Point de départ
Le traitement hormonal de la ménopause consiste en cas de troubles importants du climatére, c'est à dire lié à la ménopause à apporter à l'organisme les estrogènes dont les secrétions ont disparues.
Son indication ne peut se faire qu'apres une analyse rigoureuse du rapport bénéfice/risque.
Il était appelé aussi THS pour traitement hormonal substitutif .
Principe
- Le principe consiste à apporter à l'organisme les oestrogènes qu'il a cessé de produire lors de l'arrêt définitif du fonctionnement des ovaires à la ménopause afin de prévenir les symptômes liés à se sevrage, les bouffées de chaleur essentiellement.
- Ce traitement doit être établi sur mesure en fonction de chaque personne et de ses facteurs de risque et antécédents.
- Le traitement ne peut être mis en place qu'après un examen clinique et gynécologique complet y compris âpres l'analyse des antécédents personnels et familiaux.
Un examen régulier des seins doit être pratiqué avec palpation, mammographie, échographie si nécessaire.
- Il est adapté en fonction des cas individuels et pour chaque femme le rapport bénéfice/risque du THM est évalué en fonction des troubles du climatère.
- Le traitement peut être instauré à la demande de la femme, à la dose minimale efficace, pour une durée la plus courte possible.
XTraitement hormonal de la ménopause en vidéo
Ménopause: comment la traiter ? Le professeur Serge Rozenberg, Clinique de la ménopause et de l'ostéoporose au CHU Saint Pierre à Bruxelles explique
qu'en cas symptômes importants comme des bouffées de chaleur, des insomnies, des douleurs articulaires ou une sècheresse vaginale le traitement efficace est le traitement hormonal de substitution (THS), donné à la plus faible dose possible. | 1 vidéos |
Indications
- Le traitement hormonal de la ménopause (THM) est indiqué pour les troubles qui peuvent survenir lors de la ménopause : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, irritabilité, ... Ces symptômes peuvent être réellement très handicapants. La sécheresse vaginale est prise en charge par un traitement local.
- Ce traitement n'est pas indiqué en cas d'ostéoporose. La déminéralisation osseuse peut être importante à la ménopause. Le diagnostic d'ostéoporose est réalisé en effectuant une ostéodensitométrie. Le THM permet une prévention du risque de fracture osseuse (poignets, hanches, vertèbres) en augmentant la densité minérale osseuse. Mais il n'est pas une indication en première intention.
- Le traitement hormonal de la ménopause est indiqué une fois que la ménopause est confirmée et non en préménopause .
Contre-indications absolues
Contre indications absolues
- hémorragie génitale sans diagnostic établi,
- accident thrombo-embolique artériel récent ou en évolution ou récidivant.
- affection hépatique aiguë ou chronique,
- antécédents d'affection hépatique, jusqu'à normalisation des tests hépatiques,
- hypersensibilité aux principes actifs ou à l'un des excipients.
- Antécédents de cancer du sein personnel et toute tuméfaction du sein non identifiée.
- Tumeurs estrogéno-dépendantes connues ou suspectées comme le cancer de l'endomètre.
Contre indications relatives
Dans les situations suivantes, le bénéfice-risque est évalué de manière précise.
- Antécédents de cancer du sein dans la famille,
- Dans les situations suivantes le bénéfice risque doit être évalué:
- Avoir déjà fait une ou des phlébites ou embolies pulmonaires .
- Avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral, ou de problèmes coronariens.
Risques
- Le THM qui associe des estrogènes et un progestatif (pour réduire le risque de cancer de l'endomètre induit par les estrogènes) augmente légèrement le risque de développer un cancer du sein . Ce sur-risque croît avec la durée du traitement et avec les doses d'estrogènes administrées. Cette augmentation du risque de cancer du sein, diminue dans les cinq ans qui suivent l'arrêt du traitement (pour se retrouver à une valeur proche des non-utilisatrices de THM).
- Le THM à base d'œstrogènes seuls augmente le risque de cancer de l'utérus (endomètre). L'association oestrogène-progestérone diminue ce sur-risque. Par ailleurs, il n'y aurait pas d'augmentation du risque quand le THM est à base d'œstrogènes seuls chez les femmes qui ont subies une hystérectomie.
