Point de départ
L’ostéoporose est une diminution qualitative et quantitative du tissu osseux qui fragilise l’os et qui conduit à une augmentation du risque de fracture pour un traumatisme minime. Les femmes atteintes d’ostéoporose risquent des fractures des poignets, du col du fémur et des vertèbres.
Elle est indolore. L’OMS a déterminé un seuil de l’ostéoporose qui est mesuré par l’ostéodensitométrie.
L’os, un tissu en perpétuelremaniement
L’os est un tissu qui se renouvelle en permanence par un processus de construction et de destruction.
- Jusqu’à 20 ans, à condition d’avoir une alimentation riche en calcium et une bonne activité physique, les cellules osseuses fabriquent plus de tissu osseux qu’elles n’en détruisent. On amasse ainsi un capital osseux, différent selon les individus et largement déterminer par des facteurs génétiques..
- De 20 à 30 ans, la masse osseuse est stable.
- À partir de 30 ans, elle commence à diminuer, plus lentement chez les hommes que chez les femmes.
- Après 50 ans chez les femmes, le manque d’estrogène lié à la ménopause accélère la décalcification des os (2,5% par an pendant 2 à 3 ans et 1 à 2% par an les 5 à 10 années suivantes).
Le capital osseux est la quantité de tissu osseux contenu dans l’os, il est maximal entre 20 et 30 ans. L’ostéoporose est liée au capital osseux acquis.
La vitamine D est en majorité synthétisée par la peau sous l’effet du soleil. Une activité extérieure l’été assure les besoins nécessaires.
L’ostéodensitométrie mesure le niveau de minéralisation osseuse, la densité de l’os.
Une ostéodensitométrie dés le début de la ménopause permet de savoir si la femme est à risque.
XOstéoporose en vidéo
Ostéoporose Le docteur Thomas Armingeat, chef de clinique, service du professeur Lafforgue, hôpital de la Conception à Marseille explique ce qu'est l'ostéoporose: une maladie qui se traduit par une décalcification des os et donc une fragilité osseuse avec un risque de fractures. Ses origines sont variées, les personnes les plus touchées étant les femmes après la ménopause. C'est une maladie silencieuse qui ne fait pas mal mais se manifeste par des fractures spontanées. | 11 vidéos |
Les facteurs de risque
- L’hérédité familiale : parents - mère, sœurs, tantes ou grand mère -, ayant eu des tassements vertébraux ou une fracture du col du fémur.
- Un faible poids, un antécédent d’anorexie mentale.
- Une ménopause précoce survenue avant 40 ans.
- Un traitement de corticoïdes pendant plus de trois mois.
- Une polyarthrite rhumatoïde et d’autres maladie (des glandes parathyroïdes, thyroïde ou du rein) qui occasionnent une ostéoporose secondaire.
Un certain nombre de facteurs sur lesquels il est possible d’agir :
Une activité physique insuffisante.
Une consommation excessive d’alcool (plus de 3 unités/jour)
Une consommation de tabac.
Des régimes alimentaires restrictifs excessifs.
Une alimentation pauvre en calcium (1000 mg/j sont nécessaires).
Les risques
Une femme de 50 ans a 60% de chance de faire une fracture liée à l’ostéoporose et 16% une fracture du col du fémur. Certaines localisations sont plus fréquentes en cas d’ostéoporose.
Fractures des vertèbres appelées aussi tassements vertébraux. Il y en a 40 à 65 000 en France tous les ans. Elles peuvent être douloureuses ou au contraire silencieuses et se manifester par une diminution de la taille ou une augmentation de la courbure du dos. Les douleurs doivent être confirmées par une radio de la colonne vertébrale afin de différencier l’arthrose de l’ostéoporose.
Fractures du poignet de l’avant bras touchent 15% des femmes de plus de 50 ans. Ce sont les fractures les plus fréquentes de la femme après la ménopause.
Fractures du col du fémur. Elles surviennent après 70 ans et à âge égal sont deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.
Où trouver le calcium dans son alimentation ?
Contenu en calcium de différents aliments (mg de calcium pour 100 grammes d’aliment)
Lait 120
Fromage blanc 95
Yaourt 100
Fromage à pâte molle (Brie, Coulommiers Camembert) 400
Cantal, Hollande 800
Parmesan 1350
Poisson 20
Sardines 420
Viande 10
Légumes verts 50
Haricot sec 100
Pain 20
Chocolat noir 60
Poire, Pomme 10
Orange 40
Fruits secs 80
Amandes 255
Noisettes 200
Les eaux minérales, Vittel, Badoit, Evian Vichy Saint-Yorre contiennent 8 à 20 mg calcium par verre, l’Hépar 55 et la Contrexeville 46.
Pour avoir 1000 mg de calcium dans votre alimentation : Prenez tous les jours, un verre de lait, 1 yaourt, 100gr de fromages blancs et 40 gr de gruyère.
Prévenir l’ostéoporose au quotidien
Acquérir un bon capital osseux. Dés le plus jeune age, avoir une alimentation riche en Calcium et en Vitamine D avec un minimum d’ensoleillement ce qui favorise la synthèse de la vitamine D par la peau. Elle permet la fixation du calcium sur l’os.
Se mesurer tous les ans. La taille diminue d’1 cm tous les 10 ans après 50 ans et chez les femmes atteintes d’ostéoporose elle peut aussi diminuer du fait de tassements vertébraux dus à des fractures qui sont douloureuses ou des disques, augmentation des courbures de la colonne.
