Point de départ
La chirurgie bariatrique est une chirurgie de l'estomac destinée aux personnes en surpoids ou obèses.
Elle s'adresse en priorité aux personnes ayant un IMC (Indice de Mases Corporelle) élevé supérieur à 40 ou à 35 si elles présentent une autre maladie associée à l'obésité.
Elle se fait par cœlioscopie et il y a trois opérations possibles : la pose d'un anneau gastrique, la sleeve ou
gastrectomie en manchons et le bypass.
Dans chaque centre hospitalier universitaire (CHU), il existe un centre expert en chirurgie de l'obésité.
Types de chirurgie
Anneau gastrique
Il est installé en haut de l'estomac pour créer une poche et ainsi diminuer le volume de l'estomac et donc des aliments ingérés.
Cette intervention est réversible et la plus légère des trois possibles.
Elle est efficace dans 80 % des cas si l'indication est bonne.
Sa principale complication est la survenue de
vomissements si le patient mange trop vite. L'anneau peut aussi migrer ou glisser dans la paroi de l'estomac nécessitant une ré intervention.
Si le chirurgien est amené à retirer l'anneau, le patient reprend son
poids antérieur dans 90 % des cas.
Sleeve
Une partie de l'estomac est enlevée, « la poche ». Il ne reste donc qu'un tuyau d'estomac qui relie l'œsophage à l'intestin. En enlevant « la poche », cette intervention diminue aussi la sécrétion de ghréline, une hormone qui stimule l'appétit.
Son efficacité est de 60 à 65 % et la qualité de vie est meilleure qu'avec l'anneau.
L'intervention est irréversible.
La sleeve est en passe de devenir la technique de référence.
Bypass gastrique
L'intervention est plus complexe que les deux précédentes.
Le chirurgien prend une partie de l'intestin grêle qu'il relie à une poche réalisée dans le haut de l'estomac et dont il raccorde l'autre extrémité à l'intestin grêle. Ainsi les aliments ne passent pas par l'estomac qui reste intact (contrairement à ce qui est réalisé dans le Sleeve) et qui continue à produire ses sécrétions qui se déversent dans l'intestin grêle.
Le bypass entraîne une
malabsorption des aliments au niveau de l'intestin.
L'intervention est irréversible.
Les complications sont plus importantes et les
carences alimentaires à long terme aussi. Son efficacité est de 60 à 70 %.
Une supplémentation est nécessaire pour éviter les carences en fer avec risque d'anémie et en
vitamines B et D. Certains aliments et l'alcool peuvent entraîner des malaises avec
nausées après les repas. Ils sont liés au passage trop rapide des aliments dans l'intestin grêle.
Effets positifs de la chirurgie bariatrique
Elle entraine une forte perte de poids, plusieurs dizaine de kilos en quelques mois.
Elle fait régresser le
diabète.
Elle diminue de 30 % le risque cardiaque et celui des cancers liés à l'obésité.
Elle améliore de 50 % l'hypertension artérielle.
Ses effets ont un très grand retentissement psychologique et social.
Avant l'intervention
La chirurgie n'est jamais proposée d'emblée mais après un régime alimentaire.
Les examens médicaux permettent de déterminer le choix de la technique qui sera proposée au patient. Il est pris conjointement par les chirurgien, nutritionniste, anesthésiste, psychiatre, diététicienne.
Le choix de la technique prend en compte le
comportement alimentaire de la personne, l'importance et les complications de l'obésité (principalement le diabète et les problèmes respiratoires) et son retentissement psychologique et social (discrimination, stigmatisation).
Le by-pass est proposé en priorité aux personnes diabétiques et à celles qui sont attirées par le sucre.
La
boulimie est une contre-indication car les vomissements répétés endommagent la chirurgie.
Le patient est informé des risques et des contraintes de la chirurgie.
Un délai de six mois de réflexion est nécessaire entre la décision par le patient de cette chirurgie et sa réalisation.
Les complications de l'opération surviennent dans 2 % des cas. Au cours de l'intervention, elles sont en particulier
anesthésiques.
Après l'intervention
Le patient doit accepter un suivi postopératoire régulier, tous les trois mois pendant 18 mois puis régulièrement une fois par an. Les échecs, accidents et carences résultent le plus souvent d'un mauvais suivi.
Après l'intervention une aide psychothérapeutique peut être utile au bout de quelques mois car le patient peut avoir perdu plusieurs dizaines de kilos.
Après l'opération les patients doivent modifier leur façon de s'alimenter et reprendre une
activité physique.
Ils ne peuvent ingérer que 1000
calories par jour.
Il faut manger par petites quantités, lentement et en mastiquant beaucoup sinon des vomissements peuvent survenir.
L'activité physique est indispensable au maintien de la
perte de poids.
Après la perte de plusieurs dizaines de kilos la
peau est détendue et une chirurgie de reconstruction est souvent nécessaire pour enlever la peau sur le ventre, les bras, les cuisses et elle est prise en charge par la sécurité sociale.
La moitié des anneaux sont enlevés au bout de cinq ans le plus souvent car les règles alimentaires ne sont pas appliquées. Une intolérance alimentaire survient ainsi qu'une altération de l'œsophage.
En cas de sleeve, les règles d'alimentation sont identiques et les complications surviennent dans 2 à 5 % des cas. La présence d'une fuite sur la ligne d'agrafage de l'estomac nécessite une ré-intervention pour éviter la
péritonite.