Définition
La radiothérapie consiste à traiter une lésion interne à l'aide d'une source extérieure de rayons, qui traverse les plans superficiels avec une faible énergie pour aller se concentrer sur la cible.
Les indications
- Certains cancers sont particulièrement sensibles à la radiothérapie, qui fait partie intégrante du traitement de première intention. C'est le cas des lymphomes , de certaines formes de cancer du testicule et de cancer du poumon , les cancers de la gorge et de la face.
- Elle peut aussi être employée en complément systématique après la chirurgie pour stériliser les micro-foyers locaux de cellules cancéreuses : pour le cancer du sein , les cancers digestifs, gynécologiques, et le cancer de la prostate .
- Elle fait partie de protocoles alternés avec la chimiothérapie , chacune potentialisant les effets de l'autre : par exemple pour certains cancers du poumons.
La technique
La source du rayonnement étant externe, il faut bien préciser la profondeur et l'angle de pénétration du rayon, pour qu'il atteigne la cible avec une énergie suffisante, sans trop attaquer les tissus sains avoisinants.
Les sources de rayons X classiques
- Elles délivrent une faible énergie : elles ne sont employées que pour les tumeurs cutanées ou superficielles.
- Les accélérateurs linéaires délivrent des électrons (à pénétration superficielle) ou des rayons X à haute énergie qui pénètrent plus profondément.
La cobaltothérapie :
- Le cobalt 60 présente une bonne pénétration en profondeur en touchant peu les plans superficiels qu'il traverse. Cela lui confère une bonne efficacité avec des effets secondaires atténués en surface.
- La source est placée dans une enceinte ronde. Elle délivre des rayons gamma qui sont des rayons un peu plus énergétiques que les ultraviolets.
- Elle est employée pour les cancers de la tête et du cou, du sein, des membres.
- L'effet de la source de cobalt s'atténue avec le temps. Il faut donc prolonger au fur et à mesure les durées d'exposition par séance.
La neutronthérapie :
- Les neutrons sont un élément du noyau de l'atome. Ils en sont séparés et excités par un accélérateur de particules très puissant, le cyclotron.
- La neutronthérapie est employée en cas de résistance aux autres radiothérapies, et en particulier dans les tumeurs de la base du crâne et les sarcomes .
- Vous devez rester isolé quelques minutes après la séance, dans une pièce isolant l'extérieur des rayonnements, le temps que la radioactivité générée par le traitement s'éteigne.
- Elle demande un équipement et des physiciens très spécialisés, et est assez peu usitée.
La protonthérapie :
- Les protons, autre partie du noyau des molécules, avec une charge électrique positive, sont générés par un accélérateur de particules encore plus puissant, le synchrocyclotron.
- Ils permettent de traiter des tumeurs profondes près d'organes fragiles, comme les mélanomes de la rétine ou de tumeurs nerveuses.
- Vous devez rester isolé plusieurs heures dans un local bétonné, car vous êtes radioactif pendant tout ce temps. C'est un équipement lourd et rare, réservé à des centres de physique spécialisés.
La mise en place :
- Le repérage de la tumeur se fait sur des images de scanner , et la simulation sur une radiographie.
- Pour diminuer les doses reçues par la peau avec une efficacité maximale sur la tumeur, l'irradiation se fait grâce à plusieurs faisceaux convergents (par exemple de face, de dos, et sur chaque côté). Les calculs de dose sont faits par informatique pour que le point de convergence des rayons soit la lésion à traiter. Les repères sont ensuite tatoués lors de la première séance.
- On emploie des faisceaux rectangulaires avec des caches. Des mini-faisceaux convergents sont utilisables pour de petites tumeurs non opérables (malformations artério-veineuses, et tumeurs situées dans le crâne).
Comment se passent les séances :
- Il faut être dévêtu, cela dure quelques minutes. Vous ne sentez rien du tout pendant ce temps.
- Elles sont fractionnées, de une à plusieurs par jour pour augmenter l'efficacité sans aggraver les effets secondaires. L'ensemble dure 4 à 8 semaines, et peut se faire en ambulatoire si vous n'habitez pas trop loin.
Les effets secondaires
Les cellules saines reçoivent aussi les rayons, mais en quantité moindre. Les effets secondaires sont surtout irritatifs au départ.
Les effets précoces
- Selon l'endroit placé dans le champ : radiodermite aiguë (la peau est rouge et sensible, les poils tombent), radiomucite aiguë (la gorge est rouge, avec une douleur pour avaler, si les rayons étaient sur la gorge par exemple).
- Les globules rouges et les globules blancs du sang diminuent (hypoplasie médullaire) si beaucoup de vertèbres ou le bassin sont dans le champ des rayons.
Les effets tardifs sont de traitement difficile :
- La peau est fine, sèche, couperosée , les poumons peuvent devenir fibreux (cela contrarie l'oxygénation du sang).
- Il peut y avoir un retard de croissance chez l'enfant, des troubles génitaux (baisse de la fertilité, insuffisance hormonale), des anomalies des gamètes (les ovules ou les spermatozoïdes ). Quand une radiothérapie est prévue sur le petit bassin chez une femme jeune, on peut pratiquer une transposition des ovaires, c'c'est à dire qu'ils sont temporairement déplacés de l'autre côté (grâce à une petite intervention chirurgicale ou lors de l'opération consistant à retirer la tumeur) pour être hors du champ des rayons.
La prévention :
- Elle est basée avant tout sur le fractionnement des doses.
- L'emploi de Cobalt permet de les atténuer, car ce type de rayons agit plus en profondeur qu'en superficie.