Définition
- La prévention de l'ostéoporose est nécessaire à tous les âges de la vie et elle se fait grâce à une alimentation équilibrée et à l'exercice physique.
- Le traitement n'est indiqué que chez les femmes présentant un haut risque de fracture.
Le traitement préventif
Il repose sur une alimentation équilibrée et la pratique d'un exercice physique.
Les besoins alimentaires en fonction de l'âge
- Une bonne alimentation est requise tout au long de la vie avec des particularités aux différentes étapes de la vie
- Durant les vingt premières années, le squelette est en croissance et les besoins quotidiens en calcium sont importants en particulier à la puberté où l'organisme fabrique près de la moitié de son squelette.
- Au cours de la troisième décennie, le pic de masse osseuse est à son maximum. A l'âge adulte, les apports en calcium doivent compenser les pertes obligatoires et celles occasionnées par la grossesse et l'allaitement.
- A la ménopause la perte osseuse liée à la carence hormonale s'accélère. Elle peut être responsable d'une ostéoporose ultérieure. Les besoins en calcium sont de 1200 mg par jour.
- Après la ménopause, il faut se mesurer tous les ans pour repérer une diminution de la taille due à des tassements vertébraux passés inaperçus. En règle générale la femme perd 1cm tous les 10 ans à partir de 50 ans.
- Chez les plus âgés, la malnutrition est très fréquente ce qui retentit sur leur masse musculaire et donc sur la force et les capacités de maintien de l'équilibre. Ceci augmente le risque de chutes et donc de fractures.
Avoir une alimentation équilibrée
- consommer 3 à 4 produits laitiers par jour,
- manger suffisamment de protéines (viande, poisson) pour maintenir sa masse musculaire.
- Éliminer les toxiques comme le tabac et l'alcool.
- S'assurer d'apports suffisant en calcium (apport conseillé de 1200 mg par jour de calcium après 50 ans)
- S'assurer d'apports suffisant en vitamine D (400 à 800 UI/j) apportés par l'alimentation (huile de foie de poisson, jaune d'œuf, poissons gras) et l'action solaire sur la peau.
Exercice physique
- L'exercice physique a un rôle dans le maintien de la masse osseuse. Une heure, deux ou trois fois par semaine, permet de limiter voire de stabiliser la densité minérale osseuse (DMO).
- La course à pied, le tennis et la marche renforcent les os des jambes et la colonne vertébrale. En revanche, les sports sans impact tels que la natation, le vélo, le ski de fond n'ont pas d'effet sur l'ostéoporose. Ils en ont sur les risques cardio-respiratoires et métaboliques.
- Au cours de l'effort, l'os est soumis à des contraintes qui le compriment et il ne répond que s'il y a un effort à produire.
- L'exercice physique joue également un rôle bénéfique sur le bon état musculaire et la proprioception limitant ainsi le risque de chutes.
XPrévention et traitement de l'ostéoporose en vidéo
Osteoporosis: how it develops L'ostéoporose est une affection dans laquelle les os deviennent fragiles et faibles et sont plus susceptibles de se briser. Ce reportage aborde tous les problèmes liés à l'ostéoporose. | 4 vidéos |
Les différents traitement de l'ostéoporose
Il y a 3 types de traitements selon leur mode d'action
Les traitements qui freinent la perte osseuse
Les Serm
- Les SERM (Selective Estrogène Receptor Modulators), modulateurs sélectifs des récepteurs aux oestrogènes, ont les effets des estrogènes selon les récepteurs sur lesquels ils se fixent. Ils diminuent le risque de fracture vertébrales et la perte osseuse post ménopausique.
- Le raloxifène (Evista,Optruma) en prise quotidienne est prescrit chez les femmes avant 70 ans
- Il est contre indiqué en cas de phlébite récente.
- Il peut provoquer des bouffées de chaleur.
- Il a un effet bénéfique sur la prévention du cancer du sein.
Les bisphosphonates
- Il s'agit de l'alendronate, risédronate, ibandronate, acide zolédronique qui constituent la famille de référence actuelle.
- Ils sont administrés selon le traitement en comprimé une fois par semaine ou par mois, en injection trimestrielle ou en perfusion annuelle.
