Définition
- Face à l'augmentation exponentielle de l'obésité, les stratégies se sont affinées et le traitement contre l'obésité s'est modifié au long des années. Les objectifs avoués sont plus faciles à atteindre, plus faciles à tenir, donc bien plus bénéfiques pour la santé.
Une augmentation... massive
- L'augmentation du nombre des obèses est si massive, que l'Organisation Mondiale de la Santé parle à présent d'épidémie d'obésité. Celle-ci touche les pays industrialisés mais aussi les pays pauvres. Plus alarmant encore pour l'avenir, le surpoids touche désormais les enfants. En Grande-Bretagne, le nombre des petits obèses a doublé en dix ans ; en France, il a augmenté de 30%.
- Ces enfants vont grandir et devenir des adultes, on anticipe donc une progression spectaculaire de l'obésité pour les décennies à venir.
- La prise en charge médicale des obèses par les nutritionnistes a donné jusqu'ici des résultats pour le moins décevants. Pourquoi ?
Les raisons
- Elles ne manquent pas. La première constatation est que les personnes gravement atteintes d'obésité ne consultent pas et que celles qui ont un surpoids modéré abusent en revanche de méthodes thérapeutiques ou de régimes souvent dangereux et inappropriés.
- D'où le paradoxe : ceux qui ont besoin de la médecine de l'obésité n'y ont pas recours, et ceux qui y ont recours, n'en ont pas forcément besoin !
- Les obèses malades ne sont donc pas traités, ce qui explique en partie les échecs constatés.
- Auparavant, le traitement de l'obésité était réduit au retour à un poids normal : on imposait des régimes très restrictifs, pénibles et démotivants qui amenaient à reprendre du poids et souvent au delà de ce qui avait été perdu.
- Autre raison des échecs passés, les spécialistes ont longtemps pensé que l'obésité n'était pas une maladie mais une faillite de la volonté et une faiblesse psychologique. La perte de poids était envisagée comme une demande esthétique peu digne d'intérêt.
Les nouvelles stratégies
Une perte de poids modérée
- Les récentes recommandations françaises prennent en compte ces faits et indiquent la prise en charge la plus appropriée. La perte de poids fixée est de 10% à 15% seulement, ce qui signifie perdre 10 kg pour une personne de 100 kg. C'est un objectif plus réaliste qui peut être atteint par la majorité des obèses et qui suffit à améliorer non seulement la qualité de vie mais surtout les problèmes médicaux associés : les douleurs rhumatismales , l'hypertension , le diabète , l'insuffisance respiratoire et l'insuffisance cardiaque .
- La surveillance s'attache en fait moins au poids perdu qu'à la diminution du tour de taille. Au delà de 1m de tour de taille un homme est considéré en surpoids, 90 cm si c'est une femme. Rentrer dans ses jupes ou ses pantalons est donc un critère bien plus important que les malheureux grammes perdus sur la balance.
La diététique
- Le traitement repose toujours sur la diététique. Ainsi, la personne doit apprendre à tenir compte de la densité calorique des aliments et savoir que certains aliments sucrés peuvent aussi être très gras (barre chocolatée, viennoiserie, gâteau, etc.).
- Les études montrent encore qu'une grande partie des excès alimentaires se fait en dehors des repas. Or les obèses sous-estiment leurs apports à ces moments là. On leur préconise donc de manger normalement pendant les repas, pour ne pas se rattraper ensuite. Cette mesure n'a l'air de rien, mais elle est fondamentale. Si tout le monde la suivait à la lettre, bien des kilos s'effaceraient sur la balance.
Le nombre de calories
- Au départ, lors d'un régime trop restrictif (en dessous de 1200 calories), on perd 50% de graisses et 50% de muscles. Les régimes hyperprotéinés ont pour but de compenser cette perte en protéines pour faire pencher la balance vers une perte de graisses, mais la compensation reste très partielle. En outre, cela induit des comportements alimentaires aberrants, non tenable sur le long terme. Il y a d'abord déstructuration de l'alimentation, puis frustration qui amène inévitablement à la compensation. On mange alors n'importe quoi, n'importe quand, n'importe comment, ce qui entraîne une prise de poids, et donc un cercle vicieux...
- Il vaut mieux faire des restrictions caloriques modérées, c'est à dire adopter un régime compris entre 1200 et 1600 calories par jour. L'amaigrissement sera alors plus lent, et la perte sera essentiellement grasse. L'objectif est de perdre 10% de son poids.
- Pour les obèses, il faudrait perdre un à deux kilos par mois. Pour le simple surpoids, un kilo suffit.
Le sport
- Les statistiques révèlent que le sport n'est pas le bon moyen de traiter les obèses. Les médecins qui prescrivent de l'exercice échouent. En revanche, ceux qui conseillent à leur patient de devenir plus actifs dans leur quotidien obtiennent de vrais résultats. Concrètement, il s'agit de prendre le moins possible sa voiture, de descendre du bus une station avant d'être arrivé, d'éviter les ascenseurs, de faire un peu de ménage, de s'occuper de son jardin, bref, tout cela est très banal mais très efficace.
- En fait l'activité physique, si elle ne permet pas de maigrir, évite en tout cas de continuer à grossir.
Les nouvelles molécules
- La stratégie thérapeutique chez quelqu'un qui a une mauvaise hérédité dans ce domaine, n'est pas la même que chez quelqu'un qui a une obésité liée à des difficultés psychologiques. Cela dit, on ne dispose pas encore de molécules issues de ces recherches, elles sont en cours de développement. Mais les progrès sont tels que l'on peut imaginer que de nouveaux médicaments arriveront dans les pharmacies, actifs aussi bien sur le tissu graisseux lui-même que sur le comportement alimentaire. La difficulté sera alors pour le spécialiste de faire le bon diagnostic, c'est à dire de savoir exactement quelle molécule donner à quel personne.
Trois médicaments contre l'obésité
Ces produits obtenus uniquement sur prescription médicale traitent les excès de poids massifs et non les simples rondeurs. Ils ne dispensent pas d'une surveillance diététique ou d'une activité physique.
- L'orlistat ou Xenical* des laboratoires Roche réduit d'environ 30% l'absorption des graisses alimentaires au niveau du tube digestif. Au bout d'un an, 80% des patients perdent entre 5 et 10% de leur poids, et près de 4 patients sur 10 perdent plus de 10% de leur poids. Effets indésirables possibles : diarrhée, pertes mineures en vitamines A et D.
- La sibutramine des laboratoires Knoll agit au niveau du cerveau. À l'origine, ce devait être un antidépresseur, mais ces effets réducteurs d'appétit en ont fait un médicament de la perte de poids. Au bout d'un an, 75% des patients perdent au moins 5% de leur poids. 50% d'entre eux perdent jusqu'à 10%. Effets indésirables connus : essentiellement des palpitations. L'agence européenne du médicament recommande la suspension de son autorisation de mise sur le marché et l'afssaps recommande de ne plus le renouveler ni le prescrire du fait d'une augmentation du risque de complications cardio vasculaires.
- Acomplia* est un médicament qui agit au niveau du cerveau, du foie, du tube digestif, des muscles et des cellules graisseuses. Il a été retiré du marché en France du fait d'une évaluation bénéfice/ risque jugée insuffisante, aparation de dépressions graves et d'idées suicidaires.
Termes associés : traitement de l'obésité - médicament obésité -
L'information ci-dessus apporte les éléments essentiels sur ce sujet. Elle n'a pas vocation à être exhaustive et tout comme les conseils, elle ne peut se subsister à une consultation ou un diagnostic médical.