Avoir une alimentation adaptée. Consommer 4 produits laitiers par jour, manger suffisamment de protéines pour assurer sa masse musculaire (viandes et poissons, œuf), avoir une alimentation peu salée (l’excès de sel augmente la fuite de calcium dans les urines)
Être vigilante aux apports en calcium. Les recommandations internationales sont 1000mg chez la femme au cours de sa vie génitale et à la ménopause si elle prend un THS. Si elle n’en prend pas et après 65 ans 1500 mg. Reportez vous au tableau qui indiquent les mg de calcium contenu dans les différents aliments. La consommation moyenne en France est de 800 mg/j et qu’une femme sur 2 a des taux inférieurs à la normale. Si, après votre calcul,la quantité est insuffisante, votre médecin vous prescrira des comprimés de calcium dosés à 500 ou 1000mg selon vos besoins. Il sont souvent associés à des doses standard de vitamine D.
Ne pas négliger la vitamine D. Elle favorise la fixation de calcium sur l’os. 400 à 800 UI sont nécessaires. Elle se trouve dans les huiles de foie de poisson, l’huile de foie de morue, le jaune d’œuf, les poissons gras. Il faut manger 20 sardines par jour pour avoir 400UI. Elle est donc prescrite sou forme d’ampoule à prendre tous les 3 mois.
L’exercice physique à tous les âges. Il faut privilégier les activités qui sont en charge, la marche, la course à pied. La musculation (exercices avec des petite poids) du fait des pressions qu’elle exerce sur l’os a aussi un effet positif. La gymnastique pratiquée régulièrement permet d’acquérir une force musculaire, de la souplesse et de la mobilité. Si elle est douce (aquagym, yoga), elle a d’autres effets bénéfiques sur le corps et la santé amis pas celui de renforcer la masse osseuse.
Eviter de fumer.
Prévenir les chutes par une bonne musculature, un bon éclairage, des bonnes chaussures anti dérapantes et supprimer les obstacles.
Prendre un traitement hormonal de la ménopause si vous avez des bouffées de chaleur.
La prévention de la carence vitamino calcique
Elle doit être envisage dès le début de la ménopause.
1000mg de calcium par jour chez les femmes sous THS.
1500 mg en l’absence de THS et après 65 ans et 800 à 1000UI/j de vitamine D.
Les traitements
L’objectif du traitement est de prévenir la survenue de fractures dans les 5 à 10 ans suivantes. Ceux qui diminuent la destruction osseuse :
Le traitement hormonal est d’autant plus efficace qu’il est utilisé au moment de la ménopause lorsque la perte osseuse s’accélère.
Les biphosphonates se fixent sur l’os pour empêcher sa destruction. Ils bloquent l’activité des cellules qui détruisent l’os. Ces traitements (Fosamax ©, Didronel © et Actonel ©) se prennent 1 fois par jour ou par semaine ou par mois selon leurs présentation. Il est indispensable de les prendre à jeun avec un grand verre d’eau peu minéralisé et de rester debout ou assis 30 minutes avant le petit-déjeuner de faciliter leur absorption. L’efficacité du traitement dépend beaucoup de ces règles.
Les SERM (Selective Estrogène Receptor Modulators) sont une famille de médicaments qui ont les effets des estrogènes selon les recepteurs sur lesquels ils se fixent. Le Raloxifène (Evista,Optruma) ont l’effet des estrogènes sur l’os et les vaisseaux et préviennent le risque de fractures vertébrales. Mais ils ont un effet anti estrogene sur le sein et l’utérus ce qui permet d’observer une diminution de risque de ce cancer. Ils n’ont pas d’effet sur les bouffées de chaleur et augmentent légèrement le risque de phlébite. Ils se prennent à la dose d’1 comprimé par jour sans précautions particulières.
Le ranélate de stontium (Protélos ©) n’est indiqué qu’en deuxième intention, en cas de contre-indication des traitements précédents. Il se prend en sachet à distance des repas tous les jours. Il a une efficacité sur le risque fracturaire lombaire et fémoral.
Le traitement est surveillé régulièrement.
La durée du traitement doit être d’au moins quatre ans. Son efficacité doit être alors évaluée par une ostéodensitométrie.
Ces traitements sont remboursés à 65% par la sécurité sociale. D’autres traitements sont à l’étude, en injection annuelle par exemple.
Qui doit être traitée ?
Après la ménopause, la décision de commencer un traitement tient compte de plusieurs facteurs.
Du nombre de fractures connues.
Des résultats de l’ostéodensitométrie, le T-score lombaire et fémoral.
Des facteurs de risque personnels de la femme.
Ainsi schématiquement, il faudra traiter une femme qui a
le T-score à -1 et une fracture de l’extrémité supérieure du fémur ou des vertèbres,
le T-score à -2 avec une autre fracture, poignet, humérus,
le T-score à -2,5, sans fracture mais au moins un facteur de risque
le T-score à -3, sans fracture et sans facteur de risque.
De manière générale et schématique, à discuter au cas par cas :
Entre 50 et 60 ans, soit la femme prend un THS pour signes climatériques, sinon elle peut prendre le raloxiféne .
Entre 60 et 70 ans, on donnera plutôt le raloxiféne qui réduit le risque de cancer du sein (il touche 1 femme sur 10 après 60 ans).
Après 70 ans, plutôt les biphosphonates qui ont un effet sur le fémur (l’âge moyen de la fracture du col du fémur est de 81 ans chez la femme). Ils sont habituellement utilisés pour une durée de 4 ans.
Les femmes plus âgées et celles qui présentent des cas particuliers nécessitent une prise en charge spécifique.