- Ce traitement hormonal favorise la survenue d'accidents cardio-vasculaires. Il augmente le risque de thrombose veineuse, d'embolie pulmonaire, surtout lors de la première année de traitement. Le THM favoriserait aussi la survenue d'infarctus du myocarde et d'accident vasculaire cérébral. Cette augmentation des risques coronariens et cérébraux augmente avec les doses d'estrogènes utilisées et avec les estrogènes pris par voie orale.
Ce traitement hormonal doit être prescrit pour une durée maximale d'environ 2-3 ans et réévaluer après, en cas de persistance des symptômes, de manière régulière.
Comment prendre le traitement?
Les différents types de médicaments
- Les estrogènes naturels sont les seuls à être utilisés en France. ils se présentent sous forme de gel (Estrodose, Estreva), de timbre à différents dosages (Estrapatch,...) ou de comprimé.
- Les progestatifs peuvent naturels (Utrogestan, Estima,...) ou de synthése.
- On recommande, sauf cas particuliers la prise d'estrogènes naturels par voie cutanée et celle de progestérone naturelle.
La prise du traitement
- Soit vous prenez les œstrogènes tous les jours, 20 ou 25 jours par mois avec une pose respectivement de 10 ou 5 jours. Le plus souvent votre médecin vous prescrit le traitement du 1 au 20 /25 du mois. Et il y a deux possibilités pour la prise de la progestérone, soit les 12 derniers jours du traitement , soit à plus faible dose les mêmes jours que l'œstrogène. C'est le traitement séquentiel. Les premiers mois du traitement, les règles pourront revenir en fin de mois à l'arrêt du traitement.
- Soit vous prenez l'œstrogène et la progestérone tous les jours sans pose, c'est le traitement continu. Avec ce traitement, il n'y a pas de règle.
- Habituellement, on commence plutôt par le traitement séquentiel et avec le temps on passe au traitement continu. Si on commence par le traitement continu, il peut y avoir des petits saignements gênants qui pourraient nécessiter des investigations complémentaires.
En cas d'hystérectomie
La femme ne prends que des estrogènes.
Premiers effets
Les bouffées de chaleur diminuent ou disparaissent en 8 -10 jours.
Et si vous ne prenez pas de THM
- Pour les bouffées de chaleur, les phytoestrogènes peuvent être utiles quoique moins performants que le THM. Ces compléments alimentaires sont extraits du soja. Selon un rapport des autorités sanitaires (Anaes, Afssaps), il est indiqué que la fiabilité et la sécurité de ces produits ne sont pas suffisamment évaluées.
- 25 à 30 % des femmes se plaignent de sécheresse vaginale pendant les rapports. Pour elles, il existe des crèmes ou des gélules à base d'œstrogènes qui apportent localement les hormones nécessaires et une bonne lubrification.
- En cas de déminéralisation osseuse ou d'ostéoporose , il existe des traitements : la vitamine D et au calcium, les SERM (anti-oestrogènes), les biphosphonates,.....
Le point sur le THM par les autorités de santé
(Risques liés à l'utilisation du THM - Mise au point de l'Afssaps)
- "Actuellement aucune donnée issue d'essais randomisés ne permet de savoir si les risques associés au THM sont influencés ou non par le type d'estrogène, ou par le type de progestatif, ou par la voie d'administration de l'œstrogène (orale, transdermique), ou enfin par les modalités d'utilisation du progestatif (administration séquentielle ou continue)", indique l'Afssaps.
- Contrairement à ce qu'il avait été avancé, le THM n'a pas d'effet protecteur sur les troubles cognitifs. Ce traitement ne prévient pas la survenue de la maladie d'Alzheimer.
- Les autorités de santé recommandent la prise de ce traitement hormonal uniquement si la femme présente des signes invalidants liés à la disparition des secrétions d'estrogènes, à la dose minimale et pour une durée minimale.
Référence
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2014-07/reeval_thm_rapport_devaluation_annexe.pdf