Point de départ
- Le cancer du corps de l'utérus est une tumeur maligne qui touche dans 90% des cas la muqueuse utérine, l'endomètre.
- Le plus souvent il se développe à partir des cellules les plus superficielles de l'endomètre et donne lieu à un carcinome.
- C 'est la cancer gynécologique le plus fréquent après le cancer du sein.
- Il se manifeste à un stade précoce par des saignements après la ménopause et ne bénéficie donc pas d'un programme de dépistage. Il ne faut pas le confondre avec le [cancer du col de l'utérus{ D=KCU}].
- 7200 nouveaux cas en France en 2012.
- L'age moyen du diagnostic est 68 ans.
- Sa fréquence augmente dans les pays industrialisés.
- Toutes les femmes doivent consulter rapidement si elles présentent un saignement anormal.
Signes
- Un saignement après la ménopause (ce qui ne veut pas dire que tout saignement est synonyme de cancer).
- Des règles abondantes (ménorragies) ou un saignement anormal en péri ménopause.
- Un saignement anormal au cours du traitement hormonal substitutif de la ménopause.
Conduite à tenir
Tout saignement anormal nécessite de manière systématique :
- L'examen clinique repose sur un examen de l'abdomen, du pelvis et des aires ganglionnaires. Il comprend un examen gynécologique (examen au spéculum et touchers vaginal et rectal).
- L'échographie pelvienne recherche un épaississement de l'endomètre (après la ménopause, elle est normalement très faible) qui impose la réalisation d'une biopsie et d'une éventuelle dissémination des cellules cancéreuses au-delà de l'utérus (ovaires, péritoine, métastases à distance).
- La biopsie confirme le diagnostic de cancer, le type histologique et le grade. Ce n'est que sur l'analyse de la pièce opératoire que le stade pourra être déterminé.
- Elle peut se faire par une hystéroscopie qui visualise la cavité utérine dans son ensemble et permets d'effectuer les prélèvements biopsiques pour analyser les tissus.
- Un frottis cervical qui élimine un cancer du col de l'utérus.
Le bilan d'extension
Les examens nécessaires
- L'IRM est l'examen de référence car elle évalue le degré d'envahissement de la tumeur dans l'utérus et son éventuelle extension dans le pelvis et les ganglions lomboaortiques.
- une radiographie pulmonaire,
- une échographie du foie pour vérifier l'absence de métastases .
Classification de la tumeur
La classification FIGO
La Fédération internationale de
gynécologie et d'obstétrique (FIGO) classe le cancer en quatre stades :
- Stade I : la tumeur est strictement limitée au corps de l'utérus. Dansce stade, on distingue les tumeurs limitées à l'endomètre ou qui ne dépassent pas la moitié du myomètre, des tumeurs qui ont atteint plus de la moitié du myomètre ;
- Stade II: la tumeur s'estétendue au col de l'utérus, mais sans allé au delà de l'utérus ;
- Stade III : la tumeur a atteint la séreuse utérine et/ou les annexes (ovaires, trompes de Fallope, ligaments), ou le vagin et/ou les paramètres, ou les ganglions lymphatiques proches, ceux du pelvis(ganglions pelviens) et/ou ceux qui entourent l'aorte (ganglions para aortiques) ;
- Stade IV : la tumeur s'est étendue à la vessie et/ou à l'intestin et/ou à des organes plus éloignés sous forme de métastases (ganglions lymphatiques de l'abdomen ou de l'aine, poumons, foie, os, cerveau).
La classification TNM
Il permet une classification TNM : stade de la tumeur, état des ganglions, présence ou non de métastases. Par exemple T1N0M0, qui signifie : cancer limité au corps utérin, sans ganglions atteints et sans métastases.
TIS (ou T0) est le stade pré-invasif
T1 : le cancer est limité au corps utérin.
T1a : la cavité utérine n'est pas agrandie. Tumeur dont la profondeur d'infiltration dans le myomètre est inférieure à la moitié de son épaisseur.
T1b : la cavité utérine est agrandie, et elle dépasse 8 cm à l'hystérectomie
T2 : cancer atteignant le col de l'utérus
T3 : cancer qui envahit les organes alentours (vagin en particulier).
T4 : cancer atteignant la vessie ou le rectum (T4a) ou s'étendant au delà (T4b).
N0 :pas de ganglions retrouvés
N1 : les ganglions régionaux sont atteints
N2 : les ganglions plus lointains sont atteints
M0 : pas de métastase à distance évidente.
M1 : présence de métastases à distance
3 autres éléments à prendre en considération
Ils sont recherchés sur la pièce opératoire:
- le type histologique. Le type 1 correspond aux carcinomes endométrioïdes, c'est le type le plus fréquent (environ 80 %). Le type 2 qui regroupe les carcinomes à cellules claires, les carcinomes papillaires séreux et les carcinosarcomes.
- le grade qui n'est évalué que pour le type1 et qui désigne le degré agressivité de la tumeur allant de 1 à 3.
- l'existence ou non d'emboles, c'est à dire la présence ou non de cellules cancéreuses dans les vaisseaux lymphatiques
Traitement
La chirurgie
C'est le traitement le plus fréquent. On retire l'utérus, les trompes et les
ovaires. Elle est réalisée lorsque la tumeur ne s'est pas propagée en dehors de l'utérus.
La radiothérapie
Elle peut être externe avec une source de rayonnements extérieure au corps ou interne, c'est la
curiethérapie posée dans le vagin au contact des tissus à traiter. Les deux techniques peuvent être utilisées indépendamment ou associées.
Elle est utilisée comme traitement adjuvant, c'est-à-dire en complément de la chirurgie ou être le traitement principal de certaines tumeurs de stade III et IV.
La chimiothérapie
Elle constitue le traitement principal des cancers avancés de l'endomètre (stade IV) et dans certains stades précoces comme traitement adjuvant.
L'hormonothérapie
Elle n'est utilisée que si le cancer est hormonosensible. Elle bloque l'action stimulante des
hormones sexuelles sur les cellules cancéreuses.
Pronostic
- Les traitements sont adaptés à votre cas à la suite d'une réunion de concertation pluridisciplinaire qui réunit les spécialistes des différents traitements utilisés.
- Le pronosric est d'autant meilleur que le diagnostic a été porté tôt. 90% de survie à 5 ans pour le premier stade.
- Il prend en compte aussi le type de cellule concerné par la lésion cancéreuse.
Remarque très importante
Ces données sont uniquement statistiques, c'est à dire pris à l'échelle d'une population. Ce qui est fondamental de comprendre, c'est que les statistiques ont un défaut majeur, celui de ne pas prendre en compte l'individu. Nous ne sommes pas égaux devant la maladie. Certaines personnes qui étaient condamnées s'en sont sorties, et d'autres qui avaient un pourcentage élevé de guérir n'ont pu le faire.
Il faut donc rappeler ici que devant la maladie quelle qu'elle soit, ce qui compte pour beaucoup, c'est :
- La force de guérir.
- La confiance dans le traitement.
- La confiance dans le médecin et l'équipe médicale.
- La confiance en soi.
- La volonté inébranlable de survie, même si parfois on est découragé.
Surveillance
- Une visite tous les 6 mois chez votre médecin est au moins nécessaire les 3 premières années après le traitement, puis vous pouvez envisager une visite annuelle.
- Si avant la découverte du cancer vous preniez un traitement hormonal substitutif de la ménopause, il semble raisonnable de ne pas le reprendre.