Définition
C’est un problème psychologique caractérisé par le besoin permanent d’absorber des aliments en grande quantité.
On distingue deux types de boulimie :
- La phagomanie ou habitude de manger entre les repas sans que la faim impose cette manie.
- La dipsomanie ou besoin irrésistible de boire de fortes quantités de boissons, généralement alcoolisées.
Ce qui se passe
Cette névrose touche essentiellement la jeune fille (13-20 ans).
Très difficile à discerner à son début, elle demande à l’entourage une vigilance toute particulière pour en prendre conscience et consulter.
Mécanisme
Incapacité d’intégrer les transformations physiques et affectives de la période pubertaire et refus de la sexualité génitale. Conflit parental (le plus souvent avec la mère) dès la prime enfance.
Le comportement boulimique est un moyen de compenser le stress ou la dépression. La personne boulimique compense ainsi son angoisse ou sa frustration ou la mauvaise estime qu’elle a d’elle-même. Dans d’autres cas, c’est la compensation d’autres problèmes (sexuels, psychologiques, affectifs, etc.) le plus souvent remontant à l’enfance. Ce type de boulimie n’entraîne généralement pas de vomissements, et par conséquent, la personne a tendance à grossir.
Il existe une autre forme de boulimie, celle qui sévit chez... l’anorexique. La personne dans ce cas, va manger brusquement et de façon compulsive des quantités énormes de nourriture qu’elle va vomir aussitôt. La conséquence est non seulement une absence de prise de poids, mais parfois des troubles hydro-électrolytiques, c’est à dire une perturbation du taux de certains sels minéraux dans le sang qui peuvent être aggravés par la prise de laxatifs pour ne pas grossir. Ce sont ces personnes qui sont plus particulièrement menacées par des déchirures de l’oesophage, une attaque de l’émail des dents à cause de l’acidité du contenu de l’estomac, et par des hypokaliémies dont certaines peuvent entraîner des crampes et surtout des troubles du rythme cardiaque qui peuvent, pour certains, se révéler mortels.
Les signes d’alerte
- Une vie qui s’organise autour de la nourriture. Ce n’est pas la qualité qui compte mais la quantité pourvu que celle-ci soit abondante.
- Tous les prétextes sont bons pour se gaver à en vomir, même sans avoir faim, juste pour se rassurer.
- Apparition de maux de tête, de troubles du sommeil.
À ce stade, il faut consulter avant la prise de poids qui peut s’ensuivre, ou les atteints de l’oesophage par vomissements répétés, l’amenuisement du corps qui fonctionne en sur-régime. Il n’y a que vous qui puissiez l’aider car la personne ne peut pas par définition demander de l’aide.
À ne pas faire
- Penser que c’est une mauvaise passe et qu’avec un bon régime, les choses se régleront.
- Donner un coupe-faim qui ne diminuera pas l’appétit.
- Recourir à des laxatifs qui n’élimineront pas le surplus et qui risque au contraire d’aggraver les choses en cas de boulimie chez une adolescente maigre.
Ce sont hélas les initiatives rencontrées dans 90% des cas. Elles mènent irrémédiablement à l’échec et renforcent le déséquilibre psychologique.
Rôle du médecin
- Effectuer un interrogatoire complet de la jeune fille et des parents (pris séparément) sur le conditionnement psychologique, socioprofessionnel, familial et affectif.
- Pratiquer un examen clinique minutieux appuyé par un dosage hormonal, le dépistage d’une affection glandulaire, hypophysaire principalement (scanner cérébral au besoin). Dans certains cas, cette boulimie est révélatrice d’un diabète .
- Mener une enquête diététique personnalisée sur une semaine pour cerner les habitudes alimentaires.
- Adresser la jeune patiente à un confrère psychiatre pour mettre en route un traitement adapté (neuroleptique éventuellement) et une psychothérapie . Dans certains cas, le médecin prescrira un anxiolytique ou un antidépresseur.