium (Volvic, Evian) ; même chose pour l’alimentation (peu de laitages et de fromages) pour les oxalates de calcium.
- des eaux alcalinisantes, une alimentation pauvre en purines (éviter les viandes faisandées), et une nette diminution de la prise d’alcool pour l’acide urique.