- Seuls l'alendronate et le risédronate par voie orale et l'acide zolédronique par voie intra-veineuse sont remboursés.
Un Anticorps monoclonal
- Le dénosumab bloque le récepteur RANKL nécessaire au fonctionnement des ostéoclastes. Il inhibe ainsi la résorption de l'os.
- En administration semestrielle par injection sous-cutanée, il est remboursé mais ne sera utilisé qu'en 2ème intention après bisphosphonates.
Un traitement qui stimule la formation d'os
- Le tériparatide (hormone parathyroïdienne) administré par injections sous-cutanées quotidiennes pour une durée maximale de 18 mois dans le traitement des ostéoporoses sévères.
- Ce médicament n'est remboursé que chez les malades ayant déjà eu au moins deux fractures vertébrales.
Un traitement qui agit sur la formation et la résorption osseuses
- Le ranélate de strontium en prise quotidienne.
- Il s'agit d'un traitement de deuxième intention chez les patientes ayant une contre-indication ou une intolérance aux bisphosphonates, de moins de 80 ans et n'ayant pas de facteurs de risque thrombo-embolique veineux ou artériels.
- Son taux de remboursement est de 30%.
Le traitement hormonal de la ménopause
Il a un effet de prévention de l'impact de la carence hormonale de la ménopause sur le tissus osseux. il freine la perte osseuse de la ménopause et permet de conserver les qualités architecturales de l'os. Il peut être utilisé chez la femme dans les 10 premières années de la ménopause en prévention de l'ostéoporose lorsqu'il existe des signes du climatère ou en cas d'intolérance aux autres traitements.
Indication des traitements de l'ostéoporose
Ils sont pris en charge chez les femmes présentant un haut risque de fracture :
- Lorsqu'elles ont déjà eu une fracture de fragilité (risque de récidive)
- Avant la première fracture, lorsqu'il existe des signes de fragilité osseuse (T-score = -2.5), associés à d'autres facteurs de risque (âge > 60 ans, ménopause avant 40 ans, IMC<19kg/m², antécédent de traitement corticoïde prolongé, antécédent familial de fracture du col du fémur chez un parent du 1er degré).
Choix du traitement et observance
- Le rythme d'administration et les conditions de prise sont à prendre en compte dans le choix thérapeutique car ils influencent l'observance et la persistance au traitement, deux paramètres clés pour obtenir les meilleurs résultats possibles.
- Si les prises intermittentes favorisent une meilleure persistance thérapeutique, l'idée générale est de proposer aux malades le schéma thérapeutique qui lui convient le mieux.
- Le traitement sera prescrit pour une première séquence thérapeutique de 5 ans puis réévalué pour décider de sa poursuite ou de son interruption elle-même réévaluée régulièrement.
La surveillance du traitement
- Il s'assure de la bonne prise des médicaments car bien souvent comme l'ostéoporose est une maladie silencieuse avant d'être révélée par une fracture, la femme ne ressent pas toujours le besoin de le poursuivre.
- Il est aussi nécessaire de bien discuter avec son médecin de la bonne application des mesures préventives : alimentation, prise de calcium et vitamine D, exercice physique.
- Une évaluation du traitement est effectuée au bout de 5 ans par une ostéodensitométrie.
Stratégie thérapeutique
L'indication des traitements dépends de l'ensemble des facteurs de risque et du résultat de la densité minérale osseuse par l'ostéodensitométrie.
De manière générale et schématique, à discuter au cas par cas
- Entre 50 et 70 ans, soit la femme prend un THS pour signes climatériques, sinon elle peut prendre le raloxiféne, lorsque la ménopause est définitivement installée, si le risque est vertébral.
- Après 70 ans, on prescrit plutôt les biphosphonates qui ont un effet sur le fémur (l'age moyen de la fracture du col du fémur est 81 ans chez la femme).
- Les femmes plus âgées et celles qui présentent des cas particuliers nécessitent une prise en charge spécifique.
- Pour les personnes sous corticothérapie ou chez l'homme ayant une ostéoporose, les biphosphonates sont le traitement de